Avez-vous déjà repéré l’une de ces espèces en voie de disparition?
Au début du mois de mai, nous avons reçu le premier signalement d’un papillon monarque de retour dans le sud de l’Ontario. Cet enregistrement a été fait par un observateur sur l’outil de suivi Web Journey North. Les remarques suivantes ont été consignées le 2 mai 2021 :
« Nous avons observé un papillon monarque (femelle) incroyablement précoce au niveau de Cactus Field, dans le parc national de la Pointe-Pelée (Ontario). Très usé et se nourrissant d’orties rouges. 18 °C, généralement ensoleillé vers 11 h 30. La région a été traversée par de très forts vents du sud-ouest de 40 km et des rafales de 50 à 60 km depuis hier.
Il s’agit d’une observation très précoce de papillon monarque. Nous avons vérifié les dates des premiers signalements de papillons monarques qui ont été consignés dans iNaturalist.ca. La plus ancienne observation à ce jour a été faite le 6 mai 2000 dans le comté de Norfolk.
Pourquoi si tôt?
On peut émettre un tas d’hypothèses sur les raisons pour lesquelles ce papillon monarque femelle est arrivé si tôt :
- Elle a été poussée par des vents forts
- Elle a trouvé de bonnes sources de nectar dans les régions du sud-ouest
- La température était élevée
- Il n’y avait pas de tempêtes pour la ralentir
Il s’agit de suppositions éclairées; nous ne sommes pas certains que l’un de ces facteurs en est la cause. Les facteurs de migration des monarques sont si insaisissables.
Un buffet printanier
Une chose est sûre, cette arrivée précoce met en évidence le besoin de ressources florales printanières. Lors de la planification de projets d’habitats pour pollinisateurs, j’ai constaté que le printemps est la saison la plus difficile à pourvoir pour les pollinisateurs. Nous savons que de nombreux pollinisateurs aiment les fleurs précoces comme celles des érables, des saules ou des pissenlits. Mais les papillons monarques sont équipés de longues langues avec lesquelles ils récoltent le nectar.
Beaucoup de nos espèces de fleurs indigènes commencent à peine à fleurir début de mai, et même les fleurs printanières n’ont peut-être pas encore fleuri. L’hôte dont les papillons monarques ont besoin pour pondre leurs œufs est l’asclépiade. Dans le sud de l’Ontario, l’asclépiade commune mesure environ 15 centimètres de hauteur. Dans le centre de l’Ontario, l’asclépiade n’est pas encore apparue.
Cela met en évidence la nécessité de disposer de zones où l’habitat naturel est conservé, sans être tondu ou défriché à l’automne précédent.
Comme l’a noté l’observateur, cette femelle fanée est sur le déclin. Elle dispose de peu de temps pour trouver une asclépiade sur laquelle pondre ses œufs avant de mourir.
Ainsi, bien qu’il soit enthousiasmant de voir un papillon monarque revenir si tôt, la possibilité que cette femelle ne puisse pas terminer son cycle de vie et pondre ses œufs est également inquiétante. Nous ne saurons pas si ce sera le cas. Mais nous pouvons en tout cas restaurer l’habitat de prairies indigènes qui comprend des sources de nectar printanier pour les papillons monarques, en plantant par exemple des penstémons digitales (Penstemon digitalis) et des asclépiades communes.
Apprenez-en plus sur les papillons monarques et d’autres pollinisateurs au Canada.