Dans l’esprit de rebâtir un pays plus robuste, le gouvernement canadien et le secteur privé se sont penchés sur le plan de reprise économique à long terme après la pandémie de la COVID-19 et ont trouvé que l’infrastructure naturelle offre des avantages intéressants.

Le 22 juillet 2020, le Groupe de travail pour une reprise économique résiliente a publié un rapport périodique sur la reprise économique après la pandémie de la COVID-19 et a cerné des « mesures audacieuses » pour assurer une reprise économique résiliente.

Le Groupe de travail pour une reprise économique résiliente est un groupe diversifié de 14 entrepreneurs canadiens, universitaires, leaders en conservation et décideurs gouvernementaux. Ils sont tous du même avis : c’est une bonne idée d’investir dans les arbres, les rivières, les prés, les terres humides et d’autres « infrastructures naturelles ». En fait, pas une seule personne ne s’opposait à l’idée.

La pandémie de la COVID-19 est une crise sanitaire et économique mondiale. Les gouvernements ont déjà investi des milliards de dollars dans des mesures de lutte immédiates. Des milliards additionnels seront investis d’ici la fin de la crise, y compris des investissements pour la reprise économique. Notre objectif doit être de faire en sorte que ces nouvelles sommes sont investies judicieusement pour une reprise économique robuste et résiliente qui peut livrer de bons emplois et qui aura un effet positif sur l’environnement.

Comment pouvons-nous y arriver?

Heart Lake

En examinant des idées de partout au Canada et d’ailleurs, le Groupe de travail a cerné cinq « mesures audacieuses » pour veiller à la reprise économique résiliente du pays, une des plus importantes étant l’investissement dans l’infrastructure naturelle.

Les projets d’infrastructure naturelle créent de bons emplois et fournissent une gamme d’avantages environnementaux, sociaux et sanitaires. Ils peuvent aussi réduire les coûts de prestation des services essentiels pour les municipalités. L’investissement dans l’infrastructure naturelle dans le cadre des mesures de stimulation de l’économique verte post-COVID aiderait le Canada à obtenir tous ces avantages.

La Fédération canadienne de la faune appuie plusieurs projets d’infrastructure naturelle à l’échelle du pays :

  • Projets d’infrastructure pour des activités en plein air et d’appréciation de la nature dans des parcs et des aires de conservation privées, comme des sentiers, des plateformes d’observation, des centres d’interprétation, des points d’accès et des mises à l’eau.
  • Rétablissement d’habitats dans des prés le long des routes et des corridors hydroélectriques et d’autres services publics dans le but de créer et de mettre sur pied un projet patrimonial de couloirs pour les pollinisateurs.
  • Programme intensif de retrait d’engins de pêche sur les côtes atlantique et pacifique pour réduire la quantité de plastique dans nos océans et prévenir la mort des poissons et de la faune marine.
  • Création de passages supérieurs et inférieurs pour la faune dans des endroits à risque élevé, comme le long du corridor de l’Autoroute 3 corridor in dans la région du col Crowsnest en Alberta et en Colombie-Britannique, pour réduire la mortalité chez les animaux sauvages et améliorer la sécurité pour les conducteurs.
  • Projets de contrôle et d’élimination d’espèces envahissantes, comme le rétablissement des barrières pour retenir les lamproies dans le bassin des Grands Lacs, le contrôle du roseau commun dans des terres humides de l’Ontario et du Québec et le contrôle du tamaris en Alberta et en Saskatchewan.
  • Rétablissement du profil sismique dans la région boréale de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.
  • Évaluation et assainissement des traversées des cours d’eau en Colombie-Britannique pour améliorer l’habitat du saumon du Pacifique.
  • Culture riveraine et clôture pour le bétail sur des terres agricoles pour améliorer la qualité de l’eau et des habitats.

La reprise économique après la pandémie de la COVID-19 représente une occasion importante de bâtir un avenir qui pourrait régler les nombreux problèmes énumérés ci-dessus.

Quatre recommandations clés

Pour y arriver, le Groupe de travail pour une reprise économique résiliente a émis quatre recommandations clés pour l’investissement dans l’infrastructure naturelle qui nous protège et nous soutient tous :

1. Investir dans l’infrastructure naturelle

En rétablissant et en conservant l’infrastructure naturelle comme les terres humides, les marais côtiers et les forêts pour accroître la résilience climatique des nos collectivités, nous obtenons aussi les avantages de préserver les écosystèmes et de réduire les effets du changement climatique.

2. Investir dans le leadership en conservation et soutenir la réconciliation avec les peuples autochtones

En investissant un milliard de dollars dans l’expansion du Réseau canadien d’aires protégées, particulièrement dans les aires protégées et de conservation autochtones, tout en soutenant l’industrie du tourisme nature et en raffermissant les mesures de surveillance écologique, le Canada deviendra un chef de file mondial en conservation.

3. Augmenter le financement des solutions naturelles

Le gouvernement devrait jumeler l’investissement en capital privé pour soutenir les mesures d’intendance et de conservations des propriétaires fonciers, des fermiers, des collectivités et des gestionnaires de ressources.

4. Augmenter et former la main-d’œuvre en rétablissement et surveillance des écosystèmes et en tourisme nature

Les investissements gouvernementaux peuvent fournir aux Canadiens sans emploi et sous-employés des occasions de participer à l’économie de la nature et accroître notre capacité à rétablir les écosystèmes, à surveiller l’environnement, à gérer les ressources naturelles et à faire prospérer l’industrie du tourisme nature. Cette mesure augmenterait les capacités de planification et de mise en œuvre des gouvernements locaux, des groupes autochtones, des organismes de conservation, des exploitations forestières et agricoles, des ONG de conservation et des entreprises touristiques.

Que pensez-vous du rapport préliminaire du Groupe de travail? Dites-le-nous dans les commentaires ci-dessous!