Vous nous avez demandé plus de renseignements pour vous aider à éduquer les jeunes au sujet des espèces en péril – en voici!
Vous avez aussi demandé de l’information sur la faune, dont les espèces en péril et les façons de les soutenir. Nous avons donc demandé l’aide des chercheurs de la FCF pour vous faire part d’information sur ces espèces, incluant beaucoup de liens à ce sujet.
En général
Un peu de contexte sur les espèces en péril au Canada
Le Canada a la chance d’abriter quelque 140 000 espèces. Malheureusement, le Comité sur les espèces en péril au Canada estime que plus de 800 de celles-ci sont en péril. Ce groupe évalue la situation des animaux sauvages et fait des recommandations au gouvernement par rapport aux espèces qui devraient être protégées en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Le gouvernement examine ensuite plusieurs facteurs pour déterminer les espèces qui seront placées sur la liste.
Le Registre public des espèces en péril contient toutes les espèces qui ont été évaluées, ainsi que celles protégées par la LEP. Elle inclut des renseignements sur leur biologie, les menaces auxquelles elles sont confrontées et leur statut, qui peut figurer parmi les suivants (consultez les définitions ici) :
- Une espèce préoccupante est une « espèce sauvage qui pourrait devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces qui pèsent sur elle ». Par exemple : loup de l’Est, bourdon à bandes jaunes.
- Une espèce menacée est une « espèce sauvage qui pourrait devenir une espèce en voie de disparition si rien n’est fait pour inverser les facteurs menant à sa disparition du pays ou de la planète ». Par exemple : bison des bois, cypripède blanc.
- Une espèce en voie de disparition est une « espèce sauvage qui risque, de façon imminente, de disparaître du pays ou de la planète ». Par exemple : tortue luth, baleine noire du Pacifique Nord, caribou (population de la Gaspésie atlantique), cephalanthère d’Austin.
- Une espèce disparue du pays est une « espèce sauvage qu’on ne trouve plus à l’état sauvage au Canada, mais qui existe ailleurs ». Par exemple : population atlantique de la baleine grise, tortue tabatière.
L’activité humaine est une des menaces principales à ces espèces. Les plus fortes concentrations d’espèces en péril se retrouvent dans les régions les plus populeuses du pays. Cette menace prend la forme de perte d’habitats, du changement climatique et de la mortalité directe (collisions avec des véhicules, éoliennes, turbines, navires, etc.)
Nous avons donc une énorme responsabilité et une excellente occasion de faire une différence pour la faune :
- en faisant attention aux animaux sauvages sur la chaussée, y compris les chevreuils et les orignaux, mais aussi les tortues, les serpents, les salamandres et les grenouilles;
- en rétablissant et en créant de petits et plus vastes habitats. Nous pouvons faire une différence dans nos parcs et nos jardins;
- en signalant ce que vous voyez dans la nature dans iNaturalist.ca. Vous ne savez jamais! Vous pourriez découvrir une nouvelle espèce canadienne sans le savoir, comme la personne qui a découvert cette écrevisse (Lacunicambarus polychromatus);
- en participant à des BioBlitz et d’autres activités communautaires pour célébrer la nature et mieux l’apprécier.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les espèces en péril, visitez Espèces en péril et biodiversité dans le site Web de la FCF et le Registre sur les espèces en péril du gouvernement du Canada.
En profondeur
Tortues d’eau douce
Le Canada est le domicile de huit espèces de tortues d’eau douce. Elles ont toutes une population ou une sous-espèce qui est en péril. Nous avions antérieurement une neuvième tortue d’eau douce, la tortue de l’Ouest, mais elle est maintenant disparue du pays.
