Pourquoi créer des habitats de prairies le long des routes? Dans quel but? Les bordures des routes ne sont-elles pas sales, bruyantes et pleines de produits chimiques? Ces habitats ne sont-ils pas médiocres pour les pollinisateurs?
Nous pouvons tous témoigner de la valeur des pollinisateurs dans notre environnement et du fait que nous devons faire tout notre possible pour les protéger. Les pollinisateurs comprennent de nombreux insectes, comme des abeilles indigènes, des mouches, des coléoptères, des guêpes, des papillons et des papillons de nuit. Et ils ont besoin de se nourrir et de se reproduire.
Malgré ce qu’on pourrait penser, les habitats des prairies situés le long des bordures des routes peuvent être très adaptés aux pollinisateurs.
1. Les bordures des routes peuvent accueillir une grande surface d’habitats.
Les bordures des routes sont accompagnées d’immenses espaces qui peuvent être consacrés aux habitats : environ un million de kilomètres de routes rurales présentent ce potentiel au Canada. Si pour chaque route on comptait quatre mètres de large de prairies, cela ferait deux millions de mètres carrés, soit une énorme zone d’habitats. Si cette zone était plantée d’une diversité de fleurs sauvages et de graminées indigènes, elle fournirait de nombreuses ressources aux pollinisateurs, oiseaux, petits mammifères, amphibiens et reptiles.
2. Les bordures des routes représentent beaucoup de nourriture.
Certains asters fleurissent à la fin de l’été, tandis que d’autres fleurissent au milieu ou à la fin de l’automne. Leurs couleurs varient du violet foncé ou pâle au blanc.
Les fleurs sauvages fournissent du pollen et/ou du nectar à diverses espèces de pollinisateurs. Les graminées et les herbes non graminéennes sont des plantes hôtes des chenilles, papillons et papillons de nuit. Diverses espèces d’abeilles utilisent les bordures des routes à des fins de nidification, en particulier des espèces qui nichent au sol, car celui-ci n’est pas perturbé contrairement aux terres adjacentes, comme les champs agricoles.
3. Les bordures des routes établissent des liens entre les habitats
Les routes sont linéaires et permettent de relier les habitats fragmentés. Elles deviennent des voies de déplacement et des sources d’alimentation.
4. Les bordures des routes offrent des fleurs diverses à diverses étapes du cycle de vie
Les prairies situées en bordure des routes peuvent fournir une variété de fleurs, qui fleurissent à divers moments de l’année et soutiennent le cycle de vie de divers pollinisateurs.
5. Les bordures des routes créent des zones tampons vertes
Les deux premiers mètres des bordures des routes sont les plus exposés à la poussière, au bruit et à la pollution. La concentration diminue à mesure que l’on s’éloigne des bordures. De nombreux gestionnaires de voirie sont tenus de tondre une bande de sécurité d’environ deux mètres de large, pour améliorer les conditions de visibilité et de sécurité. Les plantes indigènes, si on les laisse pousser sans les faucher à l’extérieur de cette zone, représentent un grand potentiel d’habitats de prairies.
6. Les gestionnaires évitent de planter dans des zones à forte circulation automobile
Les routes sur lesquelles la circulation automobile et la vitesse sont limitées sont mieux adaptées pour les habitats de pollinisateurs. Cela signifie que l’on n’effectue pas de plantations sur les autoroutes séries 400. Il faut en outre éviter de planter sur les terre-pleins, qui sont dangereux pour les pollinisateurs, car ils les incitent à traverser les voies de circulation.
7. Les pollinisateurs demeurent dans les zones les plus sécuritaires
Les pollinisateurs adultes sont mobiles. Ils peuvent choisir de se nourrir dans des zones disposant de davantage de ressources, moins poussiéreuses, moins bruyantes et moins agitées de turbulences. Certaines études laissent entendre que les pollinisateurs évitent activement les zones à forte concentration de métaux. Ils sont intelligents!
8. Les pollinisateurs de plus grande taille sont moins touchés
Les abeilles et les papillons sont probablement moins touchés par les turbulences en bordure des routes en raison de leur plus grande taille.
9. Les pollinisateurs s’adaptent au bruit
Il a été démontré que le bruit génère initialement une augmentation de la fréquence cardiaque des papillons monarques, mais que ceux-ci s’adaptent après sept à douze jours.
10. Les pollinisateurs ne sont pas dérangés par les métaux lourds
Le taux de survie des chenilles des papillons monarques contenant 10 à 66 parties par million de zinc (résultant des plantes poussant en bordure de route dont elles se nourrissent) n’a pas été significativement modifié.
De nombreuses études supplémentaires sont nécessaires pour préciser comment certains pollinisateurs réagissent à des produits chimiques spécifiques; cependant, à l’heure actuelle, ces habitats de bordures des routes sont très prometteurs pour soutenir nos pollinisateurs. En adoptant une approche réfléchie de la tonte et de l’application des herbicides, nous pouvons renforcer ces habitats pour les pollinisateurs.