Les baleines du Canada sont en difficulté.

Plus de la moitié des 40 espèces de baleines qui vivent dans les eaux du Canada sont menacées d’extinction. Elles sont confrontées à des menaces de collision avec des navires et d’enchevêtrement dans les engins de pêche, de perte d’habitat en raison de la pollution et de déclin de leurs proies en raison du changement climatique, entre autres. Or, il existe des choses que vous pouvez faire pour conserver ces animaux incroyables, particulièrement si vous vivez près de la côte!

Évitez les plastiques à usage unique

Huit millions de tonnes métriques de plastique sont jetées dans nos océans chaque année. Beaucoup de baleines sont victimes des plastiques. Les baleines à dents comme les épaulards et les bélugas peuvent prendre de gros morceaux de plastique pour des proies. Manger du plastique peut bloquer leur estomac ou blesser leurs organes lorsque cette matière traverse leur système digestif. Les baleines à fanons comme la baleine à bosse et la baleine boréale sont aussi à risque d’être victimes du plastique. Comme ces immenses baleines filtrent l’eau, elles peuvent ingurgiter des microplastiques. En une seule journée, elles peuvent en absorber trois millions de particules.

Vous pouvez aider en cessant le plus possible d’utiliser des plastiques à usage unique :
⦁ Troquez les bouteilles de plastique pour des bouteilles d’eau réutilisables.
⦁ N’utilisez pas de ballons lors de votre prochaine fête. Optez plutôt pour des décorations réutilisables.
⦁ Allumez des chandelles avec des allumettes plutôt que des briquets jetables.
⦁ Remplacez les sacs de plastique pour des sacs réutilisables en tissu lorsque vous faites des achats.

Ramassez des déchets

Si vous vivez près de l’océan, assurez-vous de ramasser tous les déchets que vous voyez au bord de la plage. Après tout, une quantité ahurissante de 6,4 millions de tonnes de déchets est jetée dans l’océan chaque année. Des sachets aux couvercles en plastique, tant d’ordures se retrouvent sur le littoral. Plus nous pouvons en faire pour réduire cette quantité, mieux ce sera! Sans compter que vos promenades sur la plage seront beaucoup plus agréables sans tous ces déchets.

Signalez les baleines mortes ou blessées

Si vous voyez une baleine blessée, en détresse, échouée ou morte, il est important de communiquer immédiatement avec les autorités locales. En faisant rapidement le signalement, vous pourriez sauver d’autres baleines. De plus, ces données sont vraiment précieuses pour les chercheurs, puisqu’elles peuvent les aider à prévenir de futurs incidents.

Savez-vous comment reconnaître une baleine qui a besoin d’aide? Ce n’est pas grave si vous n’en avez pas la moindre idée! Une petite formation peut s’avérer pratique dans cette situation. En devenant membre de La Garde, vous apprendrez quoi chercher et quoi faire en cas d’urgence touchant un mammifère marin. Joignez-vous à La Garde dès aujourd’hui!

https://marineanimalresponse.ca/la-garde/

Soutenez des organismes qui travaillent à réduire les enchevêtrements

Les engins de pêche commerciale peuvent blesser beaucoup d’animaux aquatiques, des baleines aux tortues. Bien que les pêcheurs commerciaux n’aient pas l’intention de porter atteinte aux espèces sauvages, des accidents peuvent survenir. Les enchevêtrements représentent une grave menace pour les baleines comme la baleine noire de l’Atlantique Nord en voie de disparition. Environ 25 pour cent de la population restante s’enchevêtre dans les engins de pêche commerciale chaque année, et 83 pour cent, soit un nombre colossal, présentent des cicatrices d’enchevêtrements dans des engins de pêche. Alors que certaines s’en sortent avec des cicatrices mineures, d’autres meurent d’une manière effroyable. Lorsqu’une baleine noire de l’Atlantique Nord est gravement enchevêtrée et qu’elle ne peut se libérer de ses liens, elle peut se noyer ou souffrir durant des mois avant de succomber à la famine ou à ses blessures.

