De bonnes nouvelles pour la petite chauve-souris brune

Le syndrome du museau blanc (SMB) est initialement apparu en Amérique du Nord en 2006. Ce champignon a été accidentellement apporté ici par des gens qui exploraient des cavernes en Europe. Maintenant que la maladie est présente au Canada, les chauves-souris peuvent se la transmettre lorsqu’elles se réunissent en petit groupe dans leur site d’hibernation. Une substance poudreuse recouvre les oreilles, le museau et les ailes des chauves-souris et leur cause de nombreux soucis.

Ces petits mammifères ont perdu une grande partie de la réserve de gras dont ils ont besoin pour survivre à l’hiver, ce qui entraîne des comportements bizarres – ils se réveillent fréquemment durant l’hibernation, ils sortent le jour et choisissent d’hiberner à l’entrée des cavernes plutôt que dans leur profondeur. Toute cette activité a forcé les chauves-souris à dépenser plus d’énergie et à utiliser les réserves de gras essentielles à leur survie, menant ainsi à la déshydratation et à la famine (il y a très peu d’insectes à manger en hiver).

Or, le SMB ne nuit pas à toutes les espèces de chauves-souris du Canada. En effet, de grandes chauves-souris brunes et des chauves-souris pygmées ont toutes les deux attrapé la maladie, mais n’en ont pas souffert autant que les petites chauves-souris brunes, les vespertilions nordiques et les pipistrelles de l’Est. Néanmoins, le SMB a tué plus de 10 millions de chauves-souris partout en Amérique du Nord.

De la lumière au bout du tunnel?

Des recherches encourageantes indiquent que, peu à peu, certaines chauves-souris se rétablissent seules du SMB. Des chercheurs de l’Université du Michigan ont fait une découverte excitante en 2020 par rapport aux populations de petites chauves-souris brunes du nord du Michigan. Ils ont recueilli des échantillons de tissus de petites chauves-souris brunes ayant succombé au SMB et d’autres chauves-souris y ayant survécu. En examinant les gènes de ces chauves-souris, ils ont trouvé des différences dans les façons dont ces animaux métabolisaient les gras, utilisaient l’écholocalisation et se réveillaient de l’hibernation, ce qui pourrait indiquer que ces chauves-souris évoluent pour être en mesure d’emmagasiner plus de gras et de dormir plus profondément – les rendant moins vulnérables à la maladie. Ils ont aussi découvert que les chauves-souris qui survivaient au SMB ont des cicatrices sur leurs ailes que leur corps semble être en mesure de guérir.

En janvier 2021, le journal Molecular Ecology a publié une étude qui confirmait que les gènes des petites chauves-souris brunes ayant survécu au SMB avaient en effet changé, ce qui leur permettait de lutter contre la maladie. Des chercheurs ont étudié 132 petites chauves-souris brunes dans la région de New York et du New Jersey et ont trouvé que bien que les gènes liés à l’immunité n’aient pas changé drastiquement, ce sont les gènes liés à l’hibernation et au métabolisme qui se sont modifiés.

Ces recherches sont certainement prometteuses pour la petite chauve-souris brune, mais il est encore trop tôt pour célébrer. « Nous ne savons pas encore pourquoi certains individus d’espèces vulnérables survivent à plusieurs années d’exposition au pathogène du SMB, ou pourquoi certaines espèces tolèrent la maladie ou y résistent, » explique Karen Vanderwolf, chercheuse sur les chauves-souris qui travaille fréquemment avec la Fédération canadienne de la faune.

Si vous souhaitez aider les chauves-souris du Canada, consultez Aidonsleschauvessouris.ca pour savoir ce que vous pouvez faire!