Une autre grosse année pour la conservation de la faune

L’an dernier, nous avons publié un billet qui faisait le point sur tout ce que nous avons pu accomplir en matière de conservation de la faune et d’éducation grâce à votre soutien. De toute évidence, vous avez adoré être mis au parfum! Cette année encore, nous nous sommes lancés dans une myriade de projets de recherche, d’éducation, de sensibilisation et de conservation sur le terrain, et nous voulons tout vous raconter!

Aidons les chauves-souris

L’équipe des chauves-souris de la Fédération canadienne de la faune a déployé de grands efforts ce printemps et cet été pour promouvoir la conservation des chauves-souris. Ce programme a pour but d’assurer la survie à long terme des chauves-souris en péril du Canada et de veiller à ce que les chauves-souris les plus communes ne se retrouvent pas elles aussi en danger. Cette saison, nous avons mis l’accent sur l’expansion de notre projet de science citoyenne et de construction d’abris pour chauve-souris, en plus de réaliser une étude sur les habitudes de déplacement des chauves-souris qui se retrouvent sans abri. Ces deux projets se concentraient sur les chauves-souris qui peuplent les structures construites par l’homme, comme les granges et les greniers. La FCF a pu compter sur l’appui du programme Emplois d’été Canada et de la Fondation communautaire d’Ottawa. Nos projets de recherche estivaux ont compris :

  • Le lancement d’un programme de science citoyenne par le biais d’iNaturalist Canada, qui incite les propriétaires d’abris pour chauves-souris à documenter leurs observations afin de déterminer lequel des modèles d’abris proposés se révèle le plus efficace.
  • L’élaboration et la publication d’un protocole de surveillance à l’intention des citoyens scientifiques, qui a pour but de faciliter le téléversement des résultats de l’observation des abris pour chauves-souris sur iNaturalist Canada dans le cadre du projet « Aidons les chauves-souris ».
  • La distribution et l’installation d’abris pour chauves-souris chez les participants intéressés dans la région d’Ottawa.
  • La capture, le marquage et le suivi de chauves-souris, de façon à mieux comprendre les répercussions de leur éviction d’un abri.

Par la promotion des meilleures façons d’aider ces espèces en péril et l’étude des répercussions des expulsions, nous cherchons à réduire le nombre de cas d’évictions inadéquates ou inutiles. Nous poursuivrons nos efforts de conservation des chauves-souris par le biais de campagnes de sensibilisation, d’études et d’un engagement public efficaces en vue d’assurer la survie et le rétablissement des populations de chauves-souris en péril. Les résultats de l’étude de marquage et de suivi de cet été seront résumés en un rapport final et mis au profit de la conservation des chauves-souris.

Aidons les tortues d’eau douce

L’équipe des tortues de la Fédération canadienne de la faune n’a pas chômé cette année! Nos travaux sur le terrain ont compris :

  • Le recensement des populations de tortues mouchetées, qui sont en voie de disparition. Nous cherchions à découvrir de nouveaux sites abritant cette espèce en déclin afin d’accroître la superficie des habitats protégés. De nombreux propriétaires fonciers nous ont ainsi autorisés à arpenter leurs terres humides et nous avons eu la chance de découvrir des tortues mouchetées sur cinq d’entre elles.
  • La surveillance des routes, dans le but d’identifier les sites où les tortues sont les plus fréquemment écrasées. Ce recensement des tronçons de route les plus dangereux pourrait nous aider à y promouvoir l’installation de divers dispositifs d’atténuation des risques, comme des clôtures de protection pour la faune, qui nous permettraient de mieux protéger les tortues et la faune des alentours. Cette année, nous avons dénombré plus de 340 tortues mortes sur les routes de la région d’Ottawa, dont 49 tortues mouchetées.
  • La collecte des œufs de tortue ayant été pondus dans des endroits à risques, comme les accotements des routes. La collecte et l’incubation des œufs, ainsi que le relâchement des jeunes tortues dans les zones humides les plus proches, nous ont permis d’aider à compenser le nombre de tortues tuées sur les routes. Les œufs ont été incubés avec succès et nous avons relâché plus de 500 jeunes tortues mouchetées et tortues serpentines!

