Angela Rehhorn est une participante du Groupe 5 du Corps de conservation canadien.

Il neige. Il fait froid. Il fait humide. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais.

« Ça va bien, ça ira bien. », dis-je pour me rassurer.

J’ai quitté le Nouveau-Brunswick et je suis arrivée en Alberta en m’attendant à vivre une expédition de randonnée et de camping de plus pas de quoi en faire tout un plat. On me dit qu’il y a des montagnes tout autour, mais le brouillard et la neige sont si épais que je ne le crois pas.

Alors que l’inquiétude commence à murmurer à mon oreille et que l’adrénaline commence à m’envahir, je continue à me dire que la neige est une bonne chose ce sera un défi. Après une nuit froide, nous préparons nos sacs dans la bonne humeur, prêts à affronter les imprévus que Mère Nature nous a réservés.

On the way to Mount Romulus © Angela Rehhorn
En route vers le mont Romulus © Angela Rehhorn

Bien que les premiers jours soient pleins d’enthousiasme et d’anticipation, nous avons le souci constant de ne pas arriver à nous réchauffer pendant les 13 prochains jours. Malgré l’inquiétude, chacun se montre à la hauteur de la situation et garde le moral. La résilience de mes coéquipiers est édifiante et nous sommes bientôt récompensés par un après-midi ensoleillé qui nous rappelle que tout ira bien.

Après une longue journée de montée difficile (17,6 km pour être exact), nous avons construit une « ville de tentes » et nous nous agglutinons bien que nous ayons tout le terrain de camping pour nous seuls. C’est ici également que nous commençons à nous considérer comme une « meute », car nous voyageons ensemble, mangeons ensemble, vivons ensemble et travaillons ensemble. Juste au cas où nous ne serions pas déjà assez bruyants, nous nous mettons à hurler comme des loups.

Le voyage ne fait que commencer.

Bien que notre plus longue randonnée soit derrière nous, la plus périlleuse reste à venir. Avec une montée d’adrénaline, les vues magnifiques repoussent les limites de la sécurité. Devant la splendeur de la falaise, je suis émerveillée et sans voix. Mais tout le monde n’est toutefois pas dans son élément sur ces falaises friables. Je regarde mes coéquipiers qui laissent leurs craintes de côté et continuent d’avancer.

The meadow turning into the Horse Camp location © Angela Rehhorn
La prairie ouvrant sur Horse Camp © Angela Rehhorn

Un autre tournant, et une prairie à couper le souffle apparaît, miroitante d’or. Des moments comme celui-ci valent tout le froid, toute la mouillure et toute l’anxiété du monde. Je remercie ma bonne étoile de m’avoir montré l’existence de lieux aussi merveilleux. D’imposantes montagnes m’entourent, alors que mon esprit tente de saisir où je suis et comment je suis arrivée ici. Ce paysage est surréaliste.

Comme je l’ai appris au fil des ans, il faut que les choses continuent à bouger; et c’est valable pour nous aussi. Mère Nature ne laisse pas tomber. Bien que le froid soit plus facile à gérer, cela reste difficile sur le plan émotionnel. Nos bottes mouillées sont des rappels constants que nous ne contrôlons pas la situation. Peu importe la météo, tous les lieux que nous visitons sont à couper le souffle. On ne se lasse pas des eaux calmes, des montagnes enneigées, des traces d’ours et des cris du pika, et chaque nouvelle découverte renforce notre appréciation de notre environnement.

À l’approche des derniers jours de notre expédition, je me rends compte que j’aime vivre dehors avec ma nouvelle famille. J’aime me réveiller avec mes coéquipiers, m’échauffer le matin, cuisiner ensemble, manger ensemble, m’amuser, faire des feux de camp et dormir sous la tente en écoutant le son du vent et de la pluie.

The Pack of GOAT's © Adam Holke
La meute de GOAT’s © Adam Holke

Même si les douches chaudes et les vêtements propres semblent incroyables, je sais que l’arrière-pays va me manquer. Une partie de mon esprit restera à jamais sur la plage de Lost Lake, perdu dans un simple jeu de poursuite. Un autre événement inattendu se produit ainsi mon cœur amoureux de l’océan s’éprend maintenant du froid, des montagnes et de l’arrière-pays de l’Alberta.

Cette expédition est tellement plus que de beaux paysages et un défi physique. Je suis tellement reconnaissante envers mes coéquipiers, mon troupeau, ma famille. Non seulement nous nous rapprochons de la nature de manière spirituelle, mais nous nous rapprochons les uns des autres. Des rires des bons jours au soutien mutuel des mauvais jours, cette équipe contribue en grande partie à rendre ce voyage inoubliable.

Apprenez-en plus sur le programme Corps de conservation canadien de la Fédération canadienne de la faune.