Nous avons le plaisir d’annoncer la mise à jour de la Base de données sur les obstacles aquatiques du Canada!
Afin de célébrer la Journée mondiale des rivières et de fleuves qui a eu lieu le 24 septembre 2024, la Fédération canadienne de la faune (FCF) a ajouté encore plus de fonctionnalités à l’outil Web de la Base de données sur les obstacles aquatiques du Canada (BDOAC). Ces mises à jour nous permettront de mieux comprendre les répercussions des obstacles aquatiques sur les poissons et leurs habitats et offriront à la population canadienne une nouvelle façon de nous aider à améliorer les données de la BDOAC.
La BDOAC est un dépôt central et organisé offrant un accès facile et libre à des données standardisées sur les obstacles et la connectivité au Canada. Cet outil est d’une grande importance pour appuyer les efforts déployés dans les nombreux domaines et secteurs relatifs à la connectivité des milieux d’eau douce et aux obstacles aquatiques. De nombreux groupes gouvernementaux fédéraux et provinciaux, chercheurs, ONG de conservation et groupes autochtones et communautaires partout au Canada utilisent déjà la BDOAC.
- Écoutez notre webinaire complémentaire sur les mises à jour apportées à la BDOAC pour en savoir plus et découvrir comment fonctionne l’outil Web de la BDOAC >
La Base de données sur les obstacles aquatiques du Canada est un projet pluriannuel financé en partie par Pêches et Océans Canada.
La Base de données sur les obstacles aquatiques du Canada est aussi financée en partie par RBC Fondation en soutien à Techno nature RBC.
Amélioration continue de la BDOAC
La version initiale de la BDOAC datant du 24 septembre 2022 incluait des données sur les éléments suivants :
- Barrages (> 36 000 structures)
- Chutes d’eau (> 25 000 structures)
- Passes migratoires (> 400 structures)
Mais ces ensembles de données ne sont pas parfaits. Il manque des données, certaines structures ne sont pas répertoriées, et nous devons ajouter les caractéristiques manquantes à la plupart des points de données existants. Cependant, nous nous engageons à maintenir la BDOAC comme étant la source d’information la plus exhaustive pour les données sur les obstacles aquatiques au Canada en continuant à chercher des moyens de l’alimenter. Au cours des deux dernières années, nous y avons ajouté des données sur plus de 3 000 caractéristiques, et nous y intégrons actuellement des informations provenant de plus de 800 sources de données!
Il est important de mettre à jour et d’améliorer les données existantes de la BDOAC afin de simplifier la compréhension de l’ampleur du problème que posent les obstacles aquatiques, de plaider en faveur du changement et de déterminer la priorité des obstacles pour la restauration écologique. Il existe toutefois d’autres mesures importantes que nous pouvons prendre pour actualiser la BDOAC et nous assurer que nous l’améliorons continuellement et qu’elle apporte une valeur ajoutée dans tout le pays.
Nous avons le plaisir de vous présenter deux mises à jour importantes que nous venons tout juste de publier :
- Données nationales sur les franchissements de cours d’eau : Nous avons ajouté un nouveau type d’obstacle aquatique à la version 1.0 de l’ensemble de données national sur les franchissements de cours d’eau de la BDOAC.
- Contribution du public concernant les obstacles locaux : Une nouvelle fonctionnalité de l’outil Web de la BDOAC permet à tous les utilisateurs de cliquer sur un obstacle et de nous fournir des informations basées sur leur connaissance de la situation à l’échelle locale.
Ces deux mises à jour permettront d’améliorer la BDOAC au fil du temps, de combler les lacunes de données et de mieux soutenir les importants efforts de conservation et de restauration liés à la connectivité des milieux d’eau douce et aux passages à poissons au Canada.
1. Publication de l’ensemble de données national sur les franchissements de cours d’eau
Nous savons que les obstacles aquatiques sont répandus au Canada, qu’il est nécessaire de les éliminer pour restaurer le lien entre les écosystèmes d’eau douce et l’accès aux habitats vitaux, et que les projets de restauration demandent de grands investissements. Cependant, d’importantes questions restent encore sans réponse :
- « Combien d’obstacles retrouve-t-on au Canada?
- Quelle est la superficie des habitats qui est inaccessible aux poissons et aux autres espèces?
- Comment pouvons-nous déterminer la priorité des obstacles à restaurer et optimiser les avantages que cela conférera aux espèces? »
La BDOAC est conçue pour être une source d’information exhaustive permettant de répondre à ces questions au Canada.