Aidons les anguilles

Cet été, la Fédération canadienne de la faune a poursuivi son travail de conservation de l’anguille d’Amérique de la rivière des Outaouais, qui doivent migrer sur des milliers de kilomètres pour atteindre leurs frayères de la mer des Sargasses. Cette migration est cependant entravée par divers obstacles, dont les barrages hydroélectriques, et c’est pourquoi ces anguilles sont aujourd’hui en voie de disparition en Ontario. La Fédération canadienne de la faune explore diverses pistes de recherches dans le but d’en apprendre davantage sur l’état de la population d’anguille de la rivière des Outaouais. Ces recherches comprennent :

  • Le recensement des populations d’anguilles d’Amérique dans la rivière des Outaouais : notre équipe sur le terrain s’est lancée dans une mission d’électropêche nocturne à la recherche d’anguilles le long des 62 kilomètres de côtes qui séparent la centrale électrique de la Chute-des-Chats de celle de Chenaux. L’électropêche est une technique de recensement scientifique qui vise à temporairement étourdir les poissons de façon à ce qu’ils puissent être facilement échantillonnés. Cette méthode d’échantillonnage est considérée comme relativement inoffensive, car les poissons ne sont étourdis que pendant quelques secondes avant de pouvoir reprendre leur activité normale. Malgré l’efficacité de cette technique, aucune anguille n’a cependant été découverte dans ce secteur de la rivière.
  • L’étude des comportements et des routes migratoires des anguilles au-delà d’un barrage hydroélectrique : la FCF a déployé son réseau de télémétrie acoustique pour la troisième année consécutive dans le but d’étudier les mouvements des anguilles adultes marquées qui s’approchent de la centrale des chutes de la Chaudière lors de leur migration vers les frayères de la mer des Sargasses. Nous serons en mesure de connaître le nombre d’anguilles marquées qui ont tenté d’effectuer cette migration, ainsi que leur sort, après avoir retiré les émetteurs à la fin de l’automne.
  • La publication des pratiques exemplaires de relâchement des anguilles d’Amérique à l’intention des pêcheurs à la ligne : la FCF s’est appuyée sur les données recueillies à l’été 2018 pour élaborer des recommandations à l’intention des pêcheurs à la ligne qui capturent accidentellement des anguilles d’Amérique. Grâce au soutien du Cabela’s Outdoor Fund, nous avons été en mesure de publier ces pratiques exemplaires sous la forme de dépliants et de contenu Web. Nous tentons ainsi de veiller à ce que les anguilles capturées par les pêcheurs sportifs puissent survivre à une telle expérience.
  • Le suivi du taux de mortalité des anguilles dans les canaux de fuite de la centrale Chaudière : pendant la saison de migration de l’anguille, l’équipe de terrain de la FCF passe les premières heures de la matinée à chercher des carcasses d’anguille en aval de la centrale électrique de chutes de la Chaudière. Jusqu’à présent, deux carcasses d’anguilles ont été découvertes.

Aidons les animaux marins

Les mammifères marins, et plus particulièrement les grandes baleines du Canada, sont de plus en plus exposés aux risques de collisions avec les bateaux ainsi qu’aux risques d’enchevêtrement dans les équipements de pêche commerciale. L’équipe de conservation des animaux marins de la Fédération canadienne de la faune a joint ses efforts à ceux du gouvernement et de l’industrie dans le but de quantifier ces risques et d’élaborer de nouvelles approches novatrices visant à les atténuer et à améliorer les mesures de gestion des pêches mises en place. À l’heure actuelle, nous nous concentrons sur le Canada atlantique et nos projets comprennent :

