Vous adorez passer du temps en famille et entre amis sur votre propriété au bord de l’eau.
C’est un endroit où échapper au tumulte du quotidien. Un endroit où vous pouvez regarder les enfants nager dans le lac, boire votre café sur le quai, écouter le majestueux chant des huards et profiter du rythme ralenti qu’offre la saison estivale.
Vous avez peut-être remarqué au fil des ans que la qualité de l’eau du lac n’est plus aussi bonne, que le rivage a subi de l’érosion, que vous ne voyez plus une aussi grande diversité de la faune qu’autrefois. Peut-être souhaitez-vous changer les choses, mais vous ne savez pas comment vous y prendre. Peut-être que l’argent et le temps sont des enjeux. Vous trouverez ci-dessous quelques suggestions de mesures que vous pouvez entreprendre, des mesures qui peuvent faire une réelle différence, peu importe votre budget!
Pas de budget ou petit budget
Conseil no 1 : Vous pouvez créer une zone tampon riveraine en ne faisant pratiquement rien. C’est la vérité!
Pourquoi? Une zone tampon riveraine est une bande de végétation indigène – des arbres, des arbustes, des herbes, des vivaces – qui se trouve sur votre propriété le long de la rive. Cette zone est importante pour de nombreuses raisons. Elle intercepte les contaminants avant qu’ils n’atteignent le lac, permet de réduire l’érosion, améliore la qualité de l’eau et sert d’habitat à la faune.
Comment? Cessez de tondre une section de la pelouse près de la berge. Les semences dormantes et les graines apportées par les oiseaux et les autres espèces sauvages prendront vie. Bien qu’une zone tampon d’une taille quelconque soit mieux que rien, plus elle est grande, mieux c’est! La taille recommandée est d’au moins 10 m de large.
Conseil no 2 : Ne touchez pas aux arbres tombés et à la végétation aquatique.
Pourquoi? Les arbres et les branches qui sont tombés dans l’eau ou aux abords de la rive devraient être laissés là, tout comme la végétation aquatique. En outre, il peut être nécessaire d’obtenir un permis pour les enlever! Ils servent d’habitat aux poissons et aux espèces sauvages. Ils offrent une protection aux petits poissons et aux autres espèces aquatiques puisque ces derniers peuvent y avoir recours pour se cacher des prédateurs et y trouver de l’ombre. Ces éléments apportent une transition de la terre à l’eau pour les grenouilles et les tortues, et participent même à la protection contre l’érosion.
Comment? Là aussi, c’est facile : laissez-les où ils sont!
Conseil no 3 : Cessez l’utilisation de pesticides et d’engrais synthétiques.
Pourquoi? Jusqu’à 35 pour cent des précipitations peuvent s’écouler des pelouses et atteindre les lacs en emportant avec elles des pesticides et des engrais, parmi tant d’autres polluants. Une étude de l’Institut d’études géologiques des États-Unis a découvert des concentrations plus élevées de certains pesticides dans les cours d’eau urbains qu’en milieu agricole. Il faut savoir que certains pesticides causent la mort d’insectes bénéfiques, affectant ainsi les oiseaux qui s’en nourrissent, mais aussi les plantes non cibles, et peuvent être toxiques pour les poissons.
Comment? Arrêtez d’utiliser ces produits! Cela ne signifie pas que vous devez abandonner vos rêves d’avoir une belle pelouse puisqu’il existe des options plus sécuritaires. Ne manquez pas de consulter ce site Web pour obtenir de l’information sur l’entretien des pelouses.
Moyen budget
Conseil no 4 : Améliorez votre zone tampon avec des plantes.
Pourquoi? L’importance des zones tampons riveraines a déjà été discutée précédemment, mais peut-être voulez-vous y ajouter certaines fleurs ou attirer une espèce sauvage précise.
Comment? Dans ce cas, plantez vos fleurs indigènes préférées. Vous pourriez y mettre des plantes qui fleurissent à différents moments de l’année ou qui présentent diverses formes de fleurs. Vous obtiendrez une zone tampon de rêve en un rien de temps et vous pourrez observer des pollinisateurs et d’autres espèces bénéfiques en visite sur vos plantes!
Conseil no 5 : Entretenez votre fosse septique ou bac à eaux usées.
