Le Canada abrite huit espèces de tortues d’eau douce indigène, toutes en péril.
Nous mettrons en évidence les cinq espèces (ou sous-espèces) les plus en péril. Si nous ne faisons pas attention et ne faisons pas notre possible pour les sauver, ces espèces pourraient disparaître de notre pays. Apprenons à connaître ces magnifiques tortues et pourquoi elles sont en péril, ici au Canada!
Les plus menacées
Tortue peinte de l’Ouest – Population de la côte Pacifique
Statut selon la Loi sur les espèces en péril – Menacée
Menaces : Perte d’habitat, mortalité sur la route, prédation des nids, braconnage, introduction d’espèces exotiques et envahissantes, prise accidentelle pendant la pêche, contamination de l’habitat, changements climatiques.
Tortue molle à épines
Statut selon la Loi sur les espèces en péril : En voie de disparition
Menaces : Perte d’habitat en raison de l’aménagement du littoral et de l’exploitation des barrages, mortalité causée par les bateaux, prédation des nids, contamination de l’habitat, changements climatiques.
Tortue ponctuée
Statut selon la Loi sur les espèces en péril : En voie de disparition
Menaces : Perte d’habitat en raison de la conversion des zones humides en terres urbaines et agricoles dans le sud-ouest de l’Ontario, propagation du roseau commun d’Europe envahissant qui rend l’habitat inhabitable, mortalité sur la route, prédation des nids, braconnage, changements climatiques.
Tortue mouchetée
Statut selon la Loi sur les espèces en péril: Population du Saint-Laurent et des Grands Lacs – En voie de disparition, Population de la Nouvelle-Écosse – En voie de disparition
Menaces : Perte d’habitat en raison de la conversion en terres urbaines et agricoles dans le sud-ouest de l’Ontario, mortalité sur la route, propagation du roseau commun d’Europe envahissant qui rend l’habitat inhabitable, prédation des nids, braconnage, changements climatiques.
Tortue des bois
Statut selon la Loi sur les espèces en péril : Menacée
Menaces : Perte et fragmentation de l’habitat, mortalité sur la route, mortalité causée par la machinerie agricole, braconnage, prédation des nids, changements climatiques.
Quels sont les plus importants dangers?
Braconnage pour le commerce des animaux de compagnie
Bébés tortues serpentines © FCF
Alors que certaines espèces de tortues sont collectées pour la consommation, la majorité est collectée (illégalement) pour le commerce des animaux de compagnie. Malheureusement, il s’agit généralement des espèces rares et en péril comme la tortue des bois, la tortue mouchetée et la tortue ponctuée. Le fait de supprimer des individus parmi les espèces en péril nuit à ces dernières. Il faut savoir que le braconnage ne représente pas la seule menace à laquelle ces espèces sont confrontées.
Prédation des nids
Entre mai et juillet, les femelles choisissent leur site de nidification – elles optent habituellement des endroits ensoleillés et sablonneux (bien qu’elles s’installent parfois dans les zones graveleuses au bord de la route pour pondre leurs œufs). En effet, de nombreux animaux sauvages chercheront des nids de tortues. Qui sont les coupables? Les ratons laveurs, les renards et les coyotes. Difficile de garantir la survie d’une espèce si ses petits se font dévorer de tous côtés.
Par conséquent, l’équipe consacrée aux tortues de la Fédération canadienne de la faune et ses partenaires interviennent pour aider! Nos équipes ont passé des étés à mettre en cage des nids de tortues ou à collecter des œufs de tortues en Ontario et ont incubé ces derniers en captivité pour permettre d’augmenter les populations sauvages. La mise en cage des nids empêche les prédateurs d’entrer et permet de protéger les œufs jusqu’à leur éclosion! La collecte des œufs pour l’incubation garantit que tous les œufs seront entièrement protégés des prédateurs. En 2022, nous avons relâché près de 70 000 nouveau-nés dans la nature!
Perte et fragmentation des habitats
Lorsque l’habitat est converti en terres agricoles et en développement urbain, de nombreuses espèces sauvages (y compris les tortues) se retrouvent sans-abri. En Ontario, 72% des zones humides ont disparu depuis l’arrivée des Européens. En se rapprochant des villes et des banlieues, le risque de conversion des zones humides en zones d’habitation et en développement commercial augmente. Entre 80 et 98 pour cent des zones humides qui se trouvent à proximité de ces zones ont été converties en lotissements de banlieue ou en terres agricoles.
