En tant que plus grand organisme de conservation à but non lucratif soutenu par des donateurs au Canada, nous avons décidé de vous faire rapport de nos réalisations durant la saison estivale de travail sur le terrain cette année. Il y a eu des réussites et des échecs, mais tout notre travail nous a aidés à mieux comprendre les espèces en question afin de mieux conserver la faune du Canada.

À la rescousse de l’anguille d’Amérique

L’équipe de la Fédération canadienne de la faune consacrée aux sciences aquatiques a mené des recherches sur l’anguille d’Amérique dans la rivière des Outaouais au courant de l’été. L’anguille est confrontée à de nombreux défis, et ses populations sont en déclin depuis quelques années. Nos recherches cet été incluaient :

  • la détermination des routes migratoires en aval qu’adoptent les anguilles en passant la centrale hydroélectrique des chutes Chaudière. Pour ce faire, nous avons placé 40 récepteurs acoustiques dans l’eau en aval et en amont des chutes. Ainsi, nous avons pu cibler les anguilles qui se préparaient à migrer en aval pour retourner à leurs aires de reproduction dans la mer des Sargasses.
  • le recensement des individus pour déterminer combien il y a de cette espèce en péril dans la région. Nous avons utilisé deux méthodes :
    • des trappes en filet, qui nous ont permis d’attraper plus de 3 600 poissons et d’identifier 22 différentes espèces (malheureusement, nous n’avons trouvé qu’une seule anguille).
    • la pêche électrique en bateau la nuit, qui stupéfie temporairement les poissons. Ça peut sembler extrême, mais les poissons ne sont pas blessés, et il est essentiel que nous sachions combien il reste d’anguilles puisque cette espèce disparaît rapidement. Ces recherches nous ont fourni des idées sur les façons de protéger – et idéalement de rétablir – les populations d’anguilles.

Apprenez-en davantage sur les obstacles dans les rivières et sur leurs effets sur les espèces aquatiques.

Votre lac et vous

Les évaluations de la santé des rivages dans le cadre du programme Votre lac et vous nous ont tenus occupés cet été. Après l’été de 2018, nous aurons évalué 157 lacs et environ 37 830 propriétés riveraines! Grâce à nos sept partenaires régionaux répartis à l’échelle de trois provinces, la Fédération canadienne de la faune et son partenaire national Watersheds Canada ont été en mesure :

  • d’être actifs sur 18 lacs en Ontario, Alberta et Saskatchewan.
  • d’évaluer la santé des rivages d’environ 3 570 propriétés riveraines.

Au début de 2019, les propriétaires riverains en question recevront un rapport personnalisé qui décrira l’état de santé de leur rivage et recommandera des mesures d’amélioration.

Pour de plus amples renseignements sur le programme conjoint de la FCF et de Watersheds Canada Votre lac et vous, visitez LoveYourLake.ca

À l’aide des chauves-souris

L’équipe de la Fédération canadienne de la faune consacrée aux chauves-souris a travaillé fort ce printemps et cet été à promouvoir la conservation des chauves-souris. L’objectif du programme est d’assurer la survie des espèces de chauves-souris en péril du Canada. Une grande partie de notre saison s’est concentrée sur les chauves-souris qui habitent dans des structures anthropiques, comme les granges et les greniers.

La FCF est heureuse d’avoir pu s’associer avec des étudiants de l’Université Carleton et de l’Université d’Ottawa pour promouvoir la conservation des chauves-souris. Nos recherches cet été comprenaient :

  • l’élaboration et la diffusion de pratiques exemplaires de gestion et de procédures opérationnelles standards.
  • l’identification de gîtes de maternité qui abritent la petite chauve-souris brune en voie de disparition pour que nous puissions connaître les habitats qu’il faut protéger.
  • la collecte de données biophysiques sur les perchoirs afin d’orienter la création d’habitats idéaux et une stratégie de rétablissement.
  • l’évaluation de l’efficacité de différents abris pour chauves-souris pour déterminer la meilleure conception selon l’espèce et la région (urbaine par rapport à rurale, p. ex.).
  • la promotion de l’observation de chauves-souris au moyen de la science citoyenne et de la sensibilisation de collectivités à l’échelle du pays.

