Michelle Parry est une participante du groupe 5 du Corps de conservation canadien.

J’adore l’océan, mais encore une fois, je me retrouvais sur une montagne. L’expédition en nature de mon expérience d’apprentissage s’est passée dans les Rocheuses canadiennes, juste à l’extérieur de Cochrane en Alberta. Maintenant, la montagne qui constitue la réserve naturelle de Gault serait mon domicile pendant trois mois. À quel moment suis-je tombée en amour avec les montagnes? Pendant notre séjour à Gault, mes colloques et moi avons vécu toute une gamme d’émotions par rapport à cet endroit.

La réserve naturelle

Le brigadier Gault a légué le mont Saint-Hilaire à l’Université McGill en 1958. Le mont se divise en deux parties, une publique, l’autre privée. La frontière passe directement à travers le lac niché dans la petite vallée entre les deux collines. En effet, la « montagne » est constituée d’un lac en hauteur entouré de collines rocailleuses. À première vue, notre nouveau logement me semblait sombre, modeste et perdu au milieu de nulle part. Heureusement, ce « nulle part » était d’une grande beauté. Nous pouvions voir le lac de l’entrée de notre cabane. Nous entendions le jour et la nuit le cri des bernaches migratrices qui se reposaient sur le lac. Un réseau de sentiers publics passait juste à côté de notre logis. Du côté privé de la montagne, en plus de la réserve envahie par la végétation, on retrouve plusieurs espaces aménagés : la maison Gault, deux laboratoires scientifiques, des chalets et un des plus vastes chantiers expérimentaux de la région. Il va sans dire que j’avais hâte de découvrir le type d’expériences qu’on y menait et comment nous pouvions y participer pour en apprendre davantage sur le côté technique de la conservation sur le terrain.

La routine quotidienne

Plus d’une semaine s’était écoulée et nous n’avions touché à aucun équipement scientifique, mis à part des pelles et des pioches. Les pioches sont vraiment cool quand elles sont utilisées pour percer un trou dans la glace afin d’y installer des sacs mésocosmes pour surveiller la hausse des températures. On se sent comme un véritable Viking durant cette tâche, mais, cher lecteur, vous devrez attendre mon prochain blogue pour en apprendre plus sur toutes nos activités scientifiques hivernales. La première semaine, en fait les deux premières semaines, ont été passées à déplacer des roches et à pelleter de la terre. J’ai appris deux nouveaux mots français qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire :

  • La chaudière
  • Des fougères

J’ai trouvé le travail sur les sentiers très valorisant. Beaucoup de gens se sont arrêtés pour nous remercier. Toutefois, il n’était pas très stimulant sur le plan intellectuel. Bien que je fusse heureuse d’aider avec l’aménagement des nouveaux sentiers de randonnée, je commençais à me demander si nous ferions autre chose. J’étais tellement absorbé par la lenteur des progrès réalisés durant nos travaux manuels que j’oubliais de regarder et d’apprécier la beauté automnale. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert des occasions d’apprentissage dissimulées dans toutes les étapes du stage.

Gens, biscuits et café

Dès la première journée, les employés de Gault ont été fantastiques. Sonya, qui s’occupe de la maison Gault, s’assurait qu’il y avait suffisamment de biscuits tous les jours dans la cuisine des employés. Charles, qui travaillait avec nous sur les sentiers, nous a apporté des boissons pour nous remercier de notre labeur. Tout le monde arrêtait pour nous parler, même s’il s’agissait de la période de pointe. Ils étaient tous très patients avec ceux d’entre nous qui ne parlaient pas couramment le français. Ce sont ces gens qui ont fait du stage une expérience mémorable. Leur amabilité et attitude positive envers le travail m’ont fait prendre conscience de la magie de l’endroit. Le rythme et le concept du temps sont tellement différents lorsqu’on doit travailler selon les saisons. Il y a des moments où l’on doit se dépêcher et des moments où l’on doit attendre. Lorsqu’il pleut, on trouve des choses à faire à l’intérieur, mais s’il fait beau, on fait ce qu’on peut à l’extérieur.

Nous avons travaillé dur sur les sentiers au début du stage parce qu’ils devaient être nettoyés avant la première neige. Une fois que nous avons pu rencontrer le directeur associé, on nous a présenté d’autres options d’activés auxquelles nous pouvions contribuer : liste d’espèces, inventaire, recherche sur les chauves-souris, collecte des données des thermomètres sur le terrain, construction d’une station météorologique. On nous a aussi encouragés à concevoir nos propres projets. Oui, j’allais m’y plaire énormément.

Les opinions exprimées sont celles des participants et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de la Fédération canadienne de la faune.