Trente-deux des cultures essentielles à l’économie de l’Ontario dépendent des pollinisateurs tels que les abeilles, les syrphes et les mouches.
Alors que les journées d’été raccourcissent et que mon stage coopératif touche à sa fin, j’ai voulu partager mon expérience de travail avec la Fédération canadienne de la faune et raconter comment j’ai pu contribuer à la recherche sur les pollinisateurs dans le comté de Norfolk, en Ontario.
Sur le terrain
Le comté de Norfolk est une municipalité rurale située sur la rive nord du lac Érié, dans le sud-ouest de l’Ontario, à environ deux heures du sud-ouest de Toronto. Ce paysage désormais agricole est unique par rapport aux autres comtés du sud-ouest de l’Ontario, car 25 % de sa superficie est couverte de forêts. Les forêts caroliniennes de Norfolk possèdent « une diversité écologique de plantes, d’animaux et d’habitats naturels parmi les plus élevées au Canada ». Dans l’ensemble, Norfolk représente moins d’un pour cent de la superficie du Canada et abrite plus de 45 plantes et animaux rares à l’échelle provinciale, fédérale et mondiale.
Saviez-vous qu’il existe plus de 420 espèces d’abeilles indigènes en Ontario seulement?
Il n’est pas surprenant qu’avec toute cette biodiversité, la conservation des habitats de cette région est cruciale. Samm Reynolds, une étudiante diplômée que je soutiens et qui travaille dans ce domaine, s’inquiète de notre niveau de compréhension en la matière. Elle note que les agriculteurs envisagent de supprimer les haies et les forêts, car elles font de l’ombre aux cultures et limitent l’espace destiné aux activités agricoles. Samm s’inquiète également du fait que nous n’avons pas une compréhension scientifique approfondie des effets que cela pourrait avoir sur les pollinisateurs indigènes.
Diversité de pollinisateurs
La Fédération canadienne de la faune, l’Université de Guelph et Agriculture et Agroalimentaire Canada collaborent pour étudier la diversité et l’abondance des pollinisateurs dans trois types d’habitats différents sur 16 fermes de Norfolk et du comté voisin d’Elgin. Je passe l’été en tant qu’assistante de terrain pour aider Samm, qui effectue un travail sur le terrain pour sa maîtrise.
Les principaux pollinisateurs qui nous intéressent sont les abeilles et les syrphes. Pour surveiller ces insectes, nous avons installé trois pièges Malaise dans chaque ferme, en bordure d’un champ, d’une haie ou d’une forêt. Les pièges Malaise ressemblent un peu à des tentes. Au fond de ces pièges, on y trouve des ouvertures où les insectes volent vers une grande paroi centrale qui les guide vers le haut, vers une bouteille remplie d’une solution d’éthanol à 95 % qui les euthanasie.
Après la collecte, nous trions nos échantillons. Pour les besoins de la recherche de Samm, nous séparons les abeilles et les syrphes des autres espèces attrapées. La plupart des abeilles que nous capturons sont indigènes.
Nos pièges capturent beaucoup de prises accessoires. Le souhait le plus cher de Samm est de trouver un but et un foyer pour les insectes qu’elle n’étudie pas. Nous trions, également 12 familles de mouches pour la Collection nationale canadienne d’insectes, ainsi que des arachnides, des nématodes et des staphylins pour un autre chercheur.
Tout ce processus a été fascinant. Ce projet a élargi ma compréhension de la valeur de la diversité des habitats et des pollinisateurs, ainsi que des différentes façons dont chacun peut aider les abeilles indigènes. La sensibilisation aux abeilles indigènes et aux pollinisateurs, ainsi que la gestion des espèces de plantes envahissantes et la protection des plantes indigènes constituent un excellent point de départ.