À l’arrivée du printemps dans les prairies, de nombreuses espèces se réveillent ou migrent vers leurs résidences d’été.

Voici trois de nos espèces préférées : de vraies superstars des migrations au long cours. Ces oiseaux migrateurs parcourent en moyenne 3000 kilomètres depuis leurs aires hivernales jusqu’à leurs aires de reproduction au Canada!

1. Le courlis à long bec

Courlis à long bec (Numenius americanus) © Ken Risi | Concours de photographie de la FCF
Carte : Oiseaux du monde, coulis à long bec. L’aire de reproduction est représentée en orange, et l’aire d’hivernage en bleu.

Le courlis à long bec est étrange à plus d’un titre. Ce grand membre de la famille des bécasseaux au plumage brun possède un bec courbé vers le bas d’une longueur remarquable. Mais bien qu’il s’agisse d’un oiseau de rivage, il évite les habitats humides pendant l’été et recherche les prairies de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. Le courlis à long bec se nourrit d’insectes, de crustacés et de vers. Il utilise son long bec pour se nourrir à la surface du sol, mais aussi pour creuser et consommer des animaux (comme de petits crustacés) qui demeurent dans le sol.

Cet oiseau pèse 580 grammes (environ 1,28 lb) et parcourt en moyenne 3000 kilomètres à la fin du mois d’août pour aller hiverner en Californie, au Mexique et en Amérique centrale. Il semble particulièrement aimer les plages du sud. Si vous souhaitez en savoir plus sur la vie du courlis à long bec, lisez l’article de Faune et flore du pays ici.

 

 

2. La chevêche des terriers

The Canadian Wildlife Federation – Your Connection to Wildlife
Chevêche des terriers (Athene cunicularia) © Getty
Répartition de la Chevêche des terriers
Source : Faune et flore du pays.

Les hivers sont rudes dans le nord des grandes plaines. Ainsi, dès le mois de septembre, la chevêche des terriers entame une incroyable migration de deux mois, pendant laquelle elle parcourt 2500 à 3500 kilomètres, pour se rendre dans le sud du Texas et au Mexique. Étant donné qu’elle ne pèse que 125 à 185 grammes (soit l’équivalent d’un pot de yaourt), ce voyage est épuisant pour cette petite chouette.

Malheureusement, la vie est dure dans son habitat du sud également. La plupart des chevêches des terriers qui migrent vers le sud ne retournent jamais se reproduire au Canada l’été suivant. Les scientifiques ne savent pas ce qu’il advient des 60 % d’entre elles qui disparaissent. Migrent-elles ailleurs ou périssent-elles? Les scientifiques savent que les prairies du Canada ne sont pas non plus sans dangers : 40 % des poussins des chouettes chevêches nés au Canada meurent en effet avant même de migrer. Il reste encore beaucoup à apprendre sur la chevêche des terriers.

Cette chouette inhabituelle habite sous terre, à l’abri des prédateurs et de la chaleur du soleil des prairies. Son aire de répartition se trouve principalement dans le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan. Parmi les oiseaux qui sont ses prédateurs, on compte les faucons, les éperviers, les aigles et les chouettes plus grandes. Les coyotes sont sa plus grande menace terrestre.

La chevêche des terriers est carnivore et se nourrit d’insectes, de souris, d’oiseaux et de lézards. Elle mange tous les vertébrés ou invertébrés qui sont à sa portée.

En raison du déclin de son habitat, la chevêche des terriers a maintenant le statut d’espèce en voie de disparition au Canada. C’est en partie pour cette raison que la Fédération canadienne de la faune travaille fort pour protéger son habitat estival : les prairies indigènes.

Regardez cette vidéo au sujet de la chevêche des terriers.

3. Le pipit de Sprague

Pipit de Sprague (Anthus spragueii) © David McCorquodale | iNaturalist.ca
Aire de répartition du pipit de Sprague

Ce petit oiseau des prairies migre sur 3000 à 4000 kilomètres, ce qui n’est pas une mince affaire étant donné son poids de seulement 22 à 26 grammes (semblable à une pile AA). Il passe l’été dans ses prairies indigènes du Canada et hiverne dans le centre-sud des États-Unis et au Mexique.

Le pipit de Sprague est difficile à repérer au niveau du sol en raison de son plumage brun qui se fond parfaitement avec le fond herbeux. Son habitat est constitué des prairies indigènes ouvertes au Canada, mais il se reproduit parfois dans du fourrage « civilisé » comme du foin. Il préfère cependant se reproduire dans de vastes zones non fragmentées, qui sont de plus en plus rares. La conversion des prairies en terres cultivées et en pâturages a en effet considérablement réduit cet habitat.

On sait que des prédateurs comme le busard Saint-Martin, la pie d’Amérique, la mouffette rayée et même certains rongeurs consomment les pipits de Sprague adultes, leurs œufs ou leurs oisillons.

Le régime alimentaire du pipit de Sprague est principalement composé d’insectes et d’arthropodes, comme des grillons, des sauterelles, des coléoptères, des fourmis, des mouches et des araignées. Il peut également manger des graines de fleurs et de graminées.

Le saviez-vous? Partout en Amérique du Nord, les effectifs des oiseaux qui dépendent des prairies connaissent un déclin plus prononcé que ceux de la plupart des autres groupes d’oiseaux. Près de 60 % des oiseaux des prairies du Canada ont disparu depuis 1970.

Ces trois espèces parcourent une distance remarquable entre leurs aires d’hivernage et leur habitat estival de reproduction dans les prairies du Canada. Cela requiert une énorme production d’énergie de leur part. Ces trois espèces dépendent des insectes pour une bonne partie de leur alimentation, une ressource menacée par les pesticides agricoles. Découvrez comment la Fédération canadienne de la faune étudie les insectes et leur impact sur les oiseaux des prairies.

Il est important que les prairies et les insectes qu’elles abritent soient conservés afin que les oiseaux des prairies aient un foyer où revenir au printemps.