Bonnes nouvelles pour les baleines noires de l’Atlantique Nord.
Nous approchons de la fin de la saison de mise bas des baleines noires de l’Atlantique Nord, une espèce en voie de disparition. Mais cette année est porteuse d’une bonne nouvelle : il y a six nouveaux baleineaux!
C’est une merveilleuse découverte. N’oublions pas qu’en 2017, 17 de ces baleines ont été tuées et que lors de la saison de mise bas suivante, aucun baleineau n’est né.
Nouvelles sources de nourriture = Nouvel espoir?
Cette découverte offre un autre espoir d’importance. Depuis 2010, les baleines noires ont réduit l’utilisation de leurs aires d’alimentation estivales traditionnelles (baie de Fundy et bassin Roseway). On suppose que cela est dû à la diminution de la qualité de la nourriture qu’elles y trouvent. Inversement, elles sont devenues plus communes dans le golfe du Saint-Laurent, peut-être parce qu’elles y cherchent de nouvelles zones d’alimentation. Ont-elles trouvé une meilleure source de nourriture?
À première vue, il semble que quatre des six mères de cette année se soient nourries dans le golfe du Saint-Laurent en 2017 et deux des mères en 2018. C’est une excellente nouvelle, car de nombreux scientifiques redoutent que ces animaux ne soient pas en mesure de trouver suffisamment de nourriture dans cet habitat non traditionnel pour soutenir leur reproduction.
Le coût des grossesses
Ce que les baleines mangent est directement lié à leur capacité à se reproduire. Devenir enceinte et élever un baleineau requiert une grande quantité d’énergie.
Les baleines noires femelles cessent de se nourrir à la fin de l’été et nagent vers le sud des États-Unis pour mettre bas en hiver. Pendant ce temps (environ 12 mois!), elles allaitent leurs bébés et retournent lentement vers leurs aires d’alimentation canadiennes l’été suivant, où elles peuvent enfin manger à nouveau.
Pour y parvenir, elles doivent entamer leur voyage vers le sud en santé et bien en chair. Cela requiert tellement d’énergie que la plupart des baleines noires adultes ne donnent naissance que tous les deux ou trois ans.
Ce que cela signifie pour ces baleines — et pour nous
Ces animaux très menacés font leur part pour survivre dans ce monde : ils trouvent suffisamment de nourriture pour continuer à avoir des bébés.
Le reste dépend de nous. Et ce n’est pas un mince défi!
Nos activités dans les océans — notamment la pêche et la navigation — blessent gravement et tuent chaque année de nombreuses baleines noires de l’Atlantique Nord.
En 2018, le Canada a déployé des efforts considérables pour réduire les risques que représentent ces activités pour ces baleines, en mettant en place d’importantes réglementations en matière de pêche et de navigation. Cela semble avoir été une certaine réussite, car nous n’avons pas observé de mortalité dans le golfe du Saint-Laurent depuis l’application de ces réglementations (il y a eu 12 décès de baleines noires dans les eaux canadiennes en 2017 seulement).
Mais le danger demeure présent. Plusieurs baleines se sont encore enchevêtrées dans des engins de pêche au Canada l’année dernière, et le trafic important de navires fait que les collisions demeurent également une menace réelle.
La Fédération canadienne de la faune travaille à la conservation des baleines noires de l’Atlantique Nord depuis de nombreuses années. Nous menons actuellement plusieurs initiatives qui contribueront à réduire la mortalité des baleines noires de l’Atlantique Nord résultant des activités humaines.
Nous avons beaucoup à apprendre et à modifier dans ces activités si nous voulons continuer à profiter de nos océans sans éliminer négligemment cette espèce de notre planète.