Des citoyens inquiets réclament une interdiction immédiate des pesticides à base de néonicotinoïdes qui tuent les abeilles au Canada.
Ottawa a conclu des consultations sur les dernières évaluations des risques liés aux néonicotinoïdes le mardi, 13 novembre 2018.
Les experts sont d’accord
Sur cette question, la Fédération canadienne de la faune a collaboré avec 13 groupes voués à la conservation, à la santé et à la défense de l’environnement, dont l’Ontario Beekeepers’ Association. Ensemble, nous avons demandé au gouvernement fédéral de mettre un terme à l’utilisation des insecticides à base de néonicotinoïdes au Canada sans plus tarder.
Alors que les groupes de conservation, santé et défense de l’environnement appuient le projet d’interdiction des néonicotinoïdes du gouvernement fédéral, ils l’exhortent à accélérer le calendrier de protection des pollinisateurs, insectes aquatiques autres espèces utiles. Une interdiction urgente est nécessaire pour prévenir la mise en péril de l’environnement.
Depuis 2013, plus de 460 000 personnes au Canada ont participé à diverses campagnes visant à bannir les néonicotinoïdes, signant des pétitions et écrivant des lettres au gouvernement fédéral en faveur d’une interdiction rapide de ces pesticides. Au cours des derniers mois, plus de 83 000 partisans de la FCF se sont ajoutés à cette liste croissante de citoyens inquiets en appuyant notre plan en cinq étapes visant non seulement à interdire les néonicotinoïdes, mais également à collaborer avec les agriculteurs et les décideurs, et à restaurer l’environnement après les effets dévastateurs de ces pesticides.
Les risques sont inacceptables
Cette semaine, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) du Canada a mené à bien des consultations publiques sur les propositions de suppression progressive des néonicotinoïdes clothianidine et thiaméthoxame dans trois à cinq ans. En 2016, l’ARLA a proposé d’éliminer progressivement un troisième néonicotinoïde, l’imidaclopride — une décision qui n’a pas encore été finalisée. Les résultats? Les risques résultant de la plupart des utilisations des néonicotinoïdes demeurent inacceptables.
La proposition de suppression progressive au ralenti des principaux néonicotinoïdes permettrait de poursuivre leur utilisation jusqu’en 2023 ou au-delà, même s’il a été démontré que les risques environnementaux sont inacceptables. Ce retard injustifié entraînera de nouveaux dommages écologiques généralisés et évitables, et est contraire à la Loi sur les pesticides que Santé Canada est tenu de respecter.
En revanche, la nouvelle interdiction générale de l’utilisation des néonicotinoïdes de l’Union européenne entrera en vigueur en décembre 2018, soit sept mois seulement après l’approbation de la réglementation par les États membres. En France, une interdiction complète des néonicotinoïdes est en place depuis le 1er septembre 2018.
« Nous disposons de toutes les connaissances scientifiques nécessaires relatives aux néonicotinoïdes. L’interdiction des néonicotinoïdes est la seule option possible si nous voulons éviter des impacts graves à long terme sur les écosystèmes mêmes qui soutiennent l’agriculture au Canada. »
Carolyn Callaghan, Fédération canadienne de la faune
Le plan en cinq étapes de la FCF comprend :
- Un appel à l’interdiction de l’utilisation des néonicotinoïdes
- Le rétablissement des espèces affectées
- L’encouragement de la recherche-développement de technologies de lutte antiparasitaire plus sécuritaires
- Le soutien des agriculteurs par des alternatives pendant la période de transition
- Un plaidoyer pour une réforme de la manière dont le gouvernement protège notre approvisionnement alimentaire
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