Le jardinage de plantes indigènes est pour chacun et chacune un moyen efficace d’avoir un effet positif sur son environnement.

Ce type de jardinage crée des habitats pour les animaux sauvages et de beaux espaces verts, et contribue aussi à atténuer les changements climatiques. Aucun jardin n’est trop petit. Si vous habitez en milieu urbain, les jardins aménagés sur des balcons ou des toits, de même que les espaces communautaires, sont particulièrement importants pour les animaux migrateurs, par exemple les monarques ou les chardonnerets, lorsqu’un « désert » de béton et de pelouses de gazon les entoure.

Un gazon fraîchement tondu peut nous sembler attrayant, à nous, mais bien des pollinisateurs et d’autres animaux y voient plutôt un désert. J’ai entrepris de changer cette situation en créant un projet de restauration de mini-habitat dans ma cour ce printemps.

Un gazon fraîchement tondu peut nous sembler attrayant, à nous, mais bien des pollinisateurs et d’autres animaux y voient plutôt un désert. J’ai entrepris de changer cette situation en créant un projet de restauration de mini-habitat dans ma cour ce printemps.

Il faut que je confesse que le jardinage ne me vient pas naturellement. Au début de cette année, je n’avais presque pas d’expérience de jardinage sauf pour ce qui est de couper le gazon et de tailler les arbustes.

Un halicte sur nos rudbeckies.

Ce que je connais cependant, c’est l’importance de la biodiversité, l’incidence que les humains ont sur elle et les besoins de la faune. Par exemple, les populations de pollinisateurs se réduisent à cause de la perte d’habitat, de l’utilisation de pesticides, du changement climatique et de l’augmentation des maladies, mais elles comptent également parmi les principaux bénéficiaires de la restauration d’habitat que nous pouvons faire chez nous.

C’est pour cette raison que j’ai décidé de créer un projet d’oasis pour la faune dans ma propre cour.

Mon jardin indigène

Indication de la présence dans mon jardin d’une mouche Eurosta solidaginis, une espèce qui fait partie de la biodiversité indigène de la région carolinienne.

Indication de la présence dans mon jardin d’une mouche Eurosta solidaginis, une espèce qui fait partie de la biodiversité indigène de la région carolinienne.

J’ai commencé par faire des recherches pour connaître les plantes qui sont indigènes à ma région, la zone carolinienne.

J’ai appris que bien des plantes et des mélanges de semences étiquetés comme fleurs sauvages ou favorables aux pollinisateurs ne sont en fait pas indigènes! J’ai trouvé les guides de plantation écorégionaux de Pollinator Partnership particulièrement utiles pour m’y retrouver dans le monde complexe des plantes indigènes, naturalisées et envahissantes.

J’ai acheté des plants dans une pépinière de plantes indigènes, ainsi que des semences de plantes vivaces indigènes ou naturalisées au printemps de 2020. J’ai aussi aménagé un petit potager pour mieux comprendre la relation entre les pollinisateurs et notre nourriture. Maintenant, en juillet, j’ai commencé à voir les fruits de mon travail.

J’ai été surprise de voir que l’entretien d’un jardin de plantes indigènes est vraiment facile et abordable. Je n’ai pas à tondre une aussi grande étendue, à tailler constamment les arbustes ou à utiliser du compost, et je n’ai pas eu besoin d’acheter de la terre végétale ou des engrais pour les plantes indigènes. J’ai trouvé que c’était un répit bienvenu quand nous passons tant de temps à entretenir la pelouse. D’après Statistique Canada , dans « une journée représentative en 2005, près de 11 % des Canadiens de 30 ans et plus ont passé du temps dans leur pelouse ou leur jardin et, en moyenne, le temps ainsi affecté a été de plus de deux heures »!

Les pelouses : une invention moderne

J’ai également appris que la pelouse est une invention (en anglais) relativement moderne. C’est chez la noblesse européenne du 18e siècle que les pelouses tondues ont fait leur apparition. Elles exigeaient beaucoup de travail et de temps et étaient donc utilisées comme symbole de statut social. Cette mode a été apportée en Amérique du Nord par la haute classe et a été reproduite sur de grandes propriétés, par exemple celle de George Washington, qui a engagé des jardiniers paysagistes anglais pour la création de sa pelouse.

C’est seulement au début et au milieu du 20e siècle, avec la croissance des banlieues, que les pelouses sont devenues courantes. Il s’agissait d’abord d’imiter les demeures de la haute société. Les pelouses me semblent moins importantes maintenant que j’ai appris ce fait; un jardin offre à mes yeux un peu plus bel aspect extérieur qu’une pelouse.

Dans l’ordre naturel des choses

De plus, le jardinage de plantes indigènes m’a aidée à comprendre mon écosystème local. Nous sommes habitués à vivre à l’écart du monde naturel — je pense que beaucoup d’entre nous voyons nos lieux d’habitation comme des endroits destinés exclusivement à notre famille, mais il serait bénéfique que nous les ouvrions tous à la faune.

Cette année, une famille de cardinaux rouges a été élevée dans notre cour, et des chardonnerets, des geais bleus, des buses à queue rousse et d’autres oiseaux y sont passés. Des lapins à queue blanche se sont installés chez nous, des papillons du céleri sont venus faire un tour, et nous avons vu également une multitude d’autres pollinisateurs, notamment des bourdons, des syrphes et des coléoptères.

C’est bien vrai : si vous plantez, ils viendront.