  • L’apport des dernières modifications au modèle informatique qui nous permet de prédire la gravité des collisions entre les navires et les grandes baleines. Ce modèle tient compte de nombreuses variables relatives à la baleine et au navire, ainsi que de simples notions de physique newtonienne. Grâce à ce modèle, nous pouvons déterminer avec un certain degré de certitude quelles sont les tailles de navire et les vitesses de croisière qui seraient susceptibles de blesser et de causer la mort des grandes baleines en cas de collisions.
  • L’élaboration d’un modèle prédictif qui nous permet d’estimer les répercussions du déplacement des efforts de pêches commerciales, à la suite des fermetures de zones de pêche mises en œuvre pour assurer la protection des baleines noires de l’Atlantique Nord. Ce modèle nous permet de quantifier les coûts socio-économiques encourus par une entreprise de pêche soumise à des zones d’exclusion, ainsi que de comprendre les changements apportés à la répartition spatiale des activités de pêche. Cela s’avère particulièrement important dans la mesure où les modifications des activités de pêche influent sur le risque d’enchevêtrement des baleines. Le modèle agit donc à titre d’outil d’atténuation de ces risques en nous permettant de quantifier l’efficacité de ces types de fermetures. La quantification et la compréhension des rapports entre les avantages liés à la conservation et les dépenses encourues sont essentielles à l’élaboration de politiques et de stratégies de gestion éclairées. C’est pourquoi nous tentons de perfectionner ce modèle et d’en faire un outil qui nous permettra d’améliorer les mesures de gestion des pêches actuelles, en étroite collaboration avec Pêches et Océans Canada.
  • La mise à l’essai d’équipements de pêche sans cordage en collaboration avec les pêcheurs, en vue d’évaluer les possibilités offertes par ces systèmes dans le cadre de la pêche commerciale au Canada atlantique. À ce jour, nous avons rencontré plus de 30 intervenants du domaine de la pêche pour discuter de la façon dont ces systèmes doivent être mis à l’essai et évalués afin de répondre aux besoins quotidiens de l’industrie. Les essais en mer ont déjà débuté et se poursuivront à l’automne.

En définitive, nous mettons l’accent sur la présentation de données scientifiques fiables en vue d’appuyer la prise de décisions éclairées et de formuler des recommandations sur la façon d’atténuer ou d’écarter les risques auxquels sont exposées les baleines.

Aidons les oiseaux

En juillet, le biologiste de la faune de la Fédération canadienne de la faune Nathan Clement s’est installé dans un camp monté le long de la rivière Perry, au Nunavut. Son travail consistait entre autres choses à :

  • Baguer des oies rieuses et des bernaches de Hutchins en vue de suivre les déplacements des oies arctiques et subarctiques et de mieux comprendre leurs migrations à travers tout le continent.
  • Environ 1 500 oies ont été baguées, un nombre légèrement inférieur aux objectifs du programme de baguage fixés par le Plan conjoint des Oies de l’Arctique. Ce nombre insuffisant d’oies baguées est cependant largement attribuable aux mauvaises conditions météorologiques.

L’organisation directrice du projet, le Plan conjoint des Oies de l’Arctique (PCOA), travaille en étroite collaboration avec ses partenaires en vue de définir une approche coordonnée et rentable qui répondra aux besoins hautement prioritaires de diverses organisations en matière d’informations concernant la gestion des populations d’oies qui nichent dans le Nord. La Fédération canadienne de la faune compte parmi les partenaires du PCOA et a joint ses efforts à ceux du Service canadien de la faune, du Service de gestion de la pêche et de la faune des États-Unis, des organismes de protection de la faune des états et des provinces traversés par les quatre voies de migration ainsi que d’autres organismes non gouvernementaux. Cette démarche axée sur les partenariats s’avère particulièrement intéressante dans le cadre des recherches menées en Arctique, où les solutions logistiques sont généralement coûteuses et où un rendement maximal des fonds disponibles est hautement souhaitable.

Aidons nos lacs

Cet été encore, nous avons proclamé notre amour des lacs du Canada dans le cadre de Love Your Lake – un programme monté conjointement par la FCF et Watersheds Canada!

