Quand il est question de migration, la faune canadienne sait ce qu’elle fait!

Lorsqu’on dit migration, on parle de déplacements à grande échelle d’espèces d’un endroit vers un autre, habituellement pour rechercher de la nourriture et de l’eau ou pour se reproduire. La migration est une activité saisonnière qui comporte un voyage de retour.

Nombreuses sont les espèces canadiennes qui migrent, y compris certains amphibiens, reptiles, poissons, crustacés, insectes et mammifères. Tous les voyages sont différents. Pour arriver à destination, certains animaux se déplacent sur terre ferme, d’autres dans l’océan et d’autres encore dans le ciel. Ils parcourent tous de grandes distances en grand nombre.

Découvrez certains faits intéressants sur les habitudes de migration de certaines des espèces bien aimées du Canada! Avec qui aimeriez-vous voyager selon les profils ci-dessous?

Le papillon monarque est équipé de sa propre boussole interne.

Papillon monarque (Danaus plexippus)

Le papillon monarque est célèbre pour sa migration annuelle sur des milliers de kilomètres.

Mais comment sait-il où il va?

Bien que son cerveau soit de la taille d’un grain de riz, le monarque a un incroyable sens de l’orientation.

Tandis que les humains dépendent d’appareils modernes de navigation, le monarque se fie sur son excellente boussole interne. Lorsqu’il est en vol, les cellules nerveuses de son cerveau traitent l’information en provenance du soleil et changent leur stratégie de codage pour représenter l’orientation en fonction du soleil – un peu comme une boussole!

Si vous ne voulez pas vous perdre, voyagez avec le papillon monarque.

L’épaulard a tout un régime de beauté.

Épaulard (Orcinus orca)

Les baleines entreprennent certaines des migrations les plus longues de la planète et parcourent des milliers de kilomètres à la nage pendant plusieurs mois pour trouver de la nourriture et donner naissance. Or, les soins cutanés semblent aussi figurer parmi la liste des raisons pour lesquelles elles migrent.

Votre régime de beauté inclut-il la migration vers des latitudes moins élevées afin de maintenir une peau saine?

Comme les humains, les baleines perdent régulièrement leurs cellules cutanées externes, un processus que l’on nomme muer. Les baleines qui cherchent de la nourriture dans des eaux glaciales conservent leur chaleur corporelle en éloignant le flux sanguin de leur peau. La migration vers des eaux plus chaudes donne lieu au renouveau du métabolisme cutané et à la mue, puisque l’environnement n’exige pas que les baleines réduisent leur température corporelle. En voilà une bonne raison de migrer!

Si vous souhaitez vous déplacer en toute beauté, voyagez avec l’épaulard.

Le merle d’Amérique aime s’y prendre tôt.

Merle d’Amérique (Turdus migratorius)

Au printemps, le merle d’Amérique parcourt jusqu’à 400 kilomètres par jour pour se rendre à ses sites de reproduction où il passera l’été pour se reproduire, construire un nid, élever une famille et engraisser avant de repartir.

Mais comment sait-il que c’est le temps d’entreprendre le voyage vers le nord?

Les conditions environnementales changeantes le long de la voie de migration aident le merle à rester à l’affût de l’alternance des saisons. De récentes études indiquent que lorsque les hivers sont plus chauds et secs, le voyage vers le nord commence plus tôt.

Comme le rythme des saisons est moins prévisible en raison du changement climatique et que le printemps arrive plus tôt dans l’Arctique, le merle migre 12 jours plus tôt qu’en 1994.

Si vous surveillez constamment les conditions hivernales dans l’attente de la fonte des neiges, voyagez avec le merle d’Amérique.

La sterne arctique suit un itinéraire précis.

Sterne arctique (Sterna paradisaea)

Imaginez détenir le record pour la plus longue migration annuelle le long de quelques voies précises!

La sterne arctique est une espèce indicatrice qui nous renseigne sur les divers écosystèmes qu’elle traverse. Si elle n’arrive pas à destination une année quelconque, on peut présumer qu’elle a rencontré un défi environnemental en cours de route.

Lorsqu’elle voyage vers le sud, la sterne choisit habituellement l’une des trois voies suivantes : deux le long de l’océan Atlantique ou une le long de l’océan Pacifique. Lorsqu’elle revient dans le nord, elle utilise l’une de ces deux routes : l’Atlantique ou le Pacifique.

Ces importants constats pourraient contribuer aux efforts de conservation de cette espèce en déclin puisque l’évaluation des voies de migration pourrait nous permettre de protéger les populations de sternes arctiques en interdisant les perturbations humaines durant la migration.

Si vous n’aimez pas le changement, voyagez avec la sterne arctique.

Le wapiti est prêt à se déplacer sur de grandes distances pour trouver un délicieux repas herbivore.

Wapiti @Dave Hughes | HWW.ca

Êtes-vous prêt à vous déplacer pour votre repas préféré?

Le wapiti l’est!

Le wapiti va souvent migrer pour trouver du fourrage de haute qualité. En effet, les régions qui ont connu des perturbations, comme des feux ou l’exploitation forestière, attirent plus facilement le wapiti en raison de l’augmentation de la qualité du fourrage (à court terme) et de sa biomasse (à long terme).

Toutefois, il évite les régions où il y a de grandes artères en raison du manque d’herbes et d’arbustes.

Si vous voulez éviter la circulation, voyagez avec le wapiti.

La grue blanche prend toujours le parcours panoramique pour éviter les éoliennes.

Grues blanches (Grus americana)

Ce n’est pas une mauvaise idée de prendre un autre chemin pour éviter les éoliennes.

La grue blanche, quant à elle, évite tous les arrêts dans un périmètre de cinq kilomètres d’une éolienne durant sa migration.

En évitant les éoliennes, la grue a moins de chance de mourir durant une collision. Toutefois, le changement de parcours peut faire en sorte qu’il peut être plus difficile et long de trouver des aires de repos convenables pour refaire le plein.

Ces constatations peuvent contribuer aux décisions futures à l’égard de l’emplacement des éoliennes.

Si vous préférez prendre la route panoramique, voyagez avec la grue blanche.

Il n’est jamais facile de planifier un voyage. Bravo à nos espèces sauvages canadiennes qui mettent beaucoup de temps à préparer leurs longs périples. Bon voyage!