En passant le mot et en découvrant les meilleures façons d’aider ces espèces en péril, nous espérons réduire le montant de fois que leurs habitats sont détruits et, évidemment, réduire l’effet de la destruction des habitats sur ces mammifères. Grâce aux messages efficaces, à la sensibilisation et aux stratégies de gestion, nous espérons réduire la fréquence et les effets de la destruction des habitats et soutenir la santé, le rétablissement et la survie des chauves-souris en péril.

Apprenez-en davantage sur les chauves-souris du Canada à Aidezleschauvessouris.ca.

Au secours des tortues

L’équipe de la Fédération canadienne de la faune consacrée aux tortues a été très occupée cet été! Notre saison de travail sur le terrain incluait :

  • des enquêtes sur la tortue mouchetée en voie de disparition. Notre objectif était de trouver de nouveaux endroits qui comptaient l’espèce en déclin afin d’accroître l’étendue d’habitat protégé. Pour ce faire, nous avons obtenu la permission de nombreux propriétaires fonciers de mener des enquêtes dans les milieux humides sur leur terrain. Nous avons trouvé des tortues mouchetées dans dix milieux humides privés et gouvernementaux.
  • des enquêtes sur les chaussées où l’on retrouve souvent des tortues mortes. En identifiant ces endroits, nous sommes mieux armés pour militer en faveur de mesures d’atténuation sur les chaussées – comme les clôtures pour la faune – à ces endroits qui protégeraient les tortues et d’autres animaux sauvages. Cette année, nous avons trouvé plus de 500 tortues mortes sur les chaussées de la région d’Ottawa, dont plus de 60 tortues mouchetées.
  • la collecte d’œufs de tortues pondues dans des endroits à risque, comme sur l’accotement des chaussées. En recueillant et en incubant les œufs et en remettant les petits dans le milieu humide le plus près, nous avons pu compenser la perte de tortues sur les chaussées. Les œufs ont été incubés avec succès, et nous avons remis en liberté près de 400 tortues mouchetées et serpentines.

Apprenez-en davantage sur notre travail de protection des tortues à Aidonslestortues.ca.

Un soutien pour les oiseaux

Cette année, le biologiste de la Fédération canadienne de la faune, Nathan Clements, a passé 10 jours à traverser la région de la baie de la Reine-Maude dans le Nunavut. Son travail incluait :

  • le bagage d’oies rieuses et de bernaches de Hutchins afin de suivre ces oies arctiques et subarctiques dans leur migration à l’échelle du continent. Plus de 2 500 oies ont été baguées, ce qui est légèrement au-dessus de la cible du Plan conjoint des oies de l’Arctique.

L’organisme responsable, le Plan conjoint des oies de l’Arctique, travaille en collaboration avec ders partenaires pour fournir une approche coordonnée et rentable à l’obtention de renseignements prioritaires pour la gestion des oies qui nichent dans le Nord. La Fédération canadienne de la faune est un partenaire du Plan, ainsi que le Service canadien de la faune, le Fish & Wildlife Service des États-Unis, les organismes de protection de la faune des États et provinces des quatre voies migratoires et d’autres organisations non gouvernementales. L’approche collaborative est particulièrement utile pour mener des recherches dans l’Arctique où la logistique est plus coûteuse et où un rendement maximal des ressources est souhaitable.

Des mesures pour sauver le saumon

La Fédération canadienne de la faune, l’Université Carleton, les Premières Nations de Carcross-Tagish et la Société d’énergie du Yukon étudient la migration du saumon quinnat dans les régions les plus éloignées de leur montaison près de Whitehorse. Ces poissons arrivent de la mer de Béring, à près de 3000 kilomètres. Ils sont confrontés à de nombreux défis durant leur migration de frai. Selon les dossiers historiques, leurs populations sont en déclin depuis des décennies. Nous menons donc des recherches pour comprendre pourquoi et comment nous pouvons les aider. Le saumon quinnat est le roi du saumon du Pacifique. Il s’agit d’une population remarquable de cette espèce. Nous tentons de minimiser les effets de nos recherches sur les individus et sommes honorés de travailler avec la collectivité locale envers leur conservation.

