Au Canada, 86 % des gens vivent dans des lieux où le taux de pollution atmosphérique est malsain.

Cette pollution est due à des sources naturelles comme les incendies de forêt et à des sources d’origine humaine comme les gaz d’échappement des véhicules et la production d’hydrocarbures. Ce n’est certainement pas une bonne chose pour les humains : on estime en effet que 15 300 décès prématurés sont liés chaque année à la pollution atmosphérique au Canada. Mais ce ne sont pas seulement les humains qui sont en péril. Une étude publiée en 2022 dans la revue Environmental Pollution révèle ainsi que les pollinisateurs souffrent également de la pollution atmosphérique.

Des chercheurs de la University of Reading avaient déjà mené en laboratoire des études sur les effets de la pollution atmosphérique sur les pollinisateurs, d’où il ressortait que les polluants atmosphériques courants qui se trouvent au niveau du sol, comme les gaz d’échappement diesel et l’ozone, étaient nocifs pour les pollinisateurs. Mais c’est lorsqu’ils ont finalement effectué des essais sur le terrain qu’ils ont réalisé à quel point nos pollinisateurs sont en difficulté.

Les chercheurs ont découvert que les abeilles, les papillons, les papillons de nuit et les syrphes visitaient 62 à 72 % moins de plantes lorsque l’air était pollué, et qu’ils butinaient alors 83 à 90 % moins de fleurs. Le résultat? Une diminution de 14 à 31 % de la pollinisation.

Il est important de noter que les chercheurs se sont fondés sur des taux de pollution équivalant à 40 à 50 % des limites actuellement définies par la loi américaine comme étant sans danger pour l’environnement. Cette étude montre ainsi que même des taux de pollution moindres peuvent avoir un effet nocif. L’action des polluants peut être très locale : les sites pollués de très petite taille, comme les abords des routes, peuvent ainsi être plus affectés.

Les scientifiques estiment que des polluants courants comme les vapeurs de diesel et l’ozone peuvent masquer l’odeur des fleurs et les rendre beaucoup plus difficiles à localiser pour les pollinisateurs. Et si les pollinisateurs ne sont pas en mesure de trouver les fleurs, ils ne peuvent pas non plus les polliniser.

La vie sur Terre serait très différente sans nos amis pollinisateurs. Sans les abeilles, les papillons, les papillons de nuit, les mouches, les coléoptères et les colibris qui butinent de fleur en fleur et participent au processus de pollinisation, vous pourriez dire adieu au chocolat appétissant et aux fraises juteuses. La valeur économique annuelle des services de pollinisation pour l’agriculture est supérieure à 200 milliards de dollars américains.

Nous ne pouvons ainsi pas nous permettre de perdre nos pollinisateurs. Apprenez-en plus sur le travail entrepris par la Fédération canadienne de la faune pour aider nos pollinisateurs.