La qualité de l’eau de nos terres humides, lacs, rivières et ruisseaux a d’énormes effets sur l’ensemble des animaux sauvages qui y vivent, y compris sur nos tortues d’eau douce. Vous pouvez les aider en laissant les rivages et les terrains avoisinants dans un état aussi naturel que possible. Ne retirez pas les arbres, les arbustes et la végétation qui y poussent. Ils offrent un abri aux animaux sauvages, mais absorbent aussi une grande portion de la pluie, de la neige et du ruissellement provenant des propriétés résidentielles. Le ruissellement peut contenir des sédiments, de l’engrais et d’autres polluants. En retirant la majorité de ces habitats naturels et en les remplaçant par du gazon, nous détruisons des abris et des sources de nourriture pour les oiseaux et d’autres animaux. Ça peut aussi nuire aux lacs et rivières, car jusqu’à 35 % du ruissellement des pelouses se déverse directement dans les cours d’eau adjacents, ce qui perturbe les écosystèmes naturels.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les tortues, visitez la page Aidons les tortues de la FCF et la page sur les tortues d’eau douce de Faune et flore du pays. Pour des idées sur les façons de protéger les rivages, visite Love Your Lake (en anglais).
Animaux marins
Le Canada abrite plus de 30 espèces de cétacés (baleines et dauphins), 10 espèces de pinnipèdes (phoques et otaries), des loutres de mer et quatre espèces de tortues de mer. Nous avons une dizaine d’espèces de grands poissons comme l’espadon, le thon et le requin. On retrouve même de grands requins blancs au pays! Et environ 1 200 espèces de plus petits poissons, dont 990 espèces marines, sont des espèces indigènes du Canada.
Certains de nos mammifères marins les plus imposants, comme le rorqual bleu, mangent les plus petites créatures marines, dont le krill mesurant à peine un ou deux centimètres.
De nombreuses espèces de baleines sont en péril, dont le rorqual bleu, le béluga, la baleine noire de l’Atlantique nord (il ne reste que 409 individus sur la côte est) et l’épaulard (73 épaulards résidents du sud habitent sur la côte ouest).
Il arrive parfois que certains individus se déplacent à l’extérieur de leur aire de répartition normale. C’est le cas d’un jeune narval – cette baleine à la défense en spiral vivant dans les eaux arctiques – qui se serait perdu dans le golfe du Saint-Laurent. Il aurait été adopté par un banc de bélugas et vit avec eux depuis plus de quatre années. Le narval agit même comme un béluga en émettant des sons semblables et en affichant des comportements identiques! Vous pouvez lire cette histoire ici (en anglais).
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les animaux et les enjeux océaniques, visitez votre page Côtes et océans et notre page sur les différentes espèces.
Poissons
De nombreux poissons canadiens sont considérés comme étant en péril. Certains sont protégés en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Une de ces espèces, l’anguille d’Amérique, migre de nos rivières d’eau douce vers l’océan chaque année pour frayer, bien que certaines espèces vivent aussi dans les eaux salées près des océans. La population d’anguilles dans la vallée de l’Outaouais a récemment connu un déclin de 99 %, mais le gouvernement n’a toujours pas ajouté cette espèces à la liste des espèces en péril. La FCF travaille fort pour l’aider à se rétablir, et vous pouvez nous aider en envoyant une lettre pour pousser le gouvernement à protéger l’anguille d’Amérique grâce à la Loi sur les espèces en péril.
Les jeunes anguilles s’appellent « anguillettes ». Elles mesurent moins de 10 cm de longueur et peuvent remonter des surfaces verticales mouillées, comme des murs en béton. Elles ont développé cette capacité pour être capables de contourner des rapides et des petites cascades d’eau. Qui aurait cru que des poissons pouvaient être des rochassiers?
