Notre blogueuse invitée Donna Cook est une guide naturaliste qui nous parle de sa récente visite des régions d’hivernage du papillon monarque au Mexique.

Nous nous étendons dans un pré de montagne et regardons vers le ciel. Quel bonheur que de voir ce ruban de milliers de papillons monarques défilé au-dessus de nos têtes!

Des ailes orange, noires et blanches voltigent dans une légère brise alors que les monarques se dirigent vers les grands sapins où ils se perchent annuellement d’octobre à mars. Tous les visiteurs parlent à voix basse pour ne pas déranger les insectes, mais on peut ressentir l’électricité dans l’air.

Comme de nombreux Canadiens, nous adorons visiter le Mexique. En février, nous nous sommes dirigés vers l’intérieur du pays pour découvrir les régions d’hivernage du papillon monarque.

Mariposa Monarcha

Ce papillon se nomme « Mariposa Monarcha » en espagnol — un nom aussi magnifique que cet insecte d’une beauté éclatante ayant un incroyable cycle de vie.

Comme nous, il arrive du Canada. Mais au contraire de nous, il a dû éviter des ouragans, trouver suffisamment de nourriture pour s’alimenter durant son déplacement et gérer des conditions météorologiques changeantes. Les populations de monarques sont à la baisse depuis les 20 dernières années et des demandes ont été déposées pour que cette espèce soit ajoutée à la liste des espèces canadiennes en voie de disparition.

Cerro Pelόn

© Donna Cook

Il existe quelques réserves de monarques au Mexique. Nous avons décidé de visiter la réserve de Cerro Pelόn en premier lieu. Il s’agit d’une des régions les moins visitées.

Des chevaux nous emportent le long d’un sentier escarpé à travers des couloirs de forêts et de denses parcelles de fleurs sauvages. Notre monture s’arrête pour que nous puissions descendre et marcher jusqu’aux arbres où se perchent les papillons. J’imagine les papillons qui se nourrissent de ces plantes colorées pour refaire leur réserve d’énergie avant leur long voyage vers le nord.

Les grands arbres juchoirs sont recouverts de millions de papillons. Leurs branches s’affaissent sous le poids de tous ces insectes. Quelques-uns de ces arbres sont visibles à partir du sentier et je me demande combien il y en a au total.

Nous continuons notre montée vers un pré où nous nous étendons pour regarder le ciel avec une cinquantaine d’autres visiteurs.

Quelle journée spectaculaire! Nous sommes redescendus du sentier recouverts de poussière, mais nous flottions tous sur un nuage.

El Rosario

© Donna Cook

Notre seconde destination est El Rosario. C’est ici que débarquent des milliers de visiteurs chaque fin de semaine en provenance de Mexico et d’ailleurs. Nous marchons du village jusqu’au début du sentier accompagnés d’enfants locaux. Ils nous lancent des « hola » et nous chantent une chanson sur le monarque. Leur enthousiasme nous fait sourire.

Les réserves de monarques jouent un rôle important pour l’économie locale en fournissant des emplois et un revenu à la collectivité. Les enfants vendent des souvenirs pour aider à soutenir leur famille.

Durant notre randonnée jusqu’à la réserve, nous pouvons constater que les vieux arbres de la forêt ancienne ont été coupés presque tout le long du chemin jusqu’aux arbres juchoirs. La déforestation est une des nombreuses menaces à la survie du monarque. Or, on plante de nouveaux arbres dans les zones d’hivernage et on déploie des efforts résolus pour les protéger.

L’environnement d’El Rosario est semblable à celui de Cerro Pelón, mais il y a davantage de papillons ici. Nous étions chanceux de pouvoir nous y rendre en milieu de semaine, car les foules y sont moins denses. Les papillons sont partout et se posent même sur certains membres du groupe. Le déclic des appareils photo se fait entendre sans arrêt et les jumelles sont passées de mains en mains. Une autre incroyable journée!

Regresando al norte

Nous retournerons au Canada, mais cette génération de monarques ne nous suivra pas. Ces papillons en question se dirigeront vers le nord en avril pour pondre des œufs sur des plantes d’asclépiade. La génération suivante poursuivra le voyage en se reproduisant en cours de route.

Les petits-enfants des papillons que nous avons vus au Mexique arriveront dans le sud du Canada à la fin de mai. Je compte les accueillir en cultivant de l’asclépiade et des fleurs sauvages indigènes pour les aider.

Dites « Hola Monarcha » dans votre jardin! Apprenez comment attirer le monarque dans votre jardin grâce au programme Espaces de vie de la FCF.