Le jardin de Kendra Sakamoto, bibliothécaire et gardienne de la bibliothèque de Swáy̓wi Temíxw, a reçu la Certification « Habitats dans les jardins » de la FCF.

L’équipe de la bibliothèque commémorative de Vancouver-Ouest, la West Vancouver Memorial Library (WVML), sait que la faune constitue un élément essentiel de notre écosystème délicat et que l’activité humaine a considérablement réduit l’habitat disponible pour d’innombrables espèces. Le fait de jardiner en tenant compte des espèces sauvages est une démarche essentielle à la restauration de notre écosystème, en particulier dans les environnements urbains tels que le nôtre.

Swáy̓wi Temíxw le jardin communautaire de démonstration de la WVML, est un espace permettant à la population locale de s’initier aux pratiques de jardinage durables et régénératrices. Ce type de jardinage crée et favorise naturellement un habitat sain pour la faune de notre région. La bibliothèque est située dans un centre urbain entouré par l’océan, des cours d’eau douce, des forêts et des montagnes. La faune abondante qui peuple cette région perd son habitat à un rythme alarmant en raison de l’aménagement continu du territoire. Situé sur ce qui était un parc de stationnement reconverti, le jardin de la bibliothèque se réapproprie cet espace pour en faire un havre de paix pour les espèces sauvages, la production alimentaire et l’éducation de la communauté à un mode de vie durable. Il s’agit d’un espace absolument remarquable pour la coexistence des humains et des espèces sauvages!

Notre jardin comprend des cultures vivrières, une forêt alimentaire de plantes indigènes, un jardin pour les chauves-souris, des jardins pour les pollinisateurs, un hôtel pour abeilles maçonnes, des nichoirs pour chauves-souris, des systèmes de compostage, un système de récupération des eaux de pluie et un bac de jardinage accessible.

Le jardin de la bibliothèque abrite également des insectes, des arthropodes, des arachnides, des oiseaux et des petits mammifères. Jardiner pour ces créatures consiste non seulement à disposer de plantes alimentaires, mais aussi de plantes hôtes pour les œufs et les larves, de zones de nidification et d’espaces sécuritaires pour passer l’hiver. Les jardins de pollinisateurs jouissent d’une forte popularité actuellement et fournissent d’excellentes sources de nourriture aux pollinisateurs adultes, mais ils comptent rarement les plantes essentielles nécessaires pour soutenir les pollinisateurs à tous les stades de leur vie. Notre jardin abrite un important jardin de plantes indigènes, dont des espèces clés qui soutiennent les insectes tout au long de leur cycle de vie. Dans notre région, ces plantes comprennent la verge d’or, l’aster de Douglas, l’immortelle blanche, le seringa et l’achillée.

Halictus rubicundus © Kendra Sakamoto

Pour améliorer encore le jardinage respectueux de la faune, nous équilibrons notre jardin entre le jardinage pour la nourriture et le jardinage pour la faune. En plus de notre jardin dédié aux plantes indigènes, nous en avons également disposé autour de chacun de nos arbres fruitiers. Soutenant la faune, ces plantes font également office de couverture végétale naturelle qui favorise la santé de l’arbre fruitier! Parmi nos jardinières qui produisent des aliments pour l’homme, un tiers est rempli de plantes vivaces telles que des herbes, des fraises et des bleuets. De cette manière, les plantes et le sol demeurent relativement intacts tout au long de l’année, ce qui constitue un excellent habitat pour les espèces sauvages. Notre jardin contribue également à la protection de la faune pendant les mois d’hiver. De nombreuses créatures ont besoin d’un sol non perturbé, ainsi que d’une couverture de feuilles mortes et des tiges creuses des plantes pour passer l’hiver. En remettant le nettoyage du jardin au début du printemps, nous laissons un habitat hivernal bénéfique à la faune locale. Un autre clé du jardinage pour la faune consiste à bannir l’utilisation des pesticides (qui comprennent les insecticides, les herbicides et les fongicides) et à recourir à des moyens « naturels » de dissuasion des nuisibles tels que le savon. Cette absence de pesticides garantit un habitat sain pour les insectes et les petits mammifères qui, à leur tour, constituent des repas sains pour les chauves-souris, les oiseaux, ainsi que les mammifères et oiseaux prédateurs.

Les animaux qui ont été aperçus dans notre jardin comprennent le merle d’Amérique, le colibri d’Anna, la fourmi, les Pemphredoninae, l’aigle à tête blanche, la mésange à tête noire, la mégachile des vergers, le bourdon, la mésange à dos marron, l’écureuil de Douglas, l’écureuil gris, les abeilles de genre Halictus, le goéland à ailes grises, la misumène cagneuse, l’Isodontia mexicana, la guêpe émeraude, la coccinelle, l’abeille coupeuse de feuilles, l’abeille masquée, le mille-pattes, l’abeille minière, la corneille d’Alaska, le cloporte vulgaire, l’Andrena prunorum, le raton laveur, le colibri roux, la limace, le bruant chanteur, la pentatome, la moufette rayée et l’abeille de la sueur.

Le jardinage est généralement une expérience gratifiante, mais le jardinage pour la faune apporte un nouveau degré de joie au jardinier! Il n’a pas toujours été facile de trouver des moyens de coexister avec les espèces sauvages dans notre jardin, mais le fait d’avoir choisi de jardiner en respectant la faune nous a permis de disposer d’un jardin plus sain et d’un espace éducatif communautaire absolument remarquable.

Auteur : Kendra Sakamoto, bibliothécaire et gardienne de la bibliothèque de Swáy̓wi Temíxw, jardin communautaire de démonstration de la bibliothèque commémorative de Vancouver-Ouest, la West Vancouver Memorial Library