Brock est un participant du groupe 6 du Corps canadien de conservation.
Je me suis joint au programme du CCC pour reprendre contact avec la nature et pour me mettre à l’épreuve. L’étape 1 du programme ne m’a pas déçu!
Le fait de dormir dans une tente dans du -30 ˚C et de me réveiller dans un sac de couchage recouvert de glace m’a endurci, surtout lorsque mon poêle à bois est vide en plein milieu de la nuit. Je hâte de pouvoir raconter cette histoire un jour à mes petits-enfants jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus l’entendre, alors que je déplore la « situation des enfants aujourd’hui ».
Toute blague appart, j’ai acquis des compétences importantes durant le mois de janvier, qu’il s’agisse de faire des nœuds de bâtir un abri, d’identifier des traces d’animaux sauvages ou de faire de la raquette. Je me sens maintenant plus à l’aise dans la nature et j’ai développé un grand amour du thé au cèdre.
Ce fut toute une expérience que de faire du traîneau à chiens pour la première fois dans le parc Algonquin en Ontario. Je ne l’oublierai jamais. Quelle sensation que d’entendre les seuls sons des chiens haletants et du craquement de la neige sur le lac gelé et autrement silencieux!
J’étais tellement heureux de constater que mes copilotes aimaient les chiens autant que moi et évitaient eux aussi de tomber du traîneau dans les virages en épingle à cheveux. J’ai pris quelques vidéos, mais j’ai vite rangé l’appareil, car j’ai compris que je ne pourrais jamais vraiment capturer cette expérience.
J’étais impressionné par la puissance des chiens. Des efforts considérables devaient être déployés pour les retenir et freiner. De retour au camp, j’ai aimé couper de gros blocs de viande à coups de hache pour le ragoût du soir. Et ça ne me dérangeait pas du tout de me faire réveiller par le hurlement collectif des chiens la nuit.
J’étais vraiment satisfait de la hutte de neige que nous avons construite et qui pouvait abriter cinq personnes confortablement. Malheureusement, il faisait trop froid pour y passer la nuit selon la politique d’Outward Bound. Nous avons quand même dormi une nuit dans un abri que nous avons construit avec une bâche, réalisation entièrement satisfaisante.
À la fin de cette aventure, j’étais sûr que nous aurions pu vivre dans le grand froid plus longtemps s’il avait fallu. Je me sentais plus compétent, je faisais confiance à mes coéquipiers et j’ai fait l’expérience de l’importance du travail d’équipe des situations de survie.
Mes mains ont pris quelques jours à complètement dégeler après l’expédition. Je goûtais plus que jamais au plaisir de jouer des jeux de société à l’intérieur.
Mais ce sont mes coéquipiers de la Meute qui ont gravé dans ma mémoire les plus beaux souvenirs. Dans de nombreuses situations, ce sont les gens qui t’entourent et non où tu te trouves qui importent. Mon expérience à ce jour avec le CCC en témoigne.
Grâce à une combinaison d’humour léger et de respect mutuel, nous nous sommes rapidement intégrés comme groupe. Nous avons ri dans toutes les situations, avons appris de nos erreurs et relevé tous les défis qui nous étaient présentés.
Nous avons résolu un nœud humain en 22 secondes après plusieurs tentatives ratées. Nous avons parcouru près du double de la distance prévue en raquettes pour arriver à la noirceur à notre premier camp et à des changements inattendus. Nous avons joué des jeux ensemble, cuisiné, chanté et dansé ensemble et nous nous sommes souvent gentiment taquinés. Nous avons haché du bois et fait des feux ensemble… nous en avons aussi éteint au besoin.
Dans la majorité des groupes dont j’ai fait partie, à l’école ou dans les sports, il y a toujours des conflits de personnalités. Mais je peux dire qu’au sein de notre groupe, les désaccords étaient réglés sans tarder, avec maturité et respect.
Je suis heureux de dire que nous resterons en contact comme nous le pourrons des quatre coins du Canada. La meute est solide.