La taille des navires joue-t-elle un rôle dans les blessures qu’ils infligent aux baleines?
Le Canada compte 33 espèces de cétacés. Ces mammifères marins passent toute leur vie dans l’eau. Malheureusement, il arrive qu’au contact d’objets présents dans les océans, comme les navires, ils vivent des expériences assez terribles. Lorsque des navires heurtent des baleines, les conséquences peuvent être désastreuses pour ces dernières : elles sont généralement blessées ou meurent de ces collisions.
Si les baleines semblent souvent nager normalement après une collision avec un navire, leurs blessures peuvent toutefois être suffisamment graves pour entraîner leur mort peu de temps après. Les nécropsies effectuées sur des baleines décédées suite à des collisions avec des navires ont montré que ces impacts sont susceptibles d’endommager les vaisseaux sanguins entourant leur nageoire dorsale. Certains navires peuvent même leur fracturer les os, tandis que la plupart provoquent de graves hémorragies au niveau de la graisse et des tissus corporels.
Mais qu’en est-il de la taille du navire? Les navires de grande taille sont-ils plus dangereux pour les baleines? C’est ce que les chercheurs de la Fédération canadienne de la faune s’efforcent de découvrir.
Il est bien connu que les grands navires, comme les navires de croisière et de charge, peuvent être mortels pour les baleines. Nous savons qu’en raison de leur taille énorme et des vitesses rapides qu’ils peuvent atteindre, ces puissants navires peuvent avoir un impact brutal sur les baleines en cas de collision. Les plus graves blessures sont causées par ces gros navires. En conséquence, un grand nombre de ces navires sont soumis à des limitations de vitesse afin d’atténuer les dommages infligés à nos baleines.
Alors, la taille compte-t-elle vraiment?
Mais qu’en est-il des navires plus petits, comme les bateaux de pêche? Selon Pêches et Océans Canada, rien qu’en 2016, plus de 15 000 bateaux de pêche (d’une longueur inférieure à 20 mètres) étaient immatriculés dans les provinces atlantiques du Canada. Or, ces bateaux de pêche heurtent également les baleines. Bien qu’ils ne se déplacent généralement pas très vite (généralement à une vitesse inférieure à 10 nœuds), la limitation de leur vitesse peut contribuer à réduire les risques de blessures et de décès de nos baleines.
Sean Brilant, chercheur en conservation principal pour les Programmes maritimes de la Fédération canadienne de la faune, étudie les impacts que ces petits navires peuvent avoir sur nos baleines. Cet été, Sean Brillant et son équipe de chercheurs étudient des bateaux de course au large à grande vitesse afin de déterminer si ces derniers sont susceptibles de blesser gravement les baleines en cas de collision.