Les feux de forêt font rage dans tout le pays. Découvrez comment les différents animaux réagissent et s’adaptent à ces incendies intenses.
L’été dernier, les feux de forêt ont ravagé plus de 18,4 millions d’hectares de terres au Canada, dont plusieurs « mégafeux » qui se sont révélés incroyablement difficiles à maîtriser. Ces incendies d’une intensité extrême peuvent brûler les forêts à une vitesse de 10 kilomètres à l’heure, prenant souvent une avance considérable sur les secours. En effet, il n’est pas toujours facile de détecter un feu de forêt, et il arrive qu’il ne soit découvert que quelques heures, voire quelques jours plus tard. Comme vous pouvez l’imaginer, la propagation et l’intensité de ces incendies font de leur confinement un défi de taille.
Comment les animaux réagissent-ils à ces feux de forêt? Cela dépend des espèces. Chaque animal a sa propre stratégie pour faire face à cette menace immédiate et aux conséquences de ces phénomènes dévastateurs.
Les mammifères terrestres
La plupart des mammifères terrestres peuvent détecter un feu de forêt à proximité, ce qui leur donne suffisamment de temps pour fuir la zone et éviter d’être brûlés. En général, les animaux âgés ou jeunes sont les plus vulnérables dans ces situations et peuvent périr dans les flammes. Certains mammifères qui parviennent à s’échapper peuvent se réfugier à proximité de zones peuplées par l’homme. D’autres, à savoir les prédateurs, pourraient profiter du chaos pour chasser les mammifères fuyant l’incendie. Certains petits mammifères peuvent décider de rester sur place et de s’abriter sous des troncs ou des rochers, ou même de s’enfouir dans la terre. Les mammifères font généralement partie des espèces les plus menacées par les feux de forêt une fois que ceux-ci ont été éteints, car ils doivent faire face à la destruction de leur habitat et éprouvent des difficultés à trouver des sources de nourriture. Malgré la violence de ces incendies, la régénération précoce des végétaux peut rapidement fournir un camouflage et une source de nourriture aux herbivores comme les cerfs, qui se délectent des jeunes pousses.
Les insectes
L’on pourrait croire que la plupart des insectes volants évitent facilement les incendies en s’enfuyant. Cependant, ces incendies se déplacent souvent rapidement, et de nombreux insectes ne peuvent tout simplement pas fuir assez rapidement. Cela dépend réellement de l’insecte.
Les abeilles solitaires, par exemple, nichent sous terre et peuvent souvent s’y abriter. Malheureusement, et à cause des changements climatiques, les feux de forêt que nous observons aujourd’hui sont plus chauds que jamais et pénètrent encore plus profondément dans le sol. Si l’on considère qu’environ 30 % des abeilles solitaires nichent dans les arbres et même dans les brindilles, elles deviennent beaucoup plus vulnérables. Les abeilles sociales, comme les bourdons, ne sont pas mieux loties. Elles nichent à la surface du sol et sont encore plus exposées au feu.
Mais les insectes sont aussi le premier groupe d’espèces à regagner leur habitat après un incendie, en particulier ceux qui creusent des galeries dans l’écorce des arbres. Ils deviennent à leur tour une source de nourriture pour d’autres espèces qui s’y installent, comme les oiseaux insectivores.
Les oiseaux
Les oiseaux ont la chance de pouvoir s’envoler loin des feux de forêt et de la fumée qu’ils dégagent. Cette faculté ne signifie pas pour autant que les oiseaux ne sont pas stressés : ils doivent trouver de nouveaux habitats et se retrouvent soudain en concurrence avec d’autres oiseaux pour la nourriture et l’eau. De plus, si les oiseaux sont en pleine migration et qu’un feu de forêt se déclare dans l’une de leurs aires de repos habituelles, ils devront peut-être trouver une nouvelle aire de repos et de ravitaillement, ce qui peut se révéler extrêmement difficile.
La faune aquatique
L’on aurait tendance à croire que les feux de forêt n’ont aucune incidence sur la faune aquatique, étant donné qu’elle vit… dans l’eau. Cependant, elles sont souvent gravement touchées par les incendies. Lorsque les arbres et les végétaux sont brûlés, des nutriments tels que l’azote et le phosphore sont émis et, après une averse, ces eaux de ruissellement peuvent être entraînées dans les eaux douces. Les conséquences de la pénétration de tout cet azote et ce phosphore dans les étendues d’eau sont graves; elle peut entraîner une baisse de la teneur en oxygène de l’eau et créer des zones mortes, rendant certaines zones inhabitables pour la faune aquatique. En outre, si du plastique et d’autres matériaux toxiques sont brûlés en même temps que les végétaux, les écoulements toxiques qui pénètrent dans les étendues d’eau risquent de les contaminer.
Végétation
Au-delà du fait que, de toute évidence, les plantes ne peuvent pas fuir le feu, nombre d’entre elles succombent aux flammes. Mais certaines espèces d’arbres, comme le pin gris et le pin tordu, ont une écorce et des cônes résistants au feu, et ont même besoin du feu pour que leurs cônes de semences s’ouvrent. De plus, une zone fraîchement brûlée peut éliminer les espèces rivales, ce qui permet aux graines des premières plantes dormantes de germer, comme l’épilobe à feuilles étroites.