Le 18 mai 2021, Hydro Ottawa a semé son tout premier habitat pour pollinisateurs.

Ce projet novateur d’intendance écologique est en préparation depuis quelques années. Lorsqu’on a déterminé que le poste de transformation municipal du chemin Cambrian allait être construit, on a décidé qu’on n’avait pas besoin de l’ensemble du terrain. Des discussions avec la Ville d’Ottawa ont mené à l’idée d’aménager un habitat pour pollinisateurs.

Les habitats pour pollinisateurs sont une solution parfaite pour les emprises. Étant donné que la croissance de plantes ligneuses ne peut être permise sous les lignes électriques et que les habitats pour pollinisateurs nécessitent seulement des herbes et des fleurs sauvages, il s’agit d’une excellente utilisation de ces espaces.

Site photo, credit Hydro Ottawa, 2019
Photo du site. Source : Hydro Ottawa, 2019

Du soutien de la part de groupes de conservation œuvrant à l’échelle municipale ou fédérale

L’Office de protection de la nature de la vallée Rideau (OPNVR) a été appelé à contribuer à la gestion du projet et à effectuer un peu de plantation d’arbres. La Fédération canadienne de la faune a également soutenu l’initiative à titre de conseillère, puisque nous avons de l’expérience dans la réalisation d’un projet sur une emprise dans l’Est de l’Ontario (en anglais).

Des graines de plantes indigènes convenant aux conditions locales

Seed mix closeup, credit Lindsay Ralph, 2021
Plan rapproché d’un mélange de graines. Source : Lindsay Ralph, 2021.

On a élaboré un plan selon lequel le champ plat auparavant cultivé serait ensemencé de graines de plantes indigènes qui sont utiles pour les pollinisateurs. Comme il est très important d’avoir un site de plantation sans mauvaises herbes, un agriculteur y a fait pousser du soya pendant une saison. Après avoir récolté le soya à l’automne, on a laissé le site au repos pour l’hiver. Comme le sol y est très argileux, il peut être difficile d’obtenir un bon ensemencement à l’automne en utilisant une méthode à la volée (à la main ou en VTT). On a donc choisi d’utiliser un semoir.

Dans les sols argileux, il est préférable d’effectuer les semis en lignes au printemps, parce que les conditions hivernales peuvent causer des fissures et une perte de contact entre les graines et la terre. L’entreprise Ontario NativeScape, spécialiste des graines de plantes indigènes, a été chargée de préparer un mélange de graines et de le semer au moyen d’un semoir tiré par un tracteur. Le mélange a été conçu sur mesure de manière à inclure des espèces indigènes locales couvrant toutes les saisons de croissance (printemps, été et automne). Il était également important qu’il convienne bien aux sols argileux et qu’il offre des ressources importantes en pollen et en nectar. On prévoit que beaucoup d’autres espèces, notamment des oiseaux, des insectes et de petits mammifères, en bénéficieront également!

Semer les graines

Le jour du semis arrivé, Ontario NativeScapes est présentée avec un mélange de graines très précieux et le semoir. Des graines de tailles variées ont été versées dans les trémies séparées du semoir, et le tracteur rattaché.

Lentement, le semoir laisse tomber les graines dans des sillons nouvellement créés et peu profonds. La roue finale passe sur les graines et les enfonce dans la terre. Le contact entre les graines et la terre est essentiel. L’avantage de recourir à un semoir est qu’il faut moins de graines, ce qui est une excellente nouvelle, car les semences de plantes indigènes peuvent être chères. L’ensemencement au moyen d’un semoir permet également une distribution égale des graines de différentes tailles. L’inconvénient, c’est que l’équipement nécessaire coûte cher et que très peu d’entrepreneurs en sont propriétaires.

Soil trough with seed closeup. Credit: Lindsay Ralph, 2021
Plan rapproché sur un sillon et des graines. Source : Lindsay Ralph, 2021

Le site a été ensemencé avec succès en une journée, et maintenant nous attendons. Comme on dit que, petit à petit, l’oiseau fait son nid, on pourrait aussi dire que petit à petit, les plantes indigènes s’épanouissent. Dans la première année après l’ensemencement, bien des espèces indigènes sont en dormance; au cours de la deuxième année, davantage d’espèces s’éveillent, mais s’étendent lentement en formant des racines. Au cours de l’année finale, il devrait y avoir une floraison abondante et on devrait donc voir se déployer un très bon habitat pour les pollinisateurs. Bien sûr, des désherbages seront nécessaires au fil des ans. Cependant, la plus grande partie de l’effort est dans la planification soigneuse et l’ensemencement du site le moment venu.

Un gros merci à Ontario NativeScapes!

Je pense qu’Hydro Ottawa mérite de vives félicitations pour cette initiative. Ses responsables comprennent que la décroissance des populations de pollinisateurs a des répercussions négatives sur l’alimentation et la biodiversité. Ce projet offre un bel exemple de ce que les entreprises locales de distribution d’électricité peuvent faire d’utile pour nos pollinisateurs sauvages. J’ai hâte de voir le site dans quelques années!

Renseignez-vous davantage sur le projet d’habitat pour pollinisateurs sur les emprises (en anglais) de la Fédération canadienne de la faune!