La blogueuse invitée Liz Lore est une artiste et une jardinière certifiée accueillante pour la faune par la FCF.
Il y a cinq ans, j’ai déménagé du sud de l’Angleterre au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.
Je vis maintenant en Nouvelle-Écosse, sur une bande de terre cernée de deux baies. Depuis un jardin clos de 1012 m2 dans le Dorset, dans lequel j’avais planté de vieux rosiers de France, des figuiers, des cognassiers et des noisetiers, j’ai déménagé dans cette maison patrimoniale qui se dresse sur Angry Hill. Ici, la douce brise estivale laisse place aux coups de vent du sud, qui fouettent 18 hectares de terrain autour de ma maison.
Ma première priorité a été de mettre en place des plantes brise-vent survivraient dans ces conditions! J’ai esquissé un plan pour intégrer ma maison au paysage. Rosa rugosa alba était le choix naturel. Ce rosier rugueux protège les plantes des bordures et son parfum vieillot est merveilleux les jours d’été.
Si vous coupez les fleurs fanées régulièrement, il vous récompensera en fleurissant tout au long de l’été, au grand plaisir des abeilles, et surtout des bourdons. Ces pollinisateurs se jettent sur ces beaux pétales de l’aube au crépuscule, et leur bourdonnement amplifié sonne comme un concert de trompettes. Et en automne, si vous aimez faire des confitures, les fruits de ces rosiers sont un régal pour vous comme pour les cerfs.
Les rosiers sont facilement contrôlés par le retrait des nouvelles cannes indésirables. Il suffit de les couper à la base. Si la variété alba est trop sauvage à votre goût, optez pour la variété rosa « Blanc Double de Coubert », si vous arrivez à la trouver. Il s’agit d’un rosier semi-double, avec le même parfum envoûtant et un peu plus voyant.
Les derniers bois à sept écorces ont des fleurs et un feuillage printaniers tardifs dont l’écorce varie du bordeaux au cuivre et du jaune soufre au vert citron. Offrez-leur un lieu ensoleillé et ils serviront à la fois de brise-vent et de toile de fond aux couleurs magnifiques. Et en plus, ce sont des durs à cuire. L’année dernière, le physocarpe à feuilles d’obier Physocarpus opulifolius s’est épanoui admirablement, avec une floraison printanière et un beau feuillage bordeaux qui devient flamboyant lorsque le soleil l’éclaire à contre-jour.
Le jardin est mon sanctuaire matinal
En ces temps difficiles, où l’on nous demande de rester chez nous pour protéger notre propre vie et celle de nos voisins, mon jardin est devenu mon sanctuaire. Une tasse de café ou de thé à la main, s’il n’y a pas de coup de vent ou qu’il ne pleut pas des cordes, je fais le tour dans ma propriété.
Chaque jour est un peu différent. Au début du printemps, il est facile de faire l’inventaire des nouveaux commencements : les boutons de rose verts des sedums, les feuilles de tulipes et des jonquilles poussant à travers le paillis, les pousses de pivoine d’un rouge profond pointant vers le ciel. Même les feuilles des hémérocalles commencent à se développer.
La nature est optimiste et les rayons du soleil plus puissants du mois de mars encouragent les érables à montrer leurs bourgeons de cuivre et les saules à étirer leurs tiges rouges et brillantes. Bientôt, je couperai toutes les branches et tiges flétries qui ont protégé les insectes pendant l’hiver. Chaque année est différente, selon la rigueur de l’hiver, la sécheresse du sol et le froid.
J’ai la chance de disposer à la fois d’un marais en bordure de ma prairie et d’une zone humide où une source naturelle coule toute l’année, de sorte que la menthe aquatique et les graminées sont toujours vertes, même dans cette région de Zone 5. L’eau y coule, claire et froide, et j’ai planté quelques branches de saule jaune, directement dans la boue, il y a deux ans. Elles mesurent trois mètres de haut et s’épanouissent au soleil au début du printemps. Les oiseaux se rassemblent autour de la zone humide – et on les entend du haut de la colline et de la route. Un voisin m’a fait remarquer la cacophonie des cardinaux, des étourneaux, des mésanges, des parulines jaunes et parfois d’un faisan rauque.
