Les oiseaux chanteurs font face à de nombreuses menaces, dont certaines pourraient vous surprendre.

« Ce fut un printemps sans voix. À l’aube, qui résonnait naguère du chœur des grives, des colombes, des geais, des roitelets et de cent autres chanteurs, plus un son ne se faisait désormais entendre; le silence régnait sur les champs, les bois et les marais. […] Même les ruisseaux étaient sans vie, les poissons morts, et les pêcheurs partis. […] Aucune sorcellerie, aucune guerre n’avait étouffé la renaissance de la vie dans ce monde sinistré. Les gens l’avaient fait eux-mêmes. » – Rachel Carson

Il y a plus d’un demi-siècle, Rachel Carson, écologiste et auteure du livre influent Printemps silencieux, a mis le monde en garde contre la catastrophe environnementale susceptible de se produire lorsqu’on néglige la nature. Maintenant, plus de 60 ans plus tard, un « printemps sans voix » pourrait bientôt devenir réalité.

Les oiseaux chanteurs sont en difficulté

Ils sont en train de disparaître… à un rythme accéléré. Une étude récente menée par Cornell University révèle que près de 48 % des espèces d’oiseaux existantes sont en diminution. Une statistique encore plus frappante : en Amérique du Nord, plus de 3 milliards d’oiseaux ont été perdus au cours des 50 dernières années.

Mais pourquoi cette hécatombe se produit-elle?

Pour commencer, voici trois menaces responsables du déclin des oiseaux chanteurs dont vous avez peut-être déjà entendu parler. Il y a la perte des habitats, qui est sans aucun doute la plus grande menace et qui est très difficile à mesurer, car les oiseaux se déplacent et migrent constamment. Il y a aussi les chats domestiques. Pas moins de 100 à 350 millions d’oiseaux sont tués chaque année par nos amis poilus qui chassent à l’extérieur. Et enfin, les collisions avec les fenêtres sont une cause majeure de disparition des oiseaux chanteurs. On estime qu’au Canada 16 à 42 millions d’oiseaux meurent de collisions avec nos maisons et nos immeubles.

Voici d’autres causes du déclin des oiseaux chanteurs qui pourraient vous surprendre

Les proliférations d’algues nuisibles

Saviez-vous que l’une des menaces auxquelles font face nos oiseaux chanteurs se trouve dans l’eau? Avez-vous remarqué qu’il y a davantage d’algues qu’auparavant dans des lieux où vous aviez l’habitude de nager? Une étude récente a révélé que les proliférations d’algues nuisibles menacent la santé des oiseaux chanteurs. Bien que ces proliférations d’algues ne provoquent pas la mort immédiate de ces derniers, elles contribuent à la détérioration de leur état de santé général, avec des conséquences comme des taux de reproduction plus faibles, une perte de poids ou l’affaiblissement de leurs fonctions immunitaires. Ces conséquences sont particulièrement importantes pour les oiseaux migrateurs, qui doivent être en aussi bonne santé que possible pour effectuer leurs longs voyages. Les proliférations d’algues nuisibles comme les marées rouges et les cyanobactéries semblent être en augmentation en Amérique du Nord et menacent non seulement la faune, mais aussi les humains.

Les néonicotinoïdes

Les néonicotinoïdes, communément associés au déclin des pollinisateurs, ont également un effet dévastateur sur les oiseaux chanteurs. Ce sont les nouveaux DDT (premier insecticide moderne utilisé au Canada dans les années 1940) contre lesquels Rachel Carson et tant d’autres ont mené leur combat. Il a été démontré que l’ingestion de néonicotinoïdes a les effets négatifs suivants sur les oiseaux chanteurs : migration retardée et réduite en raison d’une diminution de la capacité reproductive, ainsi que réduction de la masse corporelle et des réserves de graisse. Les néonicotinoïdes peuvent, de plus, réduire les effectifs des insectes dont les oiseaux se nourrissent. Le déclin des oiseaux insectivores (mangeurs d’insectes) est particulièrement prononcé, notamment en ce qui concerne plusieurs espèces en péril (dont plusieurs espèces d’hirondelles et de moucherolles, le martinet ramoneur et l’engoulevent d’Amérique). Tant que le Canada maintiendra sa décision de revenir sur l’interdiction des néonicotinoïdes, les oiseaux chanteurs continueront à être des victimes innocentes. D’autres parties du monde comme l’Europe ont déjà interdit ces pesticides – quand viendra notre tour?

Comment vous pouvez aider

Il existe heureusement de nombreuses façons d’aider nos amis à plumes! Les actions individuelles, à grande échelle, peuvent faire une grande différence. Vous pouvez commencer par rendre les fenêtres de votre domicile visibles en y apposant des marqueurs sécuritaires pour les oiseaux, une solution facile qui permet d’éviter les collisions des oiseaux avec les surfaces vitrées. Une autre façon d’aider les oiseaux est de garder votre chat à l’intérieur ou alors en laisse lorsqu’il se trouve à l’extérieur. Lorsque vous jardinez, évitez les pesticides et plantez des espèces indigènes. Vous pouvez également utiliser votre pouvoir de consommateur en choisissant des aliments produits sans pesticides ou en contenant très peu! Ce ne sont là que quelques façons de favoriser des pratiques écologiques autour de votre maison et d’ouvrir la voie à un avenir plus sûr et plus radieux, non seulement pour les oiseaux, mais pour l’ensemble de la faune.

Pour en savoir plus sur le travail entrepris par la FCF pour aider les oiseaux, visitez : https://cwf-fcf.org/fr/explorer/passion-pour-les-oiseaux/