Les données existantes de la BDOAC sur les barrages, les chutes d’eau et les passes migratoires nous permettent de répondre en partie à ces questions et ont joué un rôle essentiel dans la conservation de la connectivité et la restauration des passages à poissons à ce jour. Cependant, il existe d’autres types d’obstacles aquatiques importants dans le paysage qui affectent la connectivité des milieux d’eau douce et les passages à poissons, y compris les franchissements de cours d’eau.
En quoi consiste un franchissement de cours d’eau?
Un franchissement de cours d’eau est un terme générique désignant tout élément d’infrastructure de transport (comme une route, une voie ferrée ou un sentier) qui traverse un cours d’eau ou une rivière. La mise en place d’une structure est nécessaire pour que la circulation puisse traverser la masse d’eau, mais elle doit aussi permettre à l’eau de continuer à s’écouler. Les franchissements de cours d’eau peuvent être des structures à fond fermé comme les ponceaux, ou à fond ouvert comme des ponts, ou encore des gués. Les ponceaux, en particulier, bloquent souvent les déplacements des poissons s’ils sont trop petits, trop abrupts ou trop hauts par rapport au cours d’eau.
La première version de l’ensemble de données national sur les franchissements de cours d’eau de la BDOAC (version 1.0) comprend ce que nous appelons des « franchissements modélisés ». Les franchissements modélisés sont des franchissements de cours d’eau générés automatiquement à partir de l’intersection des cours d’eau et des réseaux de transport (routes, voies ferrées et sentiers) au Canada. Des couches numériques représentent ces caractéristiques, et chaque fois qu’un réseau de transport croise un ruisseau ou une rivière, nous supposons qu’il existe une sorte de structure de franchissement de cours d’eau. Il s’agit d’un point de départ utile, mais ces franchissements modélisés n’ont pas été vérifiés sur le terrain; beaucoup d’entre eux ne constitueront pas un obstacle au passage des poissons, et certains pourraient même ne pas exister (en raison d’erreurs dans les couches numériques relatives aux cours d’eau et aux réseaux de transport).
Avec la version 1.0, nous publions des données sur plus de 1,5 million de franchissements de cours d’eau modélisés au Canada. Ce nombre est beaucoup plus élevé que les quelque 30 000 barrages répertoriés dans la BDOAC. Si l’on se fie à ce nombre, les franchissements de cours d’eau pourraient avoir un effet cumulatif significatif sur la connectivité des milieux d’eau douce. Il s’agit là d’un problème important. Toutefois, comme nous l’avons mentionné, bon nombre de ces sites peuvent ne pas constituer un obstacle au passage des poissons en réalité.
Étude des données en profondeur
Si nous étudions les données plus en profondeur, nous pouvons commencer à réduire l’estimation du nombre de franchissements de cours d’eau susceptibles de nuire au passage des poissons. Nous savons que plusieurs ponts ou structures à fond ouvert n’empêchent pas le passage des poissons. Cependant, nous ne sommes pas encore en mesure de prédire si les franchissements sont à fond ouvert ou non dans la majeure partie du pays.
Nous pouvons déterminer si un franchissement est à fond ouvert en fonction de la taille du cours d’eau lorsque les couches numériques des réseaux de transport comprennent des informations sur le pont, ou lorsqu’il est visible sur les images satellites. Dans les régions où nous avons accès à ces renseignements, nous estimons qu’environ 5 % des franchissements sont des structures à fond ouvert. Si nous extrapolons ce pourcentage à l’ensemble du pays, cela représente environ 75 000 structures à fond ouvert qui n’ont pas de répercussions sur les passages à poissons.
Réduction des possibilités
Il est possible de réduire davantage notre estimation du nombre de franchissements de cours d’eau affectant les déplacements des poissons en excluant les cours d’eau les plus petits.L’état des cours d’eau d’amont est extrêmement important pour les poissons, car ces cours d’eau contribuent à la qualité des habitats en aval. Toutefois, ils sont souvent inutilisés par les poissons ou n’ont qu’une utilité directe marginale pour eux, de sorte que les obstacles qui s’y trouvent ne sont généralement pas importants. L’ordre des cours d’eau est une mesure de leur taille. Les cours d’eau de premier ordre sont les plus petits : ils représentent souvent les cours supérieurs des systèmes ou des ravines de drainage dans les zones d’altitude.
Nous n’avons recueilli des données sur l’ordre des cours d’eau que pour une partie du pays. Nous constatons qu’environ 61 % de tous les franchissements dans ces régions traversent des cours d’eau de premier ordre. À l’échelle nationale, cela signifie que 915 000 franchissements peuvent traverser des cours d’eau de premier ordre et ont une probabilité plus faible de fragmenter les habitats utilisables par les poissons, ce qui fait des quelque 510 000 franchissements de cours d’eau restants des obstacles potentiels (si l’on ne prend pas en compte les 75 000 structures à fond ouvert). Il faut évaluer ces franchissements sur le terrain pour déterminer s’ils constituent des obstacles et s’ils bloquent des habitats importants.
