La population des papillons monarques hivernant au Mexique a augmenté. Aidons-les à effectuer leur voyage de retour au Canada!

Les papillons monarques parcourent 4000 kilomètres pendant leur migration – soit l’équivalent de 95 marathons! Ils commencent leur voyage dans le nord, à la fin de l’été ou au début de l’automne. Alors que les monarques de l’ouest hivernent dans les pins, les cyprès et les eucalyptus de Californie, les monarques de l’est des Rocheuses se dirigent vers les forêts de sapins oyamel du Mexique pendant les mois d’hiver. La population totale de monarques a diminué d’environ 90 % depuis les années 90. Les monarques ont été évalués comme étant en voie de disparition par le Comité sur le statut des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2016 . Le gouvernement fédéral n’a pas encore décidé d’accepter cette recommandation et de classer officiellement cette espèce comme étant en voie de disparition.

© Donna Cook

Un décompte récent indique cependant qu’après des années de déclin, l’effectif des monarques de l’aire d’hivernage au Mexique a augmenté.  « Les dernières évaluations réalisées au Mexique montrent que 14 colonies de papillons hivernants occupent une superficie totale de 6,05 hectares de forêt de sapins oyamel. », annonce Carolyn Callaghan, biologiste de la conservation principale, Programmes terrestres, de la Fédération canadienne de la faune. « Il s’agit d’une augmentation de 144 % par rapport aux résultats de 2018 et de la plus grande superficie d’occupation par les monarques enregistrée depuis 2006. » Le Fonds mondial pour la nature au Mexique, en collaboration avec des organisations partenaires, évalue annuellement la forêt de sapins oyamel depuis 1995.

L’augmentation observée serait attribuable aux conditions météorologiques favorables dans l’est de l’aire de répartition au printemps, à l’été et à l’automne 2018. Elle peut également être due en partie aux efforts récents, généralisés et à grande échelle, déployés aux États-Unis pour restaurer des milliers d’hectares avec des asclépiades et des plantes productrices de nectar.

« Il s’agit d’un résultat très attendu et prometteur, qui indique que les monarques ont effectivement connu une bonne année, comme beaucoup d’entre nous ont pu l’observer dans le sud du Canada. Cependant, des millions d’hectares d’habitat des monarques ont été perdus au cours des dernières décennies en raison de l’utilisation accrue des herbicides, de modifications des méthodes agricoles et d’autres aménagements. Si l’évolution positive de l’effectif des monarques se poursuit, le Canada doit faire sa part pour améliorer leur habitat à l’échelle des paysages. »

Une récente étude fondée sur des isotopes stables a montré qu’un pourcentage important des monarques hivernant au Mexique provient du sud du Canada. Or, comme le précise Carolyn Callaghan, le Canada accuse un retard considérable dans les efforts de rétablissement de cette espèce en détresse.

La restauration de l’habitat est en cours aux États-Unis, où des milliers d’hectares d’abords de routes et de couloirs de passage des services publics sont plantés d’asclépiades et d’autres fleurs sauvages nectarifères pour fournir des aires de reproduction et de ravitaillement aux papillons migrateurs. Les ministères des Transports, de l’Énergie et de l’Agriculture des États et du gouvernement fédéral y participent tous activement. Les abords des routes et les couloirs de passage des services publics sont également moins fauchés et moins pulvérisés de pesticides, ce qui permet de réaliser des économies de coûts et de préserver des habitats essentiels pour les monarques et de nombreux autres insectes pollinisateurs. Et les gouvernements des États-Unis apportent maintenant leur soutien aux agriculteurs pour planter des asclépiades et des plantes nectarifères, pour favoriser le rétablissement des monarques.

« La FCF et ses partenaires dévoués travaillent d’arrache-pied pour améliorer et augmenter l’habitat des monarques dans l’est de l’Ontario, ajoute Caroyne Callaghan. Nous espérons élargir notre projet pilote pour contribuer à rétablir davantage le réseau de migration des monarques dans le sud du Canada. Avec le soutien de la Fondation Trillium de l’Ontario et du partenariat de Hydro One, du comté de Lanark et de la Commission de la capitale nationale, nous réalisons des gains en matière d’habitats. Grâce au partenariat des gouvernements fédéral et provincial, nous pouvons jouer notre rôle dans la restauration du réseau de migration des monarques dans l’ensemble de leur aire de reproduction. » Et ce serait vraiment une bonne nouvelle pour les monarques.

Apprenez-en plus sur la façon dont la FCF aide les papillons monarques et comment vous pouvez vous impliquer.