Le mot « pelouse » a déjà évoqué des scènes de pique-niques et d’enfants qui jouent.

Les pelouses aussi parfaites que les greens des terrains de golf sont devenues un symbole de prospérité. Mais notre obsession croissante du gazon immaculé impliquait une dépendance croissante à des produits chimiques.

Ces dernières années, une prise de conscience plus importante des effets nocifs des pesticides et des engrais sur la santé des humains, de la faune et de l’environnement a amené un vaste ensemble de personnes à rejeter la croyance selon laquelle tout serait justifié dans la lutte pour obtenir une pelouse sans défaut.

Aujourd’hui, les collectivités sont divisées. D’un côté, il y a des gens qui estiment qu’une pelouse magnifique ne vaut pas le risque qu’elle représente pour la santé humaine et la santé de l’environnement. De l’autre, il y a ceux qui craignent que leurs pelouses se fassent dévorer par les insectes et étouffer par les mauvaises herbes s’ils abandonnent les produits chimiques.

En fait, vous n’avez pas à choisir entre un gazon vert et un environnement sain. En comprenant le fonctionnement de votre pelouse, vous pouvez créer un espace vert resplendissant de vie où il n’y aura pas de produits chimiques. Voici comment :

1. Type de gazon

  • Choisissez un gazon de première qualité, adapté au climat local.
  • Le pâturin des prés est populaire en raison de son intérêt esthétique, mais on doit le mélanger à d’autres espèces pour obtenir une pelouse forte.
  • L’ivraie vivace a une germination rapide, convient à notre climat septentrional et renforce la pelouse.
  • Les fétuques fines produisent souvent un champignon interne qui leur confère une résistance aux insectes.
  • Pour être résiliente, une pelouse doit se composer de ces trois types de gazon.

2. Engrais

  • Les engrais chimiques contribuent de manière importante à la pollution de nos lacs et de nos cours d’eau. Lorsqu’ils se font emporter dans les milieux aquatiques par le ruissellement, ils y favorisent une prolifération d’algues qui prive les animaux aquatiques de l’oxygène dont ils ont besoin.
  • Les engrais chimiques à action rapide favorisent une croissance très intense en surface au détriment du développement adéquat des racines. Les pelouses fertilisées de cette façon ne sont pas enracinées profondément, elles sont dépendantes des produits chimiques et elles sont vulnérables à l’endommagement par les insectes et aux sécheresses.
  • Les engrais chimiques peuvent décimer les microorganismes nécessaires à un sol sain.
  • Les retailles de gazon laissées sur la pelouse permettent un recyclage de nutriments. Comme elles sont constituées à 90 p. 100 d’eau, elles se décomposent rapidement. (Dans les périodes de croissance rapide, utilisez les retailles excédentaires comme paillis ou bien mettez-les au compost.)
  • Les engrais biologiques améliorent la texture du sol, préviennent l’apparition de maladies, stimulent la faune du sol et transmettent lentement leurs nutriments, ce qui donne un gazon fort, en bonne santé. Le compost tamisé ou le fumier bien vieilli constituent d’excellents choix.
  • Le meilleur moment pour fertiliser votre pelouse, c’est à l’automne, après la première gelée.

3. Tonte

  • Lors de la tonte, n’enlevez jamais plus du tiers de la hauteur du gazon.
  • Laissez au gazon une hauteur d’au moins sept centimètres afin de permettre à la pelouse de retenir de l’humidité, de bien développer son système racinaire, à une bonne profondeur, et de produire assez d’ombre pour empêcher la croissance des mauvaises herbes.
  • Veillez à ce que les lames de votre tondeuse soient toujours bien affilées.

4. Arrosage

  • Arrosez en profondeur et non fréquemment pour favoriser un enracinement profond de la pelouse qui lui permettra de résister aux sécheresses et aux dommages causés par les insectes.
  • Faites chaque fois un arrosage de deux ou trois centimètres. Servez-vous de boîtes de conserve vides disposées autour de la pelouse pour savoir combien de temps ça prend pour verser la bonne quantité.
  • Laissez sécher une épaisseur de trois ou quatre centimètres de terre sous la surface entre les arrosages. (Environ une fois par semaine, selon le temps qu’il fait.)
  • Le meilleur moment pour arroser, c’est tôt le matin.

5. Insectes

  • Lorsque des insectes causent des dommages considérables à une pelouse, c’est souvent parce qu’elle n’était pas en bonne santé. Utilisez du compost, laissez le gazon pousser à une bonne hauteur et attendez que la couche de terre supérieure soit sèche avant d’arroser, afin d’ôter aux insectes nuisibles l’envie de s’établir.
  • Invitez des animaux insectivores, notamment des oiseaux, des chauves-souris ou des crapauds, en leur offrant un habitat.
  • Si la pelouse est infestée, identifiez l’espèce nuisible et combattez sa prolifération par les moyens biologiques appropriés.

6. Mauvaises herbes

  • C’est en veillant à la bonne santé de la pelouse qu’on élimine le mieux les mauvaises herbes, dont la présence indique souvent que la terre est pauvre.
  • Laissez pousser le gazon à une hauteur qui produira assez d’ombre pour empêcher la croissance des mauvaises herbes.
  • Ensemencez les coins dénudés.
  • Le trèfle favorise la bonne santé des pelouses en fixant de l’azote, en améliorant la texture de la terre et en attirant des insectes utiles.
  • Apprenez à tolérer la présence de quelques mauvaises herbes. Elles ajoutent de la couleur au paysage.

Nous vous invitons à continuer de vous renseigner sur l’entretien d’une pelouse en bonne santé et écologique ou bien sur le Jardinage pour la faune.