En dépit de la fascination croissante des scientifiques et du public pour les champignons, ceux-ci restent marginalisés dans le langage de la conservation.

Bien que le règne fongique ait été officiellement reconnu en 1969, la faune et la flore continuent à dominer dans les conversations, les publications et même les cadres juridiques dans le monde entier. Et les champignons sont exclus des efforts de conservation essentiels.

La FFF Initiative (Initiative FFF : Faune, Flore, Fonge), lancée en 2021, vise à corriger cette lacune, mais le Canada n’y a pour le moment participé que de manière minimale. La disparité est évidente sur des plateformes comme iNaturalist with avec seulement 1,1 million d’observations fongiques au Canada, contre 8 millions d’observations floristiques et 9,7 millions d’observations fauniques. Même s’ils parviennent de plus en plus à éveiller de l’intérêt, les champignons continuent à lutter, malgré tout, pour leur reconnaissance.

L’importance des champignons ne peut être sous-estimée, qu’il s’agisse du rôle qu’ils jouent dans le cycle des éléments nutritifs, du soutien qu’ils apportent à la croissance des plantes, de leurs capacités alimentaires ou médicinales. Tous ces bénéfices ont été parfaitement résumés par George Christie dans un article paru dans 2024 EG News (Rhode Island) :

« Ola, attendez une minute! » Je sais ce que vous pensez. « Les champignons? Pourquoi devrais-je m’intéresser aux champignons? Si je sauvegarde les plantes et les animaux, ça n’aura pas d’incidence sur les champignons par la même occasion? » En fait, il est très probable que la vérité soit tout autre. La sauvegarde des champignons doit être considérée comme essentielle à la sauvegarde des animaux et des plantes. On dit souvent que dans la nature tout est relié. On oublie cependant de mentionner que la connexion est le plus souvent fongique. ~ George Christie dans un article publié dans 2024 EG News (Rhode Island)

Si les champignons sont les connecteurs invisibles de nos écosystèmes, les documenter est la première étape vers leur compréhension, et vous pouvez y contribuer grâce à vos observations scientifiques citoyennes. Pendant le Grand bioblitz canadien (du 21 au 28 septembre), n’oubliez ainsi pas de garder un œil sur les champignons! Même si vous n’êtes pas sûr de l’espèce que vous avez trouvée, prenez une photo et téléversez-la sur iNaturalist pour que la communauté en ligne puisse vous aider à l’identifier. Chaque observation compte!

Pour maximiser votre impact, voici quelques conseils rapides pour photographier les champignons :

  • Les champignons ne présentent aucun danger au toucher et à l’odorat. Et, étant donné que leur fructification est de courte durée, si vous en endommagez un pour le prendre en photo, cela n’aura pas d’impact négatif sur sa survie à long terme.
  • Photographiez-les sous plusieurs angles (dessus, dessous, tige).
  • Notez leur habitat (p. ex., plancher forestier, tronc d’arbre pourri, à proximité de certains arbres ou autres plantes).
  • Ajoutez d’autres détails (odeur, texture).

Pas besoin d’expertise, la curiosité suffit! Donnons enfin aux champignons l’attention et le langage qu’ils méritent.

Apprenez-en plus sur le Grand bioblitz canadien de la FCF >

Auteur : Ken Sanderson

Ken Sanderson est un passionné de champignons qui vit à l’Île-du-Prince-Édouard, où il coordonne le projet Mushrooms of PEI Atlas de Nature PEI.