L’équipe consacrée aux tortues de la Fédération canadienne de la faune et nos partenaires ont travaillé d’arrache-pied pour tenter de protéger le plus grand nombre d’habitats vitaux en zones humides. Grâce à nos enquêtes sur les tortues mouchetées, 4000 km2 ont été protégés jusqu’à présent! Comme ces tortues sont menacées, nous sommes en mesure de protéger les zones humides, soit leur habitat, du développement.
Mortalité sur la route
Cette clôture pour empêcher les tortues de traverser la route fut posée à un point chaud important repéré par la FCF au sud d’Ottawa.
Comme vous l’avez lu, les tortues pondent généralement leurs œufs entre mai et juillet. De plus, puisque plusieurs femelles considèrent le sol graveleux sur le bord de la route comme un terrain de nidification convenable, le taux de mortalité sur la route est élevé, tant chez les femelles que chez les petits. Il s’agit d’un sérieux problème pour les tortues, car il faut beaucoup de temps aux femelles pour atteindre la maturité sexuelle. Cette espèce compte sur ces adultes pour augmenter sa population. Lorsqu’une tortue femelle est tuée par un véhicule, il s’agit d’un coup dur pour la population, car son espérance de vie se situe entre 50 et 120 ans.
La situation est terrible.
Au cours des dernières années, l’ équipe d’Ottawa a trouvé plus de 1 900 tortues mortes sur les routes. La mort d’une femelle représente non seulement sa perte, mais aussi celle de toute sa future progéniture potentielle pour les années, voire les décennies à venir!
La FCF a travaillé sans relâche pour mener des enquêtes routières dans les zones où les taux de mortalité sur la route sont plus élevés. En découvrant ces zones, nous pouvons faire note possible pour rendre les routes plus sécuritaires pour ces reptiles en construisant des clôtures et des structures sous les routes, afin que les tortues puissent traverser en toute sécurité. De plus, nous tentons de travailler dans les zones comprenant des ponceaux de drainage sous la route, car l’installation de ces structures coûte cher. Jusqu’à présent, des dispositifs d’atténuation des risques ont été installés dans quatre zones cibles présentant les taux de mortalité les plus élevés sur la route.
Voulez-vous en savoir plus sur le travail acharné de la Fédération canadienne de la faune pour les tortues? Visitez le site Aidonslestortues.ca!
2 comments
Bonjour, je demeure en Abitibi à Amos en bordure du lac Arthur . Il est possible qu’il y est quelques tortues dans ce petit lac . C’est un lac sans embarcations à moteur, il y a plusieurs années j’en ai apreçue une de loin avec mes jumelles qui se dorait sur un vieux bout de bois. Est-ce que je peux faire quelque chose pour favoriser la vie des tortues en bordure ou sur le lac. J’ai un terrain environ 220 pieds le long du lac. Il y a beaucoup de quenouilles et autres végétations mais je ne fais aucune intervention dans le milieu aquatique et humide j’ai aussi une bordure d’environ 5 à 25 pieds de profondeur ou je ne fais aucune intervention sauf quelques arbres plantés . Merci à l’avance pour toutes informations qui pourraient favorisées le maintien des tortues dans leurs milieux naturel. Bonne journée!
Bonjour René,
Merci de nous avoir écrit pour savoir comment aider les tortues de votre lac! Vous êtes proche de la limite nord de leur distribution donc c’est très gentil de vouloir leur donner un coup de main.
Je souhaite également vous dire qu’il est excellent que vous ne fassiez aucune intervention sur votre rivage. C’est une action (ou inaction!) que la FCF préconise ardemment et c’est déjà beaucoup pour les tortues.
C’est surtout au printemps qu’elles ont besoin de se réchauffer au soleil. Tout comme vous aviez vu votre tortue se dorer sur un vieux bout de bois, une option serait d’ajouter quelques billots sur votre rivage, au soleil; une bonne section des billots doit être dans l’eau. Vous pouvez également construire un radeau à tortues et l’ancrer un peu plus loin. Un des côtés doit être en pente pour permettre aux tortues de monter. J’ai fait une recherche et j’ai trouvé cette fiche avec des instructions : https://groupeproconseil.com/data/documents/fiche-tortues.pdf. L’important est d’utiliser du bois non traité; cette fiche suggère du cèdre naturel. J’ai aussi vu qu’il est même possible d’acheter des radeaux à tortues déjà faits.
Je vous remercie encore et vous souhaite bonne chance! Si jamais des tortues se servent de ce que vous allez leur offrir, dites-le-nous!