En quoi consiste la Journée internationale de la diversité biologique?
C’est une journée pour réfléchir à la délicate toile de vie qui nous entoure et pour agir en sa faveur. C’est aussi une journée importante pour réaffirmer votre engagement continu envers la conservation canadienne!
Nous avons des solutions pour contribuer à freiner le déclin des espèces. Les spécialistes de notre équipe fournissent ces solutions en travaillant à freiner la perte d’espèces et d’habitats et à renverser la tendance. Et nous pouvons compter sur vous! Votre soutien nous aide à nous attaquer de front aux défis auxquels les espèces sauvages et leurs habitats sont confrontés.
Voici quelques plantes et animaux qui contribuent à la biodiversité et à la pollinisation :
Sphinx colibri (Hemaris spp.)
Certaines parties des ailes des sphinx colibris sont complètement transparentes. Leur comportement est semblable à celui des colibris, d’où leur nom. Ils se nourrissent en effet exclusivement pendant la journée et aspirent le nectar des fleurs en vol stationnaire. Ils sont répandus quasiment partout au Canada et vivent dans divers habitats, dont des jardins. Les larves se nourrissent de différentes feuilles, notamment de chèvrefeuille, de symphorines, d’aubépine, de cerisier et de prunier. Lorsqu’elles sont prêtes à devenir adulte, elles tombent au sol, dans la litière feuillue. Comme c’est le cas chez beaucoup d’espèces de papillons de jour et de nuit, sans l’atterrissage en douceur et l’abri offert par une litière feuillue et différentes matières végétales sous les arbres ou sous les arbustes, les chenilles ont peu de chance de survivre et de passer à l’état adulte. Vous pouvez aider ces espèces, mais aussi beaucoup d’autres, en laissant les feuilles tombées sous vos arbres et arbustes ainsi qu’en faisant pousser diverses plantes sous ces derniers, plutôt qu’en ayant une pelouse stérile. Cela profitera également à l’arbre ou à l’arbuste. La nature a en effet créé les feuilles pour retenir l’humidité et pour retourner petit à petit les nutriments aux racines. Si vous devez ramasser les feuilles, veillez à les composter au lieu de les jeter. De même, attendez que le temps soit plus doux pour que nos papillons de jour et de nuit aient la chance de terminer leur développement.
Monarde fistuleuse (Monarda fistulosa)
Cette fleur de couleur lavande, communément appelée monarde fistuleuse, n’est pas seulement bénéfique pour nos pollinisateurs, mais aussi pour les êtres humains. Les feuilles de la monarde fistuleuse sont aromatiques et peuvent être utilisées en assaisonnement, pour préparer du thé, ou comme parfum. L’huile extraite des feuilles était historiquement employée – et l’est encore aujourd’hui – à plusieurs fins médicinales, notamment pour soigner un rhume, des maux de tête, l’insomnie ou un mal de gorge. La monarde fistuleuse est une plante essentielle à une grande variété de pollinisateurs qui lui rendent visite pour son nectar. C’est le cas, par exemple, des abeilles, des guêpes (pour celles solitaires et non piquantes!), des colibris, des papillons et des syrphes. Cette plante vivace pousse dans les endroits ensoleillés : les forêts claires, les marais, les prairies, les berges et les bords des routes.
Monarque (Danaus plexippus)
Le monarque est reconnu pour sa longue migration. Leur migration commençant à la fin de l’été, les monarques en provenance de l’ouest des montagnes Rocheuses mettent le cap sur la côte californienne pour hiverner, tandis que ceux qui viennent de l’est prennent la direction du centre du Mexique. La perte de son habitat est la plus grande menace pour le monarque. La Fédération canadienne de la faune (FCF) a mis en place un réseau de droits de passage dans l’est et le sud de l’Ontario et s’est associée à des gestionnaires des terres pour créer des habitats de prés de fleurs sauvages pour les monarques et tous les pollinisateurs dans des zones telles que les bords de route et les corridors hydroélectriques. Notre objectif consiste à étendre cette initiative à l’ensemble du pays afin de constituer un réseau canadien pour les pollinisateurs. Vous pouvez les soutenir dans leur parcours en créant un jardin regorgeant de fleurs sauvages indigènes riches en nectar tout au long de la saison de croissance, comme la rudbeckie, l’eupatoire maculée, l’aster et, bien sûr, l’asclépiade commune ou une autre espèce d’asclépiade indigène à votre région. L’asclépiade est la seule source de nourriture des monarques lorsque ces derniers ne sont encore que des chenilles.
Asclépiade (Asclepias spp.)
Plante appréciée et importante pour les pollinisateurs, on retrouve des asclépiades dans toutes les provinces canadiennes bien qu’elles soient moins communes à Terre-Neuve et au Labrador. Pouvant atteindre 1,5 mètre de haut, ces fleurs sauvages sont soit de couleur blanche et verte, orange, ou rose pâle et magenta foncé. La sève à l’aspect laiteux qui peut couler sur ses feuilles et sur ses tiges lui vaut le nom anglais de « milkweed ». Les monarques, ainsi que quelques autres insectes, profitent de la composition amère et toxique de la sève de l’asclépiade : ce latex les rendant eux-mêmes nocifs, les prédateurs apprennent rapidement à éviter leurs couleurs orange et noires. Le Canada compte plusieurs espèces d’asclépiades, mais certaines d’entre elles, à l’instar de l’asclépiade commune et de la belle asclépiade, peuvent aisément proliférer. Par conséquent, certaines provinces (le Manitoba et la Nouvelle-Écosse) ne permettent pas la plantation de ces variétés, à des degrés divers. Si vous projetez de faire pousser des asclépiades dans votre jardin, vous pouvez empêcher ces plantes de devenir trop envahissantes en enlevant les têtes des fleurs avant qu’elles ne commencent à s’auto-ensemencer et en installant une barrière en plastique autour des racines.