Visitez les pages ci-dessous pour en apprendre plus sur l’anguille d’Amérique et sur ce que fait la FCF pour la protéger :
- Page de FFP sur l’anguille d’Amérique
- Programme d’apposition de balises et d’installation d’échelles pour la navigation des barrages hydroélectriques
- Communiqué de presse de 2018 (en anglais)
- Lettre à envoyer à votre député
Insectes
Saviez-vous que l’abeille à miel n’est pas une espèce indigène? Elle a été amenée ici il y a quelques centaines d’années. Le Canada a cependant plus de 990 espèces d’abeilles sauvages, certaines desquelles sont des pollinisatrices bien plus efficaces que l’abeille à miel et d’importantes contributrices à notre économie.
Beaucoup de personnes croient qu’il y a juste une sorte de bourdon. En fait, il existe plusieurs espèces de bourdons du genre bombus. Les bourdons peuvent polliniser certaines fleurs, comme celles de la tomate, en faisant des vibrations qui causent le pollen à se détacher des anthères (la partie masculine de la fleur). Le Canada a maintenant huit espèces de bourdons inscrites sur la liste des espèces en péril en vertu de la LEP, dont le bourdon à taches rousses. Apprenez-en plus sur les bourdons ici.
Puisque nos populations d’insectes sont à la baisse, il est plus important que jamais de les tolérer, et même de les aimer pour tout ce qu’ils font. Ils sont très variés. C’est le cas entre autres de nos abeilles, qui peuvent mesurer que trois millimètres et ne sont pas uniquement rayées jaune et noir. Certaines sont d’un vert métallique, d’autres ressemblent à une mouche bleu foncé. Certaines ont l’apparence d’une guêpe, avec peu de poils et de brillantes rayures. Certaines mouches se comportent comme des abeilles et des guêpes. La prochaine fois que vous croyez voir une abeille, examinez-la de plus près. Certains syrphides peuvent être d’un noir et jaune luisant, tandis que d’autres sont poilus avec un motif terne noir et blanc.
Nos espèces d’abeilles sont majoritairement solitaires. Puisqu’elles doivent se reproduire, faire un nid, pondre un œuf, le nourrir et ensuite mourir, elles n’ont pas tendance à piquer. Les abeilles sociales sont davantage portées à piquer, car elles doivent protéger la colonie. Les quelques abeilles solitaires qui piquent ont un dard trop faible pour pénétrer la peau ou leur piqûre est pratiquement sans douleur.
Certaines de nos espèces de guêpes sont aussi solitaires, contrairement au poliste et à la guêpe jaune. Leur dard a évolué pour être en mesure d’immobiliser leur proie, habituellement des chenilles ou d’autres insectes. Elles ne sont pas une menace pour les humaines. En effet, elles contribuent à la pollinisation, ainsi qu’au contrôle des espèces nuisibles et à l’agriculture.
Bien que le papillon monarque ait connu une bonne année en 2019, cette espèce demeure en péril. On peut continuer à l’aider en cultivant de l’asclépiade, plante dont a besoin ce papillon pour pondre ses œufs. Il existe 14 espèces d’asclépiades canadiennes, bien qu’une de ces espèces soit disparue du pays (elle ne pousse plus au Canada, mais on la retrouve ailleurs). Cet article contient de plus amples renseignements sur les espèces canadiennes et sur les restrictions provinciales sur la culture de l’asclépiade commune. Vous pouvez en apprendre plus sur le papillon monarque en consultant la page de FFP.
En ce qui a trait aux insectes moins aimés, saviez-vous que certains moustiques pollinisent nos orchidées sauvages (dont plusieurs sont inscrites en vertu de la LEP) et que la mouche noire pollinise les bluets? Apprenez-en plus sur les moustiques dans cette page de FFP.
Pour obtenir de plus amples renseignements, visitez les sections Web de la FCF Aidons les monarques, Agriculture et habitats, Jardinage pour la faune et les blogues connexes. Vous pouvez aussi télécharger les feuillets sur le jardinage pour les pollinisateurs et sur le jardinage pour les papillons.
Avez-vous une bonne méthode pour faire découvrir les espèces en péril aux enfants? Faites-nous-en part dans les commentaires.