  • Grâce à nos partenaires régionaux de l’Ontario, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique, nous avons évalué environ 2 500 propriétés riveraines réparties sur 12 lacs.
  • Cet automne et cet hiver, nous serons occupés à rédiger les rapports sur les propriétés riveraines afin qu’ils soient prêts pour le printemps 2020.
  • Depuis 2013, nous avons évalué près de 40 000 propriétés riveraines réparties sur 163 lacs!

Pour de plus amples renseignements sur le programme Love Your Lake, nous vous invitons à consulter le site loveyourlake.ca. Vous y trouverez une mine d’informations sur les lacs inclus dans le programme, les autoévalutions des rives et les meilleures façons de protéger votre lac!

Aidons les saumons

La Fédération canadienne de la faune collabore avec divers partenaires locaux pour étudier la migration du saumon quinnat dans les tronçons les plus éloignés de sa remonte près de Whitehorse. Ces poissons ont parcouru environ 3 200 kilomètres depuis la mer de Béring, effectuant ainsi la plus longue migration de remonte au monde. Les populations de saumons quinnat semblent avoir considérablement diminué au cours des dernières décennies, et nous menons des recherches afin d’en découvrir la raison et de définir les mesures à prendre pour leur venir en aide. Le saumon quinnat est le plus gros des saumons du Pacifique et revêt une importance bien particulière. Nous veillons à minimiser les répercussions de nos recherches sur tous les poissons avec lesquels nous travaillons et sommes honorés de déployer nos efforts de conservations aux côtés des collectivités locales. Nous remercions tout particulièrement la Première nation de Carcross/Tagish, les Premières nations de Kwanlin Dün, le Conseil des Ta’an Kwach’an, les Premières nations de Champagne et d’Aishihihik, la Société d’énergie du Yukon, Pêches et Océans Canada, la Yukon Fish and Game Association et l’Université Carleton pour leur participation à ce projet et leur appui. Au cours des deux dernières saisons estivales, nous avons :

  • Implanté des émetteurs acoustiques dans la peau de divers poissons afin de suivre leur migration.
  • Suivi leurs déplacements tandis qu’ils s’approchaient de l’installation hydroélectrique de Whitehorse, qu’ils traversaient la plus longue échelle à poissons de bois au monde et continuaient leur périple vers leurs frayères.
  • Marqué le plus grand nombre possible de poissons. Jusqu’à présent, nous avons réussi à marquer 208 poissons. Nous connaîtrons enfin leur sort à la mi-septembre, une fois leur remonte de fraie terminée, lorsque nous récupérerons les données enregistrées par notre réseau de télémétrie acoustique.

Aidons les jeunes Canadiens

Rien que cet été, la FCF a permis à plus de 75 Canadiens âgés de 18 à 30 de partir à la découverte de la faune canadienne grâce au programme du Corps de conservation canadien de la FCF. À la suite de cette aventure, ces jeunes ont eu l’occasion de faire du bénévolat à temps plein dans divers organismes de conservation à travers le Canada.

Depuis sa création en 2017, le Corps canadien de conservation a permis à plus de 100 jeunes Canadiens de tous les horizons de participer à ce programme d’éducation à la conservation en trois étapes.

Aidons les pollinisateurs

Cet été, nous avons organisé des ateliers sur le jardinage pour la faune en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Écosse.

  • Vingt-sept ateliers, présentations et visites guidées sur le jardinage pour la faune, pour adultes et jeunes, dans les régions de Toronto, Ottawa, Montréal et Halifax.
  • Plusieurs en partenariat avec des organisations et des commerces tels que Home Depot, Toronto Botanical Garden, Shubenacadie Wildlife Park, Gees Bees Honey Company et Le Nichoir, un centre de réhabilitation pour oiseaux sauvages.
  • Des experts locaux en entomologie ont participé à certains des ateliers, et ont partagé leurs connaissances sur les pollinisateurs avec les participants.
  • Plus de 400 personnes ont participé; elles ont toutes quitté avec plein d’idées et d’inspiration pour faire de leurs jardins des endroits encore plus accueillants pour la faune.