Si vous avez consulté notre carte des baleines récemment, vous avez peut-être remarqué que nous avons déployé des glisseurs à la recherche de baleines dans des zones précises — une dans le golfe du Saint-Laurent et une dans la partie ouest du Plateau néo-écossais. Nous avons choisi ces régions pour de bonnes raisons, mais comme vous pouvez le constater avec les tracés des glisseurs, ils ne vont pas toujours où nous croyons qu’ils iront.
Le tracé en zigzag qui traverse la partie ouest du Plateau sur notre carte représente la distance de 2000 kilomètres parcourue par un des glisseurs sur une période de quatre mois. Nous avons choisi ce tracé pour couvrir une vaste zone, car notre objectif était de parcourir des eaux jamais explorées jusque là dans l’espoir de découvrir de nouveaux habitats de baleines franches. Bien que des baleines franches aient été entendues à quelques reprises au cours de la mission, nous espérions vraiment découvrir des sons continus et concentrés qui indiqueraient qu’une population occupe la zone. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Cette mission s’est terminée à la mi-octobre et le glisseur a été récupéré après s’être rapproché des côtes de la Nouvelle-Écosse.
En revanche, le deuxième glisseur, déployé dans le golde du Saint-Laurent près de Gaspé, au Québec, a quant à lui commencé à capter des baleines de manière continue dès son lancement et durant plusieurs jours. Un bateau de la région qui étudiait les baleines franches a enregistré de nombreuses apparitions. Nous avons été ravis de cette situation, puisqu’elle signifie la découverte d’un tout nouvel habitat de baleines franches!
Un bateau de la région qui étudiait les baleines franches a enregistré de nombreuses apparitions. Nous avons été ravis de cette situation, puisqu’elle signifie la découverte d’un tout nouvel habitat de baleines franches!
Après son travail dans le golfe, le glisseur a entamé un long périple autour du Cap Breton pour rejoindre le Plateau néo-écossais à la recherche d’un autre habitat de baleines franches dans cette région (vous pouvez suivre son tracé sur notre carte). Mais un incident s’est produit avant qu’il puisse atteindre sa destination — une défaillance mécanique est survenue le dimanche de l’Action de grâce, alors que les reste de l’ouragan Matthew ont apporté deux jours de vagues de dix mètres et de vents violents dans les Maritimes.
Malheureusement, nous n’avons plus eu de nouvelles du glisseur depuis et tout nous porte à croire qu’il s’est abîmé dans la tempête. La réalité est telle qu’en utilisant de l’équipement dans l’océan, il y a toujours un risque que nous ne puissions le récupérer. Cet incident a entraîné la perte de certaines données importantes, mais nous pouvons heureusement utiliser les données en temps réel que vous avez consulté pour compléter nos analyses.
Notre dernière mission cette année consiste à utiliser un glisseur pour étudier le bassin Roseway. Comme vous l’avez peut-être constaté sur le tracé de la carte, les courants de la baie de Fundy ont donné du fil à retordre au glisseur durant un certain temps avant qu’il atteigne non sans peine sa destination prévue. Nous attendons maintenant aussi patiemment que possible de découvrir si des baleines passent le mois de novembre dans les profonds bassins de la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Nous vous tiendrons au courant!
Sean Brillant, biologiste de la conservation principal, Fédération canadienne de la faune
Kim Davies, boursière postdoctorale Liber Ero, Département d’océanographie, Université Dalhousie