Plus tard au printemps, les bécasses, avec leur appel mystérieux créé par l’air déferlant sur leurs ailes, plongeront élégamment dans les champs. La zone marécageuse abrite des rainettes crucifères, qui chantent du début de la soirée jusqu’à la tombée de la nuit, leur volume et leur nombre orchestrés par la température de l’air.
Bientôt, il sera impossible de faire le suivi de l’inventaire, avec autant d’activité! Les bruants chanteurs, avec leurs rayures fantaisie, voltigent à travers les arbustes et les sous-bois, où les rosiers épineux les protègent des chats et des faucons maraudeurs.
Miracle de la nature – plantez-les pour embellir votre jardin
Si vous plantez les bonnes plantes au bon endroit, vous attirerez certains animaux dans votre jardin. Il y a deux ans, j’ai remarqué une fleur solitaire dans un champ près de la maison. Elle ressemblait à un pissenlit, en plus grand, mais ne s’ouvrait que le matin. Les fleurs étaient comme des marguerites jaunes, se balançant parmi les herbes sur leurs tiges filiformes et décharnées. Alors qu’elles se fanaient, un couple de chardonnerets jaunes est soudainement apparu, picorant les inflorescences et libérant ce qui ressemblait à du duvet.
J’ai recherché le nom de la plante et découvert qu’il s’agissait de salsifis des prés. Je l’ai laissé se ressemer dans une zone, et maintenant, chaque année, au moins trois douzaines de pinsons dorés descendent dans ce carré tous les matins du début au milieu de l’été. Il y a tant d’oiseaux qui dansent dans l’herbe qu’ils ressemblent à des décorations de Noël champêtres! Je suis très honorée de recevoir leur visite et de voir qu’ils se nourrissent de quelque chose qui pousse naturellement.
Une autre surprise merveilleuse a été ma plantation d’asclépiades tubéreuses il y a deux ans. Achetées dans un marché de producteurs locaux, ces deux plantes sont montées en tige très tard et ce n’est que l’année dernière qu’elles ont fleuri. J’ai été surprise lorsque leurs inflorescences rose sombre sont apparues, ravissantes, à côté de la sauge pourpre Carradonna.
Et j’ai été choquée de trouver non pas un, mais deux papillons monarques voletant le long de la bordure fleurie. Ils semblaient savoir que cette plante les attendait!
Et à mesure que l’été avançait, j’ai remarqué que quelque chose rongeait les feuilles de la plante, laissant de gros trous en forme de U. En regardant de plus près, j’ai vu une grosse chenille jaune, noire et verte, détruisant les feuilles. Et il n’y avait pas une, mais 13 chenilles de papillons monarques sur deux jeunes plantes! Je n’ai pas vu de chrysalides, et cette année je les protégerai en les mettant dans un aquarium, avec quelques feuilles, afin qu’elles ne deviennent pas la proie d’autres animaux sauvages.
C’est la même chose avec les digitales, les onagres et les asters indigènes. Je les laisse se ressemer, comblant les lacunes de ma frontière, pour maintenir les bruants chanteurs, les troglodytes, les colibris et les abeilles occupés toute la journée. Les plantes qui se sentent chez elles se multiplient, et bientôt vous aurez des fleurs pour votre prochain projet de lisière de propriété, ou pour votre voisin qui se lance dans le jardinage. Nous pouvons tous apprendre de la générosité de mère nature.
