Beaucoup de gens achètent des plantes en pensant qu’elles aident nos pollinisateurs ou nos oiseaux.
Mais même si une plante est belle à nos yeux, elle est peut-être peu attrayante ou même néfaste pour les animaux sauvages que nous voulons soutenir.
Voici certains éléments importants à considérer avant de rapporter à la maison une plante que vous croyez bénéfique pour vos voisins sauvages.
Plantes à éviter
Éviter les plantes cultivées avec des néonicotinoïdes (néonics), puisque ces pesticides demeurent dans la plante et peuvent être néfastes pour les pollinisateurs qui se nourrissent de son pollen et de son nectar et pour les oiseaux qui mangent ses graines ou ses fruits. Demandez à votre pépinière si la plante a déjà été traitée avec des néonicotinoïdes sur place, mais aussi avant son arrivée, que ce soit au stade de graine, de semis ou de plant. Au printemps, jetez un œil à la collection de plantes sans néonicotinoïdes de la FCF vendues chez les détaillants participants.
Évitez les plantes tellement cultivées qu’elles ne produisent plus de nectar et de pollen. Ce phénomène peut être observé sur les inflorescences composées de petites fleurs, comme celles de l’hydrangée. Ses fleurs centrales fertiles, mais discrètes ont été remplacées par des fleurs stériles, mais flamboyantes qui ne poussent normalement que sur le pourtour de l’inflorescence. En rendant la plupart ou l’ensemble des fleurs d’une grappe flamboyantes, mais stériles, nous rendons la plante plus attrayante à nos yeux, mais nos voisins sauvages y perdent au change. Cela est particulièrement vrai si l’on considère que nos maisons surgissent partout dans des zones qui étaient autrefois naturelles, luxuriantes et débordantes de plantes viables qui ont coévolué avec la faune qui s’y trouvait.
Mais comment éviter ces plantes? Observez la fleur pour voir si elle est plus volumineuse et garnie qu’elle ne le serait normalement. Si vous regardez des paquets de semences de zinnia par exemple, il est préférable de choisir une variété ancestrale ayant un minimum de couches de pétales plutôt que celles en pompon ayant peut-être encore des fleurs centrales fertiles, mais plus difficiles à trouver, comme certaines variétés maintenant offertes. Une autre façon serait de demander au personnel de la pépinière ce qu’il connaît au sujet des plantes qui vous intéressent, ou d’effectuer des recherches en ligne pour voir ce que les autres en ont dit. Une troisième façon serait d’observer les plantes de la pépinière qui sont en fleurs pour comparer les plants sur lesquels se posent les abeilles et les mouches avec les cultivars des mêmes plantes qui se trouvent à proximité sur lesquels elles ne se posent pas.
Évitez les plantes connues comme étant envahissantes. Ces plantes ne se trouvent pas dans votre région et elles ont tendance à se répandre dans ses aires naturelles et à croître si rapidement ou à produire tant de graines qu’elles supplantent nos espèces indigènes. Une réduction de notre végétation naturelle, que ce soit des arbres ou des fleurs sauvages, peut avoir des conséquences d’une ampleur considérable en touchant la chaîne des animaux qui dépendent des plantes indigènes comme source de nourriture et d’abri. Certaines plantes se retrouvent ici par accident, alors que d’autres sont vendues intentionnellement. Et malgré leurs bonnes intentions, la plupart des pépinières ne sont pas conscientes des plantes envahissantes à surveiller. Vous pouvez contribuer à la sensibilisation en posant la question, même si le personnel n’a peut-être pas la réponse. Le buddleia à feuilles alternes, l’hémérocalle, le bambou et beaucoup de chèvrefeuilles non indigènes sont des exemples de plantes envahissantes. L’érable plane, parfois appelé érable de Norvège, en est une autre. Il a été apporté il y a quelques centaines d’années, mais comme ce n’est pas suffisant pour que nos insectes aient pu s’adapter à sa composition chimique, il n’attire que quelques espèces. Vous pourriez avoir l’impression que c’est une bonne nouvelle, mais la plupart de nos insectes ne causent pas de dommages sérieux et ne nous piquent pas, en plus de servir de nourriture à d’autres insectes, oiseaux et animaux bénéfiques. Les oiseaux évitent donc ces arbres puisqu’ils ne fournissent pas de nourriture pour eux ou leurs petits. Cela signifie aussi une réduction des insectes qui sont en fait essentiels à notre bien-être. Mais en plus de ne pas être indigène et de représenter un défi pour notre faune, l’érable plane dissémine ses graines dans d’autres aires où il peut supplanter nos érables indigènes et rendre le sol inhospitalier pour beaucoup de nos fleurs sauvages indigènes.
Pour déterminer les plantes qui sont problématiques dans votre région, consultez le conseil sur les plantes ou les espèces envahissantes de votre province. Certains proposent un guide des plantes de rechange à cultiver pour aider les consommateurs à trouver des solutions de rechange à certaines plantes non indigènes problématiques de prédilection.
Plantes à inclure
Avec tant de types de pollinisateurs, d’oiseaux et d’autres espèces sauvages ayant des modes de vie, des besoins nutritionnels, des rostres, des besoins de nidification et d’autres facteurs différents, nous pouvons leur donner un immense coup de main en incluant une variété de plantes. Heureusement, beaucoup d’options s’offrent à nous pour y arriver dans nos espaces extérieurs. Nous pouvons opter pour des plantes ayant des fleurs aux couleurs, aux formes, aux tailles et aux périodes de floraison différentes. Nous pouvons cultiver différents types de plantes, des arbres aux buissons en passant par les vivaces et les plantes grimpantes, ainsi que différentes espèces de chaque type de plantes. Nous pouvons aussi inclure des arbres et arbustes sempervirents (qui conservent leurs feuilles ou leurs aiguilles) et des caducifoliés (qui perdent leurs feuilles ou leurs aiguilles chaque automne).
Il est très important d’inclure autant que possible des plantes indigènes à votre région, puisqu’elles ont coévolué avec la faune locale et qu’elles représentent souvent sa nourriture idéale. Certains animaux peuvent s’adapter à une variation de leurs sources de nourriture, alors que d’autres ont besoin d’une plante ou d’un groupe de plantes précis. C’est le cas du mélissa bleu, un papillon que l’on ne retrouve plus au Canada. Il se nourrissait exclusivement de lupins, qui ont disparu, possiblement en raison du développement. Cela a entraîné la disparition du mélissa bleu de son habitat naturel du sud de l’Ontario.
Lorsque vous choisissez des plantes qui conviennent à votre jardin et à vous, n’oubliez pas l’importance de l’équilibre. Plus vous avez d’espace, plus vous pouvez inclure d’habitats bénéfiques, accompagnés de quelques favoris non envahissants qui ne sont peut-être pas très fertiles. De la même manière, si vous avez une petite cour, envisagez d’y intégrer autant de plantes bénéfiques que possible et n’en réservez qu’une petite portion à vos plantes préférées infertiles ou non indigènes (en évitant toujours les plantes envahissantes et celles traitées avec des néonicotinoïdes!). Vous pourrez ensuite vous détendre en observant et en écoutant vos voisins sauvages qui profitent avec vous de votre jardin!