Simon est un membre du groupe 7 du Corps de conservation canadien.
La matinée des expériences en solo, nous devions indiquer notre niveau d’aise à passer la nuit seul dans un abri de neige personnel.
Puisqu’il devait faire plus chaud que les nuits précédentes où la température baissait à de ‑20 à 30 °C, je me sentais assez sûr d’être en mesure de résister au froid. Je me suis donc accordé un niveau d’aise de 8/10 et j’ai tenté d’obtenir une place avec vue sur le lac.
J’ai commencé à creuser mes fossés dans un endroit bien recouvert par les arbres. J’ai vu un pic-bois qui piochait les arbres avoisinants. Il était vraiment mignon; je me suis donc arrêté pour l’observer. Il s’est ensuite approché de très près et s’est mis à piocher mes raquettes. Ça m’a fait sourire et ça m’a donné de l’énergie pour poursuivre mon travail. Après avoir fini de creuser le fossé pour mon quinzee, je me sentais très confiant. L’expérience me plaisait beaucoup. Malheureusement, cette situation ne dura pas longtemps…
Puisque j’étais nerveux à l’idée de dormir dans un quinzee, j’avais prévu de me construire un second abri où je passerais la nuit. Toutefois, comme je peaufinais ma caverne pour créer plus d’espace, elle s’est soudainement écroulée. Je devais donc me résigner à dormir dans le quinzee.
Je devais travailler avec mes genoux dans la neige, ce qui ne me plaisait pas, car ça signifiait que mon pantalon serait humide ou mouillé. Mais c’était la meilleure solution, alors j’ai continué à creuser. Mais soudain, mon entrée s’est effondrée. J’ai vu que le quinzee était encore assez gros pour m’accommoder. J’ai donc creusé une nouvelle entrée et réussi à me rendre un peu plus creux. J’étais à peu près à un quart du quinzee lorsque je l’ai entendu s’enfoncer de 1 ou 2 centimètres.
Tout semblait correct et je me suis rendu à peu près au milieu du quinzee. C’est alors qu’à peu près un quart de mon quinzee s’est enfoncé. J’ai bondi instinctivement de la structure et, quelques secondes plus tard, tout s’est effondré. Mon quinzee était craqué au centre. Dans la frénésie, j’y ai laissé ma pelle. J’ai commencé à creuser avec mes mains gantées et, heureusement, je l’ai trouvée. Selon moi, c’était mon plus précieux bien et je ne pouvais pas me permettre de le perdre. À ce point-ci, je n’ai plus du tout confiance et j’ai peur de ne pas pouvoir passer la nuit dans la forêt.
J’ai essayé de construire un nouvel abri à l’aide de mon traîneau. Je l’ai fait assez long pour m’accommoder et j’ai placé mon traîneau sur le dessus. J’ai recueilli des branches de pin et je les ai utilisées pour couvrir l’entrée de ma caverne. J’y ai placé mon sac de couchage et m’y suis étendu. Je me sentais un peu à l’étroit à l’intérieur, mais je me suis dit que si je ne bougeais pas, ça devait aller.
Au fur et à mesure que le jour tombait, j’ai recueilli d’autres branches de pin et je me suis installé dans mon abri. J’étais trop inconfortable pour prendre des notes. J’ai donc joué avec mon cube Rubik. Après l’avoir complété une fois ou deux, j’ai décidé d’essayer de dormir. Je me suis réveillé et il faisait complètement noir. Je devais aller à la toilette…
J’ai tout essayé, mais je n’ai pas pu passer la nuit dehors. Je crois que cette expérience m’a appris beaucoup sur mon tempérament et sur comment je me comporte durant des situations difficiles.