La Fédération canadienne de la faune s’efforce de comprendre les conséquences que la gestion des pêches commerciales peut avoir sur la conservation des espèces marines en péril. Ce travail fournira une base pour améliorer les futures décisions concernant la promotion de mesures pour rétablir des espèces en péril. La FCF développe des méthodes pour prédire l’emplacement des baleines et de leurs menaces afin de guider une gestion permettant de réduire ces risques.

Elle s’est aussi associée à l’Université du Nouveau-Brunswick pour effectuer des relevés à l’aide de planeurs sous-marins afin de détecter de grandes baleines et la présence d’agrégations de proies dans le golfe du Saint-Laurent. Les données recueillies par les scientifiques nous aideront à mieux prédire où les baleines apparaîtront et leurs activités dans ces zones.

Enfin, nous avons créé un partenariat avec l’Université Dalhousie et la chaire fondée de la FCF, Sarah Fortune, pour marquer les baleines noires de l’Atlantique Nord afin de consigner la façon dont ces mammifères cherchent de la nourriture. Ces données nous permettront de comprendre à quel point la baleine noire de l’Atlantique Nord est vulnérable aux enchevêtrements dans les palangres.

Financé par le Fonds d’adoption des équipements pour la protection des baleines de Pêches et Océans Canada, le Programme de prêt d’engins innovPÊCHE est un projet développé par la Fédération canadienne de la faune en collaboration avec des partenaires de l’industrie. L’objectif du programme est de former des partenariats avec des associations de pêcheurs et des entreprises de pêche afin de tester différents systèmes d’adaptation des engins, y compris des engins à point de rupture faible et des dispositifs sans cordage (ainsi que d’autres technologies associées), et d’évaluer leur pertinence pour le secteur de la pêche. Les engins à point de rupture faible sont dotés d’un cordage à point de rupture plus faible pour prévenir l’enchevêtrement, alors que les engins de pêche sans cordage éliminent toutes les lignes verticales dans l’eau en maintenant les orins et les bouées au fond de la mer avec un casier ou un chalut. L’équipement est fourni gratuitement et les pêcheurs reçoivent une formation et un soutien continu tout au long des essais. La FCF guidera la collecte de données et redistribuera les analyses finales aux associations de pêcheurs, aux entreprises de pêche et à Pêches et Océans Canada.

Cette année, nous espérons fournir des engins sans cordage à un maximum de 20 entreprises de pêche afin qu’elles puissent poursuivre leurs activités durant les fermetures de pêche en raison d’activités de baleines noires de l’Atlantique Nord. Nous nous attendons également à ce que plus de 453 590 kilos (1 million lb) de crabe des neiges soient pêchés avec des engins sans cordage du programme innovPÊCHE cette année.

Soutenez des organismes qui travaillent à réduire les collisions avec les navires

Les collisions avec les navires représentent un danger considérable pour les baleines migratoires. Lorsque les voies de migration croisent des corridors maritimes, le risque de collision des baleines avec des navires augmente, ce qui peut entraîner des blessures ou même la mort.

Le personnel de la FCF a étudié les données relatives à la circulation des navires du système AIS (Automatic Information System [système d’identification automatique]) pour 2015 à 2020 afin de déterminer la probabilité que les navires entrent en collision avec des baleines dans le golfe du Saint-Laurent. Avec cette information, l’équipe tente de déterminer si les mesures de gestion de la circulation dans le golfe du Saint-Laurent ont été efficaces pour réduire les collisions. Nous nous préparons maintenant à plonger dans les données les plus récentes de l’AIS, soit celles pour 2021 et 2022, afin de découvrir s’il y a eu des changements. Cela nous permettra une meilleure planification pour garder les baleines hors de danger.

Observez les baleines de façon responsable

L’observation des baleines peut perturber et blesser ces dernières si elle n’est pas faite de manière responsable. Il est important de respecter la réglementation relative aux mammifères marins de la Loi sur les pêches, qui comprend le maintien d’une distance sécuritaire de 100 mètres de la plupart des baleines et de 400 mètres des espèces en voie de disparition dans les zones comme l’estuaire du Saint-Laurent.