Les asclépiades nous sont également utiles! Le duvet soyeux attaché aux graines est très léger, aérien et chaud. Ce dernier a plusieurs applications, dont l’isolation des vestes d’hiver et le rembourrage des gilets de sauvetage. Il fait en outre actuellement l’objet de recherches comme moyen de réduire le son et le poids des voitures et des ambulances. La soie a la capacité d’absorber l’huile et non l’eau; elle offre donc une façon efficace et naturelle de remédier aux déversements de pétrole. Les Autochtones utilisaient l’asclépiade pour fabriquer de la corde et des cordes pour leurs arcs ainsi qu’à des fins médicinales pour traiter des infections, des verrues ainsi que d’autres affections.
Papillon tigré du Canada (Papilio spp.)
Le papillon tigré est reconnaissable en raison de sa grande taille et de ses ailes jaunes rayées de noir. En outre, les « queues » sur ses ailes postérieures ressemblent à une queue d’hirondelle, ce qui lui vaut le nom anglais de « swallowtail ». Il se nourrit du nectar de différentes fleurs, mais a aussi besoin de minéraux qu’il extrait du sable humide, du compost et même du fumier – un comportement connu sous le nom de « pataugeage dans la boue ». Pour récolter le nectar et d’autres nutriments, il utilise son rostre, un organe buccal en forme de tube qui s’enroule quand il ne mange pas. Vous pouvez aider ces papillons en plantant diverses plantes à fleurs comme le lilas, l’aster, le phlox et l’échinacée. Leurs chenilles se nourrissent sur les saules, les cerisiers, les peupliers et les bouleaux.
Eupatoire (Eutrochium spp.)
La présence de l’eupatoire s’observe sur quasiment l’ensemble du territoire canadien et cette plante peut mesurer entre 0,6 mètre et deux mètres de haut. Sa floraison commençant au milieu de l’été et se terminant au début de l’automne, l’eupatoire attire nombre de pollinisateurs du Canada. Elle se trouve dans divers environnements, comme dans les marécages, les tourbières, les prés, les étangs, les clairières, et aux abords des cours d’eau à débit lent. Vous pouvez aider nos pollinisateurs en faisant pousser des eupatoires dans votre jardin. En raison de sa taille, cette plante peut être utilisée pour former un arrière-plan attrayant dans un massif de fleurs ou, si vous possédez un terrain plus grand, elle peut faire partie d’une prairie humide ou d’une zone proche d’un ruisseau. Aidez à conserver ses racines humides grâce à un paillis naturel, lequel gardera aussi les mauvaises herbes à distance et contribuera à maintenir les racines à une température stable durant l’été.
Bourdon terricole (Bombus terricola)
Présent à peu près partout au Canada, le bourdon terricole est reconnaissable grâce à ses bandes abdominales jaunes et noires. Les bourdons ont la possibilité d’augmenter leur température corporelle lorsque le temps se refroidit en faisant vibrer rapidement leurs muscles du vol. Tandis que la plupart des fleurs libèrent aisément leur pollen, certaines nécessitent ce que l’on appelle une pollinisation par vibration. C’est à ce moment que les bourdons interviennent et font vibrer leurs muscles du vol pour aider la fleur à libérer son pollen. Parmi les plantes qui utilisent cette forme de pollinisation, citons les bleuets, les tomates et les aubergines. Répertorié comme une espèce préoccupante en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada, le bourdon terricole était autrefois considéré comme étant l’une des espèces de bourdons les plus communes dans son aire de répartition canadienne. Récemment, toutefois, sa population a diminué d’approximativement 34 pour cent dans certaines régions du sud du Canada. Outre les variétés qui fleurissent en été et à l’automne, les reines des bourdons émergent pour butiner le nectar et le pollen de plantes, à l’instar du saule indigène, au début du printemps. Nos érables, nos cornouillers, nos amélanchiers, nos cerisiers et nos pruniers indigènes sont également des plantes de printemps essentielles aux abeilles en général.
Épilobe à feuilles étroites (Chamerion angustifolium)
Cette plante vivace est bénéfique pour beaucoup de pollinisateurs et est l’emblème floral du Yukon. L’épilobe à feuilles étroites croît rapidement après un feu de forêt, ce qui lui vaut le nom anglais de « fireweed ». Sur un terrain incendié, les graines dans le sol recyclent les nutriments subsistants, et les fleurs poussent et s’épanouissent pourvu qu’il y ait de grands espaces ouverts et que l’ensoleillement soit abondant. Une tige florale d’un épilobe à feuilles étroites peut produire jusqu’à 80 000 graines. Aussi, si vous plantez cette plante chez vous, veillez à éviter qu’elle ne se propage en supprimant la tête de la fleur après qu’elle ait été pollinisée, mais avant qu’elle ne répande des graines. L’épilobe à feuilles étroites s’épanouit par rhizomes. Il est donc recommandé d’installer une barrière autour de ses racines.
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Les gestes que vous posez aujourd’hui se feront sentir demain et pour l’avenir par les habitats et les espèces sauvages que nous travaillons à conserver.