À mesure que le printemps s’installe, les chauves-souris sortent de leur hibernation ou effectuent leur migration de retour depuis leurs habitats hivernaux du Sud.

Dans le contexte du COVID-19, certains sont susceptibles de percevoir le retour des chauves-souris comme une source de préoccupation. Toutefois, les espèces de chauves-souris présentes au Canada ne sont pas du tout les mêmes que celles qui sont soupçonnées d’être à l’origine du COVID-19. Les chauves-souris potentiellement liées au COVID-19 ne se trouvent pas au Canada. Apprenez-en plus sur les chauves-souris et le COVID-19 >

Chauves-souris stressées

L’hiver est dévastateur pour certaines espèces de chauves-souris qui hibernent en Amérique du Nord.

Les chauves-souris travailleuses du Canada sont nos alliées reconnues dans notre lutte contre les insectes volants, qui sont des vecteurs potentiels d’autres maladies (comme le virus du Nil occidental et le paludisme). Elles contribuent également à éliminer des espèces nuisibles de nos forêts et de nos cultures.

Malheureusement, certaines chauves-souris du Canada sont en péril. L’hiver est dévastateur pour certaines espèces qui hibernent en Amérique du Nord. Le syndrome du museau blanc laisse de nombreux sols de grottes jonchés de victimes de plusieurs espèces, notamment la petite chauve-souris brune, la pipistrelle de l’Est et le vespertilion nordique.

Mais l’espoir réside dans les individus qui, sortis indemnes de leur hibernation, pourraient être résistants à la maladie. Et les femelles enceintes peuvent insuffler une nouvelle vie à la population.

Mamans chauves-souris

Malgré une mortalité à grande échelle, les petites chauves-souris brunes persistent au Canada et arrivent même à se reproduire. @Karen Vanderwolf

Les chauves-souris du Canada pratiquent une technique de reproduction unique appelée fertilisation différée. Les femelles stockent le sperme obtenu pendant la saison de reproduction de l’automne et sont fertilisées au printemps. Cela donne à leurs petits une longueur d’avance pour leur développement et leur naissance, dans des lieux appelés dortoirs de maternité.

Les chauves-souris sont très fidèles à leurs dortoirs. Les femelles reviennent au même dortoir de maternité chaque printemps. Elles se rassemblent là pour optimiser la chaleur, car elles ont besoin de températures comprises entre 30 °C et 40 °C et d’un taux d’humidité adéquat.

Le dortoir parfait

Un dortoir idéal peut être un lieu naturel comme un arbre creux, une crevasse rocheuse ou artificielle comme un soffite, une grange, un garage ou un grenier.

Les arbres morts peuvent être laissés debout pour être utilisés par les chauves-souris, à condition qu’ils ne risquent pas de tomber, de causer des dommages ou de blesser quelqu’un.

Vous pouvez donner un abri aux futures mamans en construisant votre propre abri pour chauves-souris à deux chambres selon nos plans de bricolage. Cela peut prendre un peu de temps pour que les chauves-souris s’habituent à leur abri, alors ne soyez pas déçu s’il n’est pas utilisé immédiatement. Il vaut mieux monter votre abri pour chauves-souris au printemps pour lui donner le temps de se réchauffer.

Voici des conseils pour savoir comment et où installer votre dortoir, afin de lui donner de meilleures chances d’être occupé.

On affiche complet

© James Pagé

Si des chauves-souris occupent votre grenier ou une autre structure, il est préférable de les y laisser. Si elles vous causent un problème ou présentent un souci pour votre santé, ne les expulsez pas entre le début et la fin de l’été – les femelles en fin de grossesse ne seront pas en mesure de trouver un autre site approprié pour leur accouchement, au milieu de l’été.

Une fois nés, les bébés chauves-souris ne peuvent pas voler avant la fin de l’été. Ils s’aventurent parfois accrochés à leur mère, mais sont aussi parfois laissés dans le dortoir. Si vous expulsez des chauves-souris, les mères risquent de se trouver isolées à l’extérieur, sans possibilité de rentrer. Les bébés chauves-souris restés à l’intérieur risquent alors de mourir ou de tenter de trouver une autre sortie, ce qui est susceptible de les conduire dans une autre zone de la maison.

S’il y a sur votre propriété un dortoir occupé, vous avez de la chance. Voici quelques-uns des avantages directs qui en découlent :

  • Vous profitez d’une activité divertissante au crépuscule (un succès garanti auprès des enfants)
  • Vous fournissez un abri à des chauves-souris insectivores
  • Vous contribuez à la science de la conservation

La Fédération canadienne de la faune étudie les meilleures conceptions d’abris pour chauves-souris et d’autres dortoirs occupés. Vous pouvez apporter votre contribution en assurant la surveillance de votre dortoir et en partageant vos commentaires sur iNaturalist.ca. Ou vous pouvez utiliser l’application iNaturalist. Voici un guide étape par étape qui facilitera votre processus de suivi et votre saisie d’observations.

Gardez un œil sur l’horizon au crépuscule pour essayer d’apercevoir une créature incroyable sur le pas de votre porte.

Apprenez-en plus sur les travaux de la Fédération canadienne de la faune entrepris pour les chauves-souris en péril et d’autres espèces menacées.