Saviez-vous que les terres agricoles hébergent 313 espèces d’oiseaux, et 69 % de toutes les espèces d’oiseaux qui nichent au Canada?

Le goglu des prés est l’une des plus célèbres. Ses migrations comptent parmi les plus longues chez les oiseaux d’Amérique du Nord. Il peut parcourir une distance totale de 20 000 km en une année. Il peut même voler au-dessus de l’océan sans s’arrêter sur une distance de 1 900 km, voire plus. Les goglus des prés préfèrent nicher dans les hautes herbes, notamment dans les champs de foin.

La sturnelle des prés, un autre oiseau de prairie, préfère pour sa part les herbages plus courts, par exemple les pâturages ou les champs de foin où il y a une bonne couche de litière d’herbes mortes des années passées. Les deux espèces évitent les milieux herbeux où il y a trop de luzerne.

La Fédération canadienne de la faune (FCF) et ses amis contribuent à la conservation de ces oiseaux et d’autres oiseaux des milieux herbeux dans les pâturages et les champs de foin du Canada. Avec la conversion accrue de terres agricoles pour le développement urbain ou des cultures annuelles comme le maïs, le canola et le soya, les pâturages et champs de foin qui restent sont de plus en plus importants pour la survie des oiseaux de prairie.

Des idées qui germent

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Sturnelle des prés

Les agriculteurs qui ont des pratiques exemplaires dans les champs de foin et les pâturages jouent un rôle essentiel pour favoriser le rétablissement des populations d’oiseaux de prairie et de leurs habitats. Les pâturages et les champs de foin abritent des oiseaux qui ne nichent que dans ces milieux.

D’après L’état des populations d’oiseaux du Canada 2019, les populations d’oiseaux de prairie se sont réduites d’environ 60 p. 100 depuis les années 1970. Certaines de ces espèces, notamment le goglu et la sturnelle des prés, nichent au sol à la mi-mai, mais leurs petits n’arrivent pas à très bien voler ou s’enfuir avant la mi-juillet.

La FCF a mené un projet pilote de deux ans auprès de 20 éleveurs de l’Ouest du Québec pour mettre en évidence des pratiques exemplaires pour les oiseaux de prairie. Nous avons aussi réalisé une nouvelle vidéo animée pour aider les producteurs d’autres régions du pays à appliquer de bonnes pratiques de conservation de manière à accroître la biodiversité et la durabilité.

Des possibilités pour la conservation

La meilleure pratique consiste à attendre au 15 juillet avant de faire les foins, mais il y a d’autres possibilités, notamment celles de faire des pâturages en rotation ou de faucher la portion externe du champ de foin en créant une zone refuge au centre jusqu’à la mi-juillet. Une autre possibilité consisterait à installer une barre de levée lors du fauchage pour réduire la mortalité d’oiseaux.

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Une rare photo de nid de goglus des prés, prise par Carl Savignac, l’un des principaux chercheurs qui travaillent avec la FCF. « Le goglu des prés est très fidèle à son lieu de nidification, c’est-à-dire qu’il revient nicher dans la même prairie chaque printemps », dit-il. « Nous sommes très reconnaissants envers nos partenaires éleveurs, qui travaillent directement avec nous à l’élaboration de pratiques exemplaires favorables à ces oiseaux. »

Les particuliers peuvent aussi aider ces oiseaux de diverses façons :

  • Les consommateurs peuvent soutenir des éleveurs locaux qui utilisent des pratiques exemplaires pour la faune.
  • Les propriétaires de chevaux et les cavaliers peuvent soutenir les producteurs de foin qui ont des pratiques favorables aux oiseaux.
  • Les Canadiens peuvent publier des photos de goglus et de sturnelles des prés, d’hirondelles rustiques et d’autres animaux sauvages qui fréquentent les terres agricoles à iNaturalist.ca, ou encore en soumettre au concours de photo de la FCF.

La FCF vous propose davantage d’information sur le travail qu’elle effectue en ce qui concerne l’agriculture et les habitats.