Julien est un participant du groupe 6 du Corps de conservation canadien.

Un jour, pendant mon stage sur le terrain à l’étape 2, j’aidais l’équipe de la sécurité des visiteurs de la réserve du parc national du Canada Pacific Rim à mettre à jour les enseignes sur un sentier non officiel. Comme c’était souvent le cas, nous croisions en chemin du retour deux membres de l’équipe de l’intégrité écologique qui venait de mener une enquête sur les amphibiens. Nous étions en pleine conversation lorsque Jonas, une encyclopédie ambulante sur la faune, s’est écrié, jumelles en mains, qu’il venait d’apercevoir une chevêchette des Rocheuses.

« Où ça? »

« Oui! Je la vois. Bonjour ma belle! » Je suivis avec empressement mon collègue en scrutant les arbres en vain, me sentant un peu ridicule de ne pas pouvoir voir l’oiseau.

Jonas me tendit alors les jumelles en m’expliquant en détail l’emplacement de la branche sur laquelle se perchait la chouette à quelque 40 mètres de nous – pas un mince exploit.

Enfin, je l’aperçus! Superbe! Ce fut probablement la première fois que je voyais un hibou ou une chouette. Quel magnifique animal!

Impressionné, je demandai à Jonas comment il avait fait pour apercevoir le strigidé. Il s’avérait qu’il ne l’avait pas aperçu par hasard en marchant dans le sentier. Non, il l’avait entendu. Ou, plutôt, il avait entendu le tapage des mésanges agitées tentant de la faire fuir. C’est ainsi qu’il a eu l’instinct de regarder dans les arbres.

J’avais appris quelque chose.

Je lui ai alors demandé comment il savait toutes ces choses.

Sa réponse fut simple : en passant beaucoup dans la nature à observer et à écouter les signes.

Et vous, êtes-vous à l’écoute?

une chouette dans l'arbre