Une nouvelle menace plane sur les populations d’abeilles canadiennes et elle ne montre aucun signe d’affaiblissement.

Le virus des ailes déformées (DWV pour Deformed Wing Virus) agit en déformant les ailes des abeilles et en restreignant leur capacité à chercher de la nourriture.

Originalement détecté en 1982 dans un échantillon isolé d’abeilles mellifiques du Japon, le virus est principalement transmis par le Varroa destructor, un acarien se nourrissant de larves d’abeilles et s’attaquant aux spécimens adultes, qui continuent à propager le virus par le contact direct ou les gouttelettes. Depuis la découverte du virus, la principale cible des acariens a historiquement été les abeilles mellifiques, mais il s’est introduit chez d’autres espèces, dont le bourdon, en raison des transferts d’agents pathogènes. Les bourdons sont considérés comme étant le plus grand groupe de pollinisateurs, comptant 42 espèces au Canada. Ce sont d’habiles pollinisateurs vitaux pour préserver la production de fruits et de graines à l’échelle du Canada.

Cette menace représente encore un autre défi auquel les bourdons sont confrontés au Canada. Les principales menaces auxquelles font face les bourdons comme beaucoup d’autres espèces d’abeilles sont le changement climatique, la perte d’habitat et d’autres facteurs comme l’utilisation de pesticides et d’insecticides.

Un nouveau variant du virus, le DWV-B, peut se transmettre à une vitesse rapide à l’ensemble de la colonie et entraîner une famine généralisée et un effondrement total. Cette situation est particulièrement préoccupante, car le variant DWV-B est plus viral et transmissible que son prédécesseur, le DWV-A. La modélisation montre souvent un effondrement total des colonies d’abeilles mellifiques infectées par l’un ou l’autre des variants sur une période de trois à cinq ans. La mortalité des colonies est cependant plus rapide chez les colonies infectées par le variant DWV-B.

Malheureusement, le nouveau variant a fait son entrée en Amérique du Nord, devenant le plus commun et le plus mortel chez les colonies d’abeilles mellifiques canadiennes. Cela augure mal pour les colonies d’abeilles indigènes qui sont beaucoup plus difficiles à surveiller.

« Le nouveau variant, qui a déjà remplacé la souche originale du virus en Europe, se répand à d’autres régions du monde et cause l’effondrement de colonies d’abeilles entières », explique l’équipe de recherche de l’Université Martin-Luther de Halle-Wittemberg, ou MLU.

En raison du rôle très important que jouent les abeilles dans la préservation des plantes sauvages et cultivées, la perte de colonies d’abeilles est vue comme étant extrêmement préoccupante par les spécialistes du monde entier, y compris par la Fédération canadienne de la faune. Notre objectif est de créer des chemins pour les pollinisateurs dans tout le Canada en restaurant les routes migratoires des pollinisateurs et en sensibilisant les gens au fait que les pelouses, les parcs urbains et les cours offrent la possibilité de réparer les dommages subis par les populations d’abeilles.

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Auteur : Griffin Waller