Au courant des deux derniers étés, nous avons :

  • implanté des transmetteurs acoustiques dans des poissons
  • suivi leurs déplacements au fur et à mesure qu’ils s’approchaient de la centrale hydroélectrique de Whitehorse, traversaient la plus longue échelle à poissons au monde et poursuivaient leur parcours jusqu’à leur frayère.
  • marqué autant de poissons que possible. Nous avons à ce jour marqué 138 poissons. Nous saurons comment ils se sont débrouillés d’ici la mi-septembre, une fois que leur montaison est terminée et que nous avons récupéré les données de nos appareils de télémesure acoustique.

Apprenez-en davantage sur ce travail.

La FCF veut secourir les pollinisateurs

Pour mieux comprendre le rôle des habitats naturels pour les pollinisateurs sauvages, la Fédération canadienne de la faune a lancé une étude de trois ans dans le comté de Norfolk en Ontario. L’objectif du projet est d’examiner le lien entre la diversité et l’abondance des insectes pollinisateurs et trois types d’habitats : les forêts, les haies et les lisières herbeuses.

Une multitude d’espèces bénéfiques, comme les abeilles et les syrphides, doivent être conservées sur les terres fortement cultivées si les fermiers veulent bénéficier des services écosystémiques comme la pollinisation. Nous croyons que les habitats naturels, comme les forêts et les haies, jouent un rôle important de conservation au sein de terres à exploitation agricole intensive.

Durant notre première saison sur le terrain en cet été de 2018, nous avons :

  • recueilli des insectes pollinisateurs au moyen de pièges spécialisés dans 11 fermes du comté Norfolk dans le sud de l’Ontario. Chaque piège recueillait des milliers d’insectes, qu’on devait par la suite trier et identifier manuellement.
  • comparé les résultats des insectes identifiés manuellement à ceux des insectes identifiés au moyen d’un code à barres génétique. Si les codes à barres génétiques fournissent des résultats semblables à l’identification manuelle, nous aurons une méthode rapide et efficace de déterminer l’abondance et la diversité des pollinisateurs dans différents types d’habitats sur des terres agricoles. Nous espérons ainsi pouvoir fournir des conseils aux fermiers sur les types d’habitats naturels qui sont bénéfiques pour l’agriculture et la faune.

Les résultats de la recherche seront remis aux fermiers et aux gouvernements afin d’encourager l’adoption de pratiques, programmes et politiques agricoles durables.

Projet pour venir en aide aux baleines

En utilisant nos connaissances sur la biologie des baleines et les principes de base sur les effets des collisions, nous élaborons un modèle informatique qui peut prédire si une collision entre une baleine et un navire blessera gravement la baleine. Le modèle informatique tiendra compte de caractéristiques particulières de la baleine noire (p.ex., l’épaisseur de la graisse) et des petits navires (p.ex., son poids). Ce nouvel outil de prévision des effets des collisions avec les navires permettra aux responsables de la réglementation d’explorer comment le risque de blessures aux baleines noires à la suite d’une collision avec un navire changent selon la taille, la vitesse et la conception des navires.

Ce travail a comme objectif d’orienter des recommandations sur l’atténuation des risques. Pour ce faire, nous avons besoin de données scientifiques fiables et exactes. Nous aurons l’occasion d’améliorer la précision de ce travail et de proposer des mesures d’atténuation des risques au fur et à mesure que nous établissons les facteurs dont il faut tenir compte durant les collisions.

Apprenez-en davantage sur les interventions de secours des animaux marins au Canada en consultant le site Web de l’Alliance canadienne des réseaux d’urgence pour les mammifères marins.

Il nous en reste encore beaucoup à faire!

Grâce au soutien financier de nos donateurs dévoués, la Fédération canadienne de la faune a été en mesure de faire de grandes avancées dans le domaine de la conservation au Canada. Mais, en raison de la perte d’habitats et du changement climatique, la faune du Canada a besoin de votre aide plus que jamais.

Nous vous remercions de vous soucier de la faune du Canada et de bien vouloir soutenir notre travail.