Aujourd’hui, comme je rédige ce blogue, je regarde les feuilles changer par ma fenêtre. C’est avec tristesse que j’accepte que les monarques aient quitté cette région de l’Ontario pour entreprendre leur long voyage vers le Mexique.

Cet automne, l’équipe de la FCF consacrée aux pollinisateurs a eu l’occasion de mener une enquête sur les aires de repos clés pour les papillons monarques dans le sud de l’Ontario. Certaines des enquêtes ont eu lieu dans des endroits pour lesquels il n’y avait aucune donnée d’observation sur les monarques. Par exemple, nous ne pouvions que supposer que la région qui s’étendait de la frontière sud entre le Québec et l’Ontario jusqu’à Kingston faisait partie de la voie migratoire du papillon. Nous connaissons bien les aires de repos du monarque dans le comté de Prince Edward et la région de pointe Pelée en Ontario. J’ai eu la chance d’observer deux aires de repos confirmées et trois sites potentiels le long du parcours qui m’était réservé.

Les aires de repos sont des endroits où le papillon monarque se perche pour la nuit. C’est là qu’il se repose après une longue journée, refait le plein de nectar et s’installe auprès d’autres monarques. Ces aires de repos peuvent servir de refuge à aussi peu qu’une poignée de monarques et à autant que quelques centaines de papillons.

© Tom Fishburn

Au début, c’était un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin – de tous petits papillons parmi de grands arbres, nombreux desquels avaient déjà des feuilles orange et jaunes! Mais, à mon grand étonnement, vers 19 h ou à une quinzaine de minutes du coucher du soleil, si j’avais la grande chance de me trouver au bon endroit, je les voyais voltiger autour de la canopée pour se poser. Ce fut une expérience magique de les voir voler et s’installer avec leurs camarades.

Ce qui complique la recherche d’aires de repos, c’est qu’elles sont éphémères ou elles varient d’une année à l’autre. Le vent et l’emplacement des fleurs ont un effet important sur le choix d’aires de repos. Ils se pourraient donc que les papillons ne retournent pas aux mêmes arbres. La conservation de ces habitats est donc une cible mouvante.

Nous savons que les papillons qui migrent dans cette région de l’Amérique du Nord utilisent la voie migratoire de l’est. Ils ont pris du retard par rapport à leur migration vers le sud comparativement aux monarques qui utilisent la voie migratoire du centre, ce qui pourrait laisser entendre que les papillons de la voie migratoire de l’est auront moins de chance de se rendre à leurs zones d’hivernage au Mexique.

De nouvelles recherches indiquent que l’Ontario est une région importante pour les populations de papillons monarques en Amérique du Nord, tout comme le Minnesota et le Texas. Ainsi, nous devons faire notre part au Canada pour aider le papillon monarque en cultivant des plantes indigènes dans nos jardins et le long d’emprises.

Pour le moment, les recherches et projets pour aider cette espèce se poursuivent tout au long de l’automne et de l’hiver. Nous ferons des projections sur les populations de monarques cet hiver au Mexique et nous pourrons voir comment les choses se sont passées. L’an prochain, les citoyens scientifiques qui veulent nous aider peuvent s’inscrire au projet monarch migration in Ontario dans iNaturalist.ca.

Consultez le site Web de la FCF pour en savoir plus sur ce que nous faisons pour aider le monarque.