Devons-nous remettre les espaces à l’état sauvage?
L’urbanisation, la perte de la biodiversité, le changement climatique – l’humain a un effet indéniable sur la planète. Nous avons perdu des centaines d’espèces. Pouvons-nous remettre des espaces à l’état sauvage pour ramener des espèces qui sont disparues?
Commençons par la base. Qu’est-ce que la remise à l’état sauvage?
La remise à l’état sauvage signifie rétablir les caractéristiques qui ont été perdues, remettre un territoire dans son état naturel et possiblement réintroduire des espèces qui ont été chassées ou exterminées.
Quelle est la différence entre la conservation et la remise à l’état sauvage?
La conservation se concentre sur la protection et le rétablissement d’habitats et de populations de faune actuels. C’est comme si on appuyait sur « pause » pour ces espèces. La remise à l’état sauvage quant à elle constitue à rétablir les habitats et les espèces sauvages qui ont été éloignées.
Un des projets de remise à l’état sauvage les plus célèbres est la réintroduction des loups dans le parc national Yellowstone en 1990. Les loups ont changé le cours de certaines rivières, stabilisé les populations de chevreuils et de wapitis, contribué à la santé des rives en réduisant l’érosion et plus encore. Visionnez le vidéo (en anglais seulement).
Qu’en est-il du Canada?
Nous sommes chanceux au Canada d’avoir beaucoup de nature intacte et considérée comme « sauvage ». Toutefois, de nombreuses régions naturelles comportaient autrefois des espèces qui y avaient vécu pendant longtemps, mais qu’on ne retrouve plus maintenant.
Par exemple, le grizzli vivait partout dans les Prairies autrefois. On dit que c’est dans l’est de la Saskatchewan que les explorateurs européens ont aperçu cette espèce pour la première fois. Malheureusement, il n’y a plus de grizzlis dans ce coin du pays aujourd’hui.
Des décisionnaires à Banff ont réintroduit le bison des plaines dans les montagnes Rocheuses l’été dernier, espèce qui avait disparu depuis environ un siècle.
La remise à l’état sauvage peut-elle fonctionner pour ces espèces? Doit-on même l’envisager comme option?
Il y a certes de nombreuses questions à poser avant de réintroduire une espèce dans un territoire d’où elle avait disparu. Beaucoup de ces questions demeureront sans réponse, car nous n’avons pas toutes les données. Devons-nous réintroduire des espèces qui sont disparues depuis longtemps? Nous devons alors être prêts à accepter ces espèces dans divers territoires, même si ces espaces se trouvent plus près de chez nous, car, comme nous le savons, les espèces sauvages ne connaissent ni les frontières, ni les limites de terrain.
C’est certainement une question difficile. On doit peser le pour et le contre.
Les avantages de la remise à l’état sauvage au Canada :
- Réduction de l’extinction massive en donnant la chance à la nature de rétablir son état naturel d’abondance et de biodiversité. En fait, nous ne pourrions jamais inverser la sixième extinction massive, mais la remise à l’état sauvage pourrait la ralentir légèrement.
- Maintien du patrimoine canadien. Chaque espèce a une valeur intrinsèque pour le Canada. En rétablissant des espèces disparues, nous maintenons une partie du patrimoine canadien.
- Observation des espèces dans leur habitat naturel.
- Lutte contre le changement climatique. Par exemple, chaque arbre planté dans le cadre d’un projet de remise à l’état sauvage absorbe jusqu’à 22 kilogrammes de dioxyde de carbone par année.
- Insufflation d’un amour pour la nature et d’un sentiment de bien-être chez la prochaine génération.
- Prévention de désastres naturels comme les inondations, l’érosion des sols et autres.
Les désavantages de la remise à l’état sauvage au Canada :
- Effets sur les terrains. Certains propriétaires fonciers dans le voisinage des sites de remise à l’état sauvage pourraient être touchés négativement par ces projets. Par exemple, l’introduction de prédateurs comme le loup peut augmenter le risque de perte d’animaux d’élevage pour les fermiers.
- Planification des exigences territoriales pour les projets de remise à l’état sauvage. Une planification approfondie est nécessaire pour choisir les terrains à remettre à l’état sauvage en campagne et en ville.
- Manque de certitude quant au succès du projet. Ce n’est pas toujours garanti que les espèces disparues survivront si elles sont remises dans un ancien environnement.
Que pouvez-vous faire pour remettre votre propriété à l’état sauvage?
La façon la plus simple de faire votre part et d’aider à remettre votre propriété à l’état sauvage est de cultiver des fleurs, des arbres et des arbustes indigènes dans votre arrière-cour. Créez des habitats pour les chauves-souris, les papillons, les oiseaux et d’autres animaux sauvages. Prenez part au rétablissement des terres humides en retirant les plantes envahissantes.
Que pense la FCF de la remise à l’état sauvage?
Ça dépend. C’est compliqué et il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Nous sommes plus intéressés dans le rétablissement des habitats et dans la conservation des populations d’espèces actuelles que dans la réintroduction d’espèces qui ont disparu depuis des siècles.
C’est prouvé que c’est plus efficace au niveau des coûts, de l’effort et du succès de prévenir la perte d’habitats et d’espèces que de les rétablir.
Qu’en pensez-vous?
Que pensez-vous de la remise à l’état sauvage? Devons-nous retourner en arrière des centaines ou des milliers d’années? Faites-nous savoir ce que vous en pensez dans les commentaires ci-dessous.
2 comments
Bonjour
Je n’ai pas d’opinion fixe sur la remise à l’état sauvage . C’est trop loin de ma réalité même si on fait du camping sauvage nous ne sommes pas là à temps plein . Chose certaine ,à la maison (banlieue ouest de Montréal ) nous faisons tout notre possible pour rétablir notre cour arrière et devant afin de ne pas nuire et même de protéger la faune en plantant des arbres (mon mari a même commencer des bouture d’érable depuis 4 ans pour les donner à ceux qui en veulent)ainsi que des plantes indigènes pour les papillons/abeilles . Nous n’utilisons pas de pesticide sur nos arbres fruitiers . On laisse des poires par terres à l’automne pour nourrir les animaux avant l’hiver .
Bonjour, nous avons une terre de 45 acres à 90% boisé. Est-ce qu’il y a des programmes de réintroduction qui existent qui auraient besoin de parcelles de terre comme chez nous? Nous aimerions beaucoup participer à un tel programme.