Enfin, les données existantes sur l’évaluation des franchissements de cours d’eau indiquent que 60 à 80 % des structures à fond non ouvert nuisent au passage des poissons. Si nous appliquons ces taux aux 510 000 obstacles potentiels, nous pouvons estimer que 306 000 à 408 000 franchissements de cours d’eau peuvent entraver le passage des poissons au Canada.
De 306 000 à 408 000 franchissements de cours d’eau peuvent entraver le passage des poissons au Canada
Même dans ce cas, il est possible que tous ces franchissements ne doivent pas être restaurés en priorité. Par exemple, nous avons examiné 2 500 obstacles potentiels le long de la rivière Horsefly, en Colombie-Britannique, et constaté que seuls 45 d’entre eux bloquaient réellement l’habitat du saumon du Pacifique. Parmi ceux-ci, 13 obstacles à eux seuls obstruaient 75 % de l’habitat. Cela signifie que la majeure partie du problème peut être résolue en éliminant seulement 13 des 2 500 obstacles potentiels!
Les analyses permettent de trouver de vraies solutions
Il s’agit bel et bien d’un problème majeur, mais il est possible de le résoudre. Même si 408 000 est un nombre important, il s’agit d’un bon point de départ pour hiérarchiser les évaluations et les autres efforts visant à quantifier l’effet de ces structures sur la connectivité des milieux d’eau douce. En continuant à mettre à jour et à raffiner les données sur les franchissements de cours d’eau dans la BDOAC, nous serons en mesure de mieux établir les priorités en matière d’efforts de restauration visant à améliorer les passages à poissons et à faciliter l’accès aux habitats importants pour différentes espèces de poissons.
La couche sur les franchissements de cours d’eau de la BDOAC continuera d’être améliorée au fil du temps. Nous recherchons actuellement des données existantes sur l’évaluation des franchissements de cours d’eau pour les intégrer à notre ensemble de données, ce qui nous permettra d’avoir une plus grande certitude quant au nombre d’obstacles potentiels ayant la forme de franchissements de cours d’eau. À cette fin, nous développons également des outils pour promouvoir la collecte d’un plus grand nombre de données d’évaluation sur le terrain, notamment une application mobile d’évaluation rapide des obstacles par la communauté et des protocoles nationaux normalisés d’évaluation des franchissements de cours d’eau. Demeurez à l’affût d’autres mises à jour sur ces outils!
2. Soumission par le public d’informations sur les obstacles à l’aide de l’outil Web
Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, il existe de nombreux obstacles aquatiques potentiels au Canada et plusieurs points de données pour lesquels nous avons besoin de plus d’informations. Bien que la FCF dispose d’une équipe dévouée qui recherche continuellement de nouvelles informations à intégrer à la BDOAC, elle ne peut pas combler toutes ces lacunes de données toute seule. Elle a besoin d’aide, et c’est là que vous intervenez!
Avec cette version, nous lançons une nouvelle fonctionnalité qui permet aux utilisateurs de fournir des informations sur les obstacles aquatiques directement sur l’outil Web. Nous avons essayé de simplifier au maximum le processus de partage de connaissances sur les structures de votre région. Une fois dans l’outil Web, il vous suffit de trouver l’obstacle qui vous intéresse sur la carte, de naviguer jusqu’à celui-ci et de cliquer sur le point qui le représente. Une fenêtre contextuelle s’ouvrira alors et affichera les informations dont nous disposons sur cet obstacle. Si vous remarquez qu’il manque des informations, vous pouvez cliquer sur « Mettre cette info à jour » dans la fenêtre contextuelle, ce qui ouvrira un formulaire que vous pourrez remplir.
Nous espérons que cette nouvelle fonctionnalité nous permettra de collaborer avec la population canadienne partout au pays pour améliorer la BDOAC plus rapidement et ainsi offrir un produit encore meilleur pour soutenir les efforts liés à la connectivité des milieux d’eau douce et aux passages à poissons au Canada. Nous sommes reconnaissants pour toute aide que vous nous apporterez!
Quelles sont les prochaines étapes pour la BDOAC?
La FCF s’efforce de compiler les données sur l’évaluation des franchissements de cours d’eau et de poursuivre ses recherches pour combler les lacunes de données. Grâce aux informations que vous pouvez nous fournir à l’aide des nouvelles fonctionnalités, nous sommes enthousiastes à l’idée de continuer à améliorer la BDOAC et de la maintenir comme étant la source la plus exhaustive d’informations sur les obstacles aquatiques et la connectivité des milieux d’eau douce au Canada.