Maintenant que l’année 2023 est entamée, nous attendons avec grande impatiente le recensement annuel de la population de papillons monarques qui passent l’hiver au Mexique.
Historiquement, le nombre d’hectares d’habitat hivernal est publié en février. Cette estimation de la superficie est considérée comme la meilleure façon de « mesurer » le nombre d’individus dans un groupe de papillons étroitement agglutinés (consultez mon dernier bloque Compter les monarques pour de plus amples renseignements).
Tandis que nous attendons le dénombrement de cette année, nous pouvons nous examiner les meilleures prédictions de l’expert de Monarch Watch, Chip Taylor.
« La superficie de forêts abritant des monarques cet hiver sera faible – probablement l’une des plus faibles de tous les temps. Il s’agirait de près d’un hectare ou moins. » ~Chip Taylor, Monarch Watch
Bien que de nombreuses variables aient un effet sur la population d’une année à l’autre (sécheresse, chaleur, précipitations, nombre d’asclépiades, etc.), Chip Taylor prévoit que les monarques couvriront un hectare cette année en raison des régions de sécheresse intense dans le Kansas, dans l’Oklahoma, au Texas et au Mexique. Ce phénomène météorologique nuerait à la quantité de nectar disponible pour plusieurs générations de monarques durant leur migration vers le nord au printemps.
Or, ce n’est pas le seul facteur dont il faut tenir compte pour déterminer leur succès. La disponibilité de nectar et d’asclépiade plus au nord est également importante, car le monarque peut pondre de nombreux œufs.
L’aire de reproduction au Canada – responsable d’environ 17 % de la population – peut offrir beaucoup de ressources en asclépiade et en nectar, surtout à l’automne.
Ces ressources automnales peuvent aider la super génération de papillons à prendre du poids avant leur vol de retour vers le Mexique.
Asclépiade = Papillons monarques
Nous savons que la superficie des régions où l’on retrouve de l’asclépiade est liée au nombre de papillons monarques qui se rendent au Mexique pour l’hiver (hectares de superficie). Plus il y a d’asclépiades, plus il y a d’hectares d’habitat hivernal occupés par des papillons (sans tenir compte des autres facteurs).
En nous concentrant sur le bord des routes et sur d’autres emprises, nous pourrions augmenter les parcelles d’habitat où l’on retrouve de l’asclépiade. C’est pourquoi, à la Fédération canadienne de la faune, nous avons créé un programme sur les emprises comme habitat afin d’augmenter la quantité d’habitats de reproduction et de nectar disponibles pour les papillons monarques et d’autres pollinisateurs.
Évaluation du recensement des papillons monarques au moyen d’iNaturalist Canada
En plus de l’estimation de Chip Taylor, soit que les papillons monarques occuperont une superficie d’un hectare cet hiver, nous pouvons aussi examiner les données d’iNaturalist Canada sur le nombre d’observations de papillons monarques enregistrées par les utilisateurs pour prévoir les populations d’été. Bien que l’on puisse supposer qu’il existe un biais en raison du nombre accru de personnes qui enregistrent des observations dans les régions à forte densité, iNaturalist Canada a une habile façon de régler ce problème.
Matière à réflexion
À la fin, nous devons encore attendre le dénombrement final en février. Même si le nombre de papillons monarques est faible, tout n’est pas perdu puisque nous savons que si l’habitat estival se rétablit, la population pourrait se rétablir aussi.
Bref, faites tout ce que vous pouvez pour cultiver de l’asclépiade et des fleurs indigènes tout au long de la saison dans vos jardins et cours d’école. Demandez à vos représentants locaux ce qu’ils font pour fournir un habitat aux pollinisateurs dans les emprises et sur les terres protégées.
Apprenez-en plus sur les façons dont nous aidons les monarques.
** Si vous regardez la page d’information sur les taxons, vous pouvez sélectionner une option pour les données qui ont été corrigées en fonction des observations relatives. Un graphique apparaîtra alors montrant le nombre d’observations par personne au Canada par mois au cours d’une année donnée.