Des mauvaises herbes fantaisie, colorées à longueur de saison, pour vos pollinisateurs
En tant qu’artiste peintre, la couleur est mon inspiration créative et un incontournable en toute saison dans mon jardin. Votre jardin n’a pas à paraître en désordre pendant huit mois de l’année, comme la prairie qui se ternit en teintes brunâtres. Avec une épine dorsale d’arbustes à feuilles persistantes et à feuilles caduques offrant un intérêt à longueur d’année, vous obtenez une toile de fond charmante pour vos plantations vivaces et annuelles que vous mettez en vedette. Et nourrir la faune suppose d’assouplir un peu les règles.
Les pissenlits sont la première chose qui apparaît dans ma pelouse et sont souvent la SEULE plante mellifère disponible pour les abeilles au début du printemps. J’en laisse donc une énorme bande, et des insectes de toutes les couleurs, notamment des syrphes, des bourdons, des abeilles et les premiers papillons, se régalent de leurs fleurs jaune fluo. Les pissenlits sont complétés par les jonquilles, puis les premières fleurs des pommetiers.
Une fois que d’autres plantes commencent à fleurir, je commence à tondre ma pelouse. Les baptisies bleues – Baptisia australis – sont également l’une de mes plantes vivaces préférées. Elles sont très théâtrales au printemps, avec leurs tiges semblables à des asperges qui jaillissent du sol. Elles fleurissent à côté des tulipes et des alliums, et leurs jolies tiges à fleurs bleues sont comme des aimants pour la faune, notamment les abeilles désespérément en quête de pollen au début du printemps. Elles ressemblent à des lupins, sont faciles à cultiver et améliorent le sol en fixant l’azote. Si vous les laissez tranquilles, vous aurez trois ans plus tard une plante vivace de bonne taille. À l’automne, le feuillage devient jaune beurre et les fleurs peuvent produire un hochet de graines. Ce sont des amoureuses du soleil, qui tolèrent également un peu d’ombre.
J’ai construit un petit mur de pierre autour d’une terrasse orientée plein sud, et les abeilles hivernent parmi ses coins et ses recoins. Dans les crevasses, j’ai planté de l’æthionème des rochers, un phlox rose précoce qui fleurit pendant près de six semaines au printemps. Chaque année, je mets de côté également un petit tas de bois, après avoir empilé la majeure partie dans la cave : une dizaine de bûches demeurent ainsi dans le jardin, pour encourager les insectes, les campagnols, etc., à s’y établir pendant l’hiver.
À l’automne, j’ai laissé des asters envahir la frontière, même fin octobre, où ils seront butinés par les abeilles lors d’un dernier repas avant l’hiver.
Alors, ayez le courage de remplir la lisière de votre propriété d’arbustes fleuris aimés de la faune. Plus il y en aura, plus ce sera joyeux. Vous aurez de cette façon moins de travail et toute la joie d’un jardin de campagne. Lorsque j’achète des plantes ou que je les cultive à partir de graines, je me demande comment elles soutiendront la faune. S’agit-il d’un hybride fantaisie dont la couleur ou la forme ne sera pas reconnue et n’attirera par les abeilles ou les oiseaux? J’aime mon jardin précisément parce que la faune l »aime. Même les vers gris, qui ressemblent à de grosses limaces crémeuses et provoquent des taches brunes dans l’herbe, attirent et nourrissent des groupes d’étourneaux au printemps et des mouffettes au début de l’été.
Repaissez-vous de la générosité de la nature et du réconfort qu’elle procure en suscitant de l’espoir. Je suis fière que mon jardin certifié soit un paradis pour la flore et la faune. Vous pouvez faire une différence dès aujourd’hui. Achetez un sachet de semences de fleurs à saupoudrer dans un espace à la lisière de votre propriété, ou commencez par quelques jeunes plants achetés la pépinière locale que vous savez que les oiseaux et les abeilles adorent.
Apprenez à vivre et à laisser vivre, et votre faune locale vous en sera éternellement reconnaissante.
Apprenez-en plus sur la certification de votre jardin accueillant pour la faune ou le jardinage pour la faune.