Comment la faune réagit-elle au changement climatique?

 Notre climat changeant présente d’énormes défis à la faune. Au fur et à mesure que changent les environnements desquels elle dépend, elle doit aussi changer pour survivre.

La faune réagit au changement climatique de trois façons : elle adapte son comportement et son apparence pour survivre au sein de son environnement changeant, elle se déplace vers un environnement qui peut la soutenir ou elle devient à risque de disparaître.

Bon nombre d’espèces au Canada et partout sur la Terre font déjà partie d’une de ces trois catégories. Les hiboux et les chouettes ont un plumage de plus en plus sombre, l’aire de répartition du damier d’Édith est maintenant plus au nord comme les températures se réchauffent, et les populations de certains amphibiens déclinent rapidement ou sont déjà éteintes.

Bien sûr, nous préférerions que le faune s’adapte ou se déplace plutôt que de disparaître – mais est-ce possible à la lumière de la crise climatique mondiale? Une étude de 2018 par le professeur David Bravo-Nogues de l’Université de Copenhague se penche sur le lien entre le changement climatique et la biodiversité et indique que le taux et la magnitude du changement climatique nous forcent à réexaminer l’effet sur la biodiversité.

S’adapter

Historiquement, les changements de températures, de saisons et de météo se produisaient graduellement, permettant ainsi à la faune d’adapter son comportement et son apparence physique sur des milliers d’années. Mais le changement climatique actuel se produit à un rythme tellement rapide que de nombreuses espèces n’ont pas le temps de s’adapter aux changements dans leur environnement. Et, lorsqu’elles modifient leur comportement, ce n’est pas toujours sans conséquence. De nombreuses espèces migratrices, comme le carouge à épaulettes et le merle d’Amérique, migrent plus tôt comme résultat des changements saisonniers. Si les dates d’arrivée et de départ d’une espèce ne correspondent plus au rythme de la nature, il pourrait ne pas y avoir la nourriture dont elle a besoin pour survivre et les courants d’air ou océaniques dont elle a besoin pour se déplacer.

Se déplacer

Et l’option no 2, alors? Malheureusement, le déménagement vers un milieu plus propice présente ses propres défis. Les animaux qui sont en voie de disparition, qui se déplacent lentement ou qui sont isolés ont de la difficulté à migrer vers un nouvel habitat ayant la nourriture, l’eau, les abris et l’espace nécessaires à leur survie. Et les obstacles physiques, comme les montagnes ou les installations humaines, peuvent rendre le voyage encore plus difficile.

Les plantes ont aussi de la difficulté à déplacer leur aire de répartition à un endroit plus favorable. La répartition d’une plante peut changer, mais c’est un processus très lent. Non seulement ce processus menace-t-il la vie de la plante, mais peut aussi avoir un effet domino sur la faune qui en dépend pour survivre.

Disparaître

L’incapacité de s’adapter ou de se déplacer signifie que la disparition est une très grande possibilité pour certaines espèces touchées par le changement climatique. Et nos habitats et écosystèmes sont aussi à risque. Les récifs coralliens meurent à l’échelle de la planète en raison en partie des températures élevées des océans, l’Arctique est constamment perturbé par la diminution du pergélisol et les conditions plus arides ont des répercussions importantes sur la forêt boréale et d’autres régions.

Nos espèces et espaces sauvages sont essentiels au maintien de la biodiversité de laquelle dépend toute la vie sur Terre, y compris les humains. Des mesures immédiates et significatives sont requises pour lutter contre le changement climatique ici et ailleurs – et pour donner de meilleures options à la faune que s’adapter, se déplacer ou disparaître.