À la Fédération canadienne de la faune, l’équipe qui s’occupe des tortues consacre beaucoup de temps à la tortue mouchetée.

Il s’agit d’une espèce en péril, mais c’est loin d’être la seule espèce dont nous nous occupons. Ce printemps, par exemple, nous nous sommes plutôt tournés vers la tortue géographique.

La tortue géographique

Tortue géographique (à gauche) et tortue peinte (à droite). | © David Seburn, FCF

Il est facile de confondre la tortue géographique avec la tortue peinte, plus commune. En les examinant de plus près, on peut constater que la carapace des tortues géographiques est ornée de lignes pâles (d’où leur nom) et qu’elle présente un rebord postérieur dentelé, et à la différence des tortues peintes, les tortues géographiques n’ont pas de rouge sur la carapace et les pattes. Les tortues géographiques femelles sont en outre considérablement plus grandes que les mâles; leur carapace peut atteindre plus de 20 cm de longueur.

Ces deux espèces ont aussi des comportements différents et préfèrent des milieux différents. Si les tortues peintes se retrouvent dans à peu près n’importe quel plan d’eau permanent, les tortues géographiques préfèrent pour leur part les grands plans d’eau comme les lacs ou les grandes rivières.

Tortue géographique. Remarquez les pattes très palmées pour la nage. | © David Seburn, FCF

Autre particularité des tortues géographiques : lorsque l’eau se réchauffe, elles aiment prendre un bain de soleil en flottant à la surface de l’eau. Elles sont cependant ainsi exposées à un péril particulier, celui de se faire heurter par un bateau.

Étude de la menace que représente la navigation de plaisance pour les tortues géographiques

Deux tortues géographiques femelles capturées par l’équipe de la FCF qui se consacre aux tortues | © David Seburn, FCF

L’hélice d’un bateau peut ouvrir la carapace du haut. De telles blessures sont potentiellement mortelles. On sait malheureusement qu’il s’en produit, mais on ne sait pas pour l’instant dans quelle mesure l’espèce en subit des répercussions. Dans le cadre d’une étude, on a constaté que 18 p. 100 des tortues géographiques avaient des blessures à la carapace causées par des hélices dans une voie navigable achalandée au nord-est de Toronto.

Le printemps dernier, notre objectif était de contribuer à évaluer le taux de blessure des tortues géographiques dans la rivière des Outaouais, à proximité d’une marina achalandée. Avec l’aide de quelques collègues de l’Université d’Ottawa, nous avons entrepris d’attraper des tortues, en nous servant de deux méthodes différentes : les pièges sur les sites d’exposition au soleil et les épuisettes.

Un piège sur un site d’exposition, attaché à une bûche flottante, et deux tortues géographiques qui se chauffent au soleil sur un autre morceau de bois en arrière-plan. | © David Seburn, FCF

Les pièges sur les sites d’exposition consistent en une plateforme sur laquelle une tortue peut se chauffer au soleil et qui est suspendue au-dessus d’un filet, de sorte que lorsque la tortue a fini son bain de soleil, elle tombe dans le filet où elle est piégée. Notre deuxième méthode consistait à tenter de capturer des tortues à l’aide d’épuisettes tenues à la main.

Oui, nous avons essayé ça. Non, ça n’a pas marché particulièrement bien.

Tentative de capture d’une tortue géographique à l’aide d’une épuisette | © David Seburn, FCF

Après avoir attrapé les tortues, nous leur avons donné à chacune une marque unique afin de savoir qu’il s’agit des mêmes tortues si elles se font capturer à nouveau. Nous avons consigné la taille et le poids de chaque tortue, en l’examinant également pour voir si elle avait des blessures.

Résultats

Plan rapproché d’une tortue géographique. Les lignes pâles sur la carapace forment un motif qui peut ressembler aux lignes d’une carte géographique. | © David Seburn, FCF

Qu’avons-nous constaté? La bonne nouvelle, c’est que nous avons trouvé très peu de tortues avec des blessures, et aucune ne présentait de blessure grave à la carapace. Par contre, nous ne savons pas si les tortues qui se font gravement blesser par les bateaux meurent et ainsi ne peuvent être capturées et comptées.

De plus, nous avons seulement attrapé 22 tortues géographiques cette année. Une étude plus approfondie de cette population dans les années à venir pourrait nous donner un aperçu plus détaillé de la vie secrète de ces tortues et des difficultés auxquelles elles sont exposées.

Vous pouvez vous renseigner davantage sur les tortues d’eau douce du Canada à Aidezlestortues.ca.