À l’heure actuelle, l’ensemble de la population humaine est en quelque sorte affectée par le COVID-19.

Les gens sont en quarantaine à domicile. Les entreprises non essentielles sont temporairement fermées. Les déplacements sont limités ou restreints.

En plus de la crise sanitaire et économique à laquelle nous sommes confrontés, les rapports entre les humains et la nature sont perturbés. Nous prenons ainsi conscience de nos impacts, positifs et négatifs, sur la nature. Ce sujet a récemment été abordé par des chaînes d’actualité telles que Global News et Radio Canada.

Présence de la faune à l’échelle mondiale

Les macaques crabiers sont devenus tellement dépendants des humains qui les nourrissent que, maintenant que les activités touristiques sont interrompues, ils ne sont plus autonomes.

 

Les limitations des activités humaines ont entraîné des modifications de comportement de la faune observés actuellement dans le monde entier.

Par exemple, en Thaïlande, des macaques crabiers affamés ont été aperçus. Les images de ces singes se sont propagées sur les réseaux sociaux il y a quelques années et ces derniers sont devenus une attraction touristique de premier plan. Ils sont devenus si dépendants des humains qui les nourrissent que, maintenant que les activités touristiques sont interrompues, ils ne sont plus autonomes.

Il s’agit d’un exemple édifiant de ce qui peut se produire lorsque nous incitons les animaux sauvages à dépendre des humains. Des incidents similaires ont également été signalés en Inde et au Japon, montrant qu’il ne s’agit pas d’un problème unique.

Du côté positif, les canaux de Venise semblent plus limpides (grâce à la diminution des bateaux dont les moteurs mélangent à l’eau la saleté accumulée sur le fond des canaux) et voient la réapparition de poissons et de canards.

Présence de la faune à l’échelle mondiale

Certains lieux au Canada pourraient voir une augmentation visible de la faune consécutive à la réduction temporaire des activités humaines. Ce sera probablement le cas pour les espèces généralistes, comme les ratons laveurs, les mouffettes et les écureuils. Ces espèces sont déjà adaptées à la vie en milieu humain. Il est possible que les cerfs, les coyotes et les ours deviennent également plus visibles.

Pas de retour à l’état sauvage

L’augmentation des observations ne signifie pas nécessairement que la nature rebondit ou que certaines zones retournent à l’état sauvage.

Un grand nombre d’impacts liés aux activités humaines subsistent, notamment la pollution lumineuse et les obstacles aux déplacements (barrages, routes et villes). Il se peut que les animaux qui se trouvent déjà dans des zones peuplées soient moins effrayés en raison de la diminution de la présence humaine. Peut-être que les gens ont maintenant plus de temps à leur disposition et l’occasion de remarquer des êtres vivants qui étaient déjà présents tout ce temps.

Moins d’animaux tués sur les routes

Chacune des huit espèces de tortues d’eau douce du Canada, y compris les chélydres serpentines, sont menacées de disparaître du pays.

L’un des effets positifs potentiels à court terme sur l’environnement est que la réduction du trafic pourrait entraîner une diminution de la mortalité routière d’espèces en péril. Le projet Aidez les tortues de la FCF, a ainsi permis de documenter plus de 1400 décès de tortues sur la route dans la seule région d’Ottawa en seulement trois ans. Les tortues ne se déplacent pas beaucoup avant le mois de juin, mais les grenouilles et les salamandres sont maintenant sorties de leur hibernation. Le taux de reproduction de ces espèces pourrait, cette année, être en légère augmentation en conséquence.

Si davantage d’animaux sauvages apparaissent dans les zones peuplées, ce ne sera probablement pas permanent. À mesure que les humains reprendront leurs vies normales, les animaux sauvages reprendront également leurs activités coutumières et se retireront dans des zones où l’impact des activités humaines est moindre.

La situation mondiale actuelle nous donne l’occasion de réfléchir aux conséquences de la réduction de l’impact des activités humaines sur la nature et d’envisager comment nous pourrions mieux orienter nos actions de manière à protéger et à valoriser la nature. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous apprécions plus que jamais les petites choses : une bouffée d’air frais, une fleur sauvage, l’observation des oiseaux par la fenêtre, le temps passé avec nos enfants. Les carouges à épaulettes, les merles d’Amérique et les bernaches du Canada sont de retour, et les grenouilles ont entamé leurs chœurs nocturnes.

Renouez de la nature en ces temps sans précédent

© Bo Davey, Club de photographie de la FCF | Si vous jetez un coup d’œil à l’extérieur, vous commencez certainement à percevoir des signes du printemps comme de nouveaux bourgeons ou des insectes : abeilles, papillons de nuit et papillons (comme le morio).

Pendant que vous restez chez vous, pratiquant la distanciation physique, voici quelques idées qui vous permettent de renouer avec la nature tout en suivant les meilleures pratiques et en maintenant un espace sécuritaire.

  • Ressources en ligne de la FCF destinées à vous aider à renouer avec la nature.
  • Participez à la campagne Assurez la pérennité des pollinisateurs  de la FCF ce printemps et cet été en vous efforçant de tondre votre pelouse moins souvent, ou mieux encore, préservez une partie de votre pelouse et ne la tondez pas. Vous permettrez ainsi à plus de fleurs de pousser, ce qui est essentiel pour les pollinisateurs.
  • Plantez votre propre carré de fleurs sauvages indigènes accueillantes pour les pollinisateurs.

Contribuez à la recherche sur la réponse de la faune à la réduction de la présence humaine en vous joignant à notre projet « Observations en isolement » sur iNaturalist Canada. Consignez vos observations au sujet de la faune (photos de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, d’insectes et de plantes et enregistrements sonores) à l’aide d’un appareil photo numérique ou d’un téléphone intelligent, téléversez-les sur iNaturalist.ca ou par l’intermédiaire de l’application iNaturalist, et aidez les chercheurs à analyser ces temps sans précédent!

Par : Holly Gordon et James Pagé