Si vous pensiez que l’utilisation du sel de voirie n’affectait nos lacs et nos rivières qu’en hiver, détrompez-vous!
Du sel de voirie, généralement du chlorure de sodium, est déversé sur nos routes, trottoirs et stationnements en hiver dans l’optique d’assurer leur sécurité et de réduire les accidents. Or, bien que ce chlorure joue un rôle précieux en hiver, il ne se contente malheureusement pas de rester sur ces surfaces. Avec le temps, de grandes quantités de sel se retrouvent aussi, par ruissellement et lessivage, dans les plans d’eau environnants.
Des échantillons d’eau ont été prélevés dans les rivières Humber et Don, et les ruisseaux Etobicoke et Mimico, en juillet et août 2019 dans le cadre d’une étude récente de l’Université de Toronto. Les résultats ont montré que près de 90 % des cours d’eau étudiés dépassaient les lignes directrices canadiennes en matière d’exposition chronique au chlorure et que 13 % d’entre eux avaient des concentrations de chlorure supérieures aux seuils d’exposition aiguë, même en été. Les concentrations les plus élevées ont été trouvées dans les cours d’eau situés à l’intérieur des limites des villes.
Répercussions sur la faune
Quelles répercussions ces concentrations élevées ont-elles sur la faune? Pour commencer, une telle quantité de chlorure est suffisante pour avoir des répercussions négatives sur jusqu’à deux tiers des formes de vie aquatique dans un certain nombre de lieux. Des concentrations accrues de chlorure peuvent entraîner un stress physiologique chez les organismes d’eau douce et gravement nuire à leur osmorégulation – la capacité de leurs corps à équilibrer le rapport eau-sel – ce qui peut entraîner leur mort.
Il a été démontré que des concentrations élevées de chlorure altèrent les réseaux trophiques et les communautés biotiques. Bien que certaines espèces puissent s’habituer à des taux accrus de chlorure dans leur environnement aquatique, d’autres n’en sont pas capables, notamment des espèces qui sont déjà en péril comme le méné long en voie de disparition, un poisson de la famille des vairons qui vit dans la zone d’étude.
Le sel de voirie est l’une des principales causes d’augmentation de la salinité de nos cours d’eau. Les Canadiens déversent chaque année environ sept millions de tonnes de sel sur les routes et les rues. Bien que des progrès aient été réalisés pour réduire notre dépendance vis-à-vis du sel de voirie – notamment par l’utilisation de la saumure, du jus de betterave et des capteurs infrarouges de température de la chaussée – il existe d’autres options pour les particuliers et les entreprises privées.
Solutions de remplacement du sel
Il est souhaitable avant toute chose d’éviter que les gens glissent et tombent dans leur allée ou sur leur terrasse. Les solutions de remplacement ci-dessous peuvent correspondre à ce que vous recherchez, non seulement pour votre sécurité, celle de votre famille et de vos visiteurs, mais aussi pour votre lac!
- Si possible, déblayez la neige à l’aide d’une pelle, d’un chasse-neige ou d’une souffleuse. Vous empêcherez ainsi la formation de glace.
- Du sable.
- De la litière pour chat non agglomérante.
- Du café moulu.
- De la cendre.
- Si vous utilisez du sel, n’oubliez pas que son efficacité est limitée. En déverser plus n’augmente pas les résultats, aussi n’utilisez que la quantité recommandée. N’oubliez pas que si la température est inférieure à -10 °C, il fait généralement trop froid pour que le sel agisse.
Gardez à l’esprit que ces produits de remplacement peuvent aussi ruisseler dans les plans d’eau environnants. Au printemps, supprimez autant que possible ces matériaux de remplacement pour les empêcher d’aboutir dans votre lac.
Pour plus d’informations sur ce que vous pouvez faire pour améliorer les conditions pour votre lac, visitez Aimezvotrelac.ca.