Le projet Whales, Habitat and Listening Experiment (WHaLE) utilise des drones mobiles sous-marins appelés glisseurs, qui « glissent » dans l’océan pour étudier les sons des baleines et leur environnement. Ces appareils sont vraiment passionnants pour les amateurs de technologie. Mais d’où proviennent ces glisseurs? Qui les fait fonctionner?

La réponse commence par la création de l’Ocean Tracking Network (OTN), un programme de marquage acoustique de poissons à l’échelle mondiale; grâce à un réseau de récepteurs acoustiques sous-marins — dont certains fixés à trois glisseurs —, les scientifiques sont capables de suivre le mouvement des poissons de manière individuelle dans l’océan. L’objectif original des glisseurs était donc de trouver des poissons et des habitats de poissons. Le projet WHaLE a ajouté une nouvelle fonctionnalité et un nouvel objectif au programme de glisseurs en les équipant de dispositifs de surveillance acoustique passive pour suivre aussi les sons des baleines.

Les techniciens Adam Comeau et Jon Pye se préparent à déployer un glisseur Slocum de la poupe d’un bateau près d’Halifax

L’entretien et le déploiement des glisseurs pour chacune des 69 missions ont été confiés à une équipe de techniciens spécialisés au siège de l’OTN, à l’Université Dalhousie. Chaque glisseur est une machine complexe au niveau technique dont la préparation pour la mise à l’eau, avec ses compas à calibrer, ses diaphragmes à ballaster et ses capteurs à tester, nécessite des heures de travail. Adam Comeau, de l’OTN, est l’homme qui se cache derrière ces machines et qui prépare soigneusement leurs instruments à chaque déploiement. Après sa préparation en laboratoire, chaque glisseur est chargé dans la caisse d’une camionnette et transporté jusqu’à un quai, pour ensuite être chargé dans un bateau de pêche et transporté à 20 kilomètres de la rive, où il est alors lancé en eau profonde (voir les photos).

L’équipe de l’Ocean Tracking Network en train de charger un glisseur sur vagues dans la caisse d’une camionnette

Dès son lancement, le glisseur commence à enregistrer des données chaque seconde et il refait surface toutes les quelques heures pour envoyer ses données à un satellite, puis à l’OTN, à Dalhousie. La quantité de données recueillies est énorme et vous pouvez consulter toutes ces données en temps réel ici. Les techniciens Brad Covey et Jon Pye sont les cerveaux qui s’occupent de traiter toutes ces données pour permettre à vous, à moi et aux autres scientifiques d’en profiter!

Kim Davies, titulaire de bourse de recherche postdoctorale Liber Ero, département d’océanographie, Université Dalhousie