Pourquoi? Même si ce conseil se trouve dans la catégorie « moyen budget », il ne peut tout simplement pas être ignoré. Vous devez entretenir votre fosse septique. Si elle ne fonctionne pas correctement, les nutriments excédentaires peuvent s’écouler dans votre lac, favorisant la croissance de mauvaises herbes et d’algues. Non seulement la prolifération d’algues et l’abondance de plantes nuisibles rendent la baignade et la navigation désagréables, mais elles peuvent aussi affecter la qualité de l’eau pour les poissons et la faune. Cet excès de nutriments peut également contaminer votre eau potable et celle de vos voisins, ainsi que diminuer la valeur de la propriété.
Comment? En fonction de sa taille et de la fréquence d’utilisation, la fosse septique devrait être vidée tous les trois à cinq ans. Il est préférable de le faire durant l’été ou au début de l’automne. Cela donne le temps nécessaire aux activités bactériennes de s’installer et de reprendre avant l’hiver. Si vous avez un bac à eaux usées, vérifiez-le régulièrement pour vous assurer qu’il n’est pas plein. S’il n’est pas vraiment utilisé durant l’hiver, laissez-y environ 30 cm (1 pied) de liquide afin de conserver l’action bactérienne et de réduire les risques de dommages causés par le gel. Lors de la vidange de votre fosse, veillez à ce qu’elle soit également inspectée, et ce, toujours par un professionnel agréé. Il y a d’autres choses importantes à ne pas oublier! Diminuez votre utilisation d’eau afin que la boue constituée de solides accumulés reste au fond de la fosse, ne jetez pas aux toilettes ce qui ne provient pas de vous, ne conduisez pas et ne garez pas de véhicules au-dessus du champ d’épuration, et laissez une zone tampon de 5 à 10 mètres exempte d’arbres et d’arbustes, en raison de leurs racines, autour de votre fosse septique. Si vous êtes en mesure de coordonner la vidange de votre fosse à celle de vos voisins, vous pourriez même faire des économies. Pour obtenir plus d’information à propos des fosses septiques, cliquez ici (en anglais).
Conseil no 6 : Ouvrez une voie vers le rivage.
Pourquoi? Si le dénivelé vers la rive est faible à modéré et que vous souhaitez protéger votre propriété de l’érosion, un sentier bien conçu peut aider. Un chemin limite la circulation pédestre à une seule zone, protégeant ainsi le sol délicat et les berges fragiles souvent associés aux côtes.
Comment? Le sentier devrait suivre les contours de la pente en formant un « s ». Un sentier qui se rend à la rive en ligne droite favorise l’érosion comme la gravité peut entraîner le sol et le ruissellement directement vers l’eau. N’oubliez pas de recouvrir votre chemin d’un matériau approprié au dénivelé. Le tableau ci-dessous vous présente les options.
Pente | Sentier | Matériaux de revêtement |
Pente douce | Sinueux ou droit | Aiguilles de pin/feuilles, copeaux de bois et gravier concassé, ou mélange anti-érosion |
Pente modérée | Sinueux | Copeaux de bois et gravier concassé et/ou mélange anti-érosion |
Pente abrupte | Sinueux | Mélange anti-érosion, quoiqu’on un escalier surélevé et sans contremarches soit préférable dans ce cas-ci |
Source : https://loveyourlake.ca/project/stairs-or-pathway/ (en anglais)
Gros budget
Conseil no 7 : Si l’accès au rivage se fait par une pente abrupte, construisez un escalier.
Pourquoi? Ceci concerne seulement les propriétés riveraines ayant un fort dénivelé pour accéder au rivage. Dans ce cas, il est recommandé de bâtir un escalier, une option bien plus sécuritaire qu’un sentier, pour limiter la circulation pédestre et pour protéger le sol délicat de la rive. Les coûts seront déterminés en fonction de la taille de l’escalier.
Comment? L’escalier ne devrait pas avoir de contremarches et les planches de ses marches devraient être espacées d’environ 2,5 cm afin de laisser passer la pluie plutôt que de s’écouler jusqu’au lac. Cela permet également à la végétation qui se trouve en dessous d’avoir du soleil et de pousser, formant une autre protection contre l’érosion. Vous pouvez y ajouter quelques paliers pour pouvoir vous reposer et regarder le magnifique paysage!
Conseil no 8 : Si vous possédez un quai permanent – en caisson, en béton ou sur pilotis permanents – que vous souhaitez remplacer, ou si vous n’avez pas de quai, mais que vous voulez en bâtir un, choisissez une option respectueuse de l’environnement : un quai en porte-à-faux, flottant ou sur pieux.
Pourquoi? Les quais permanents restent en place tout au long de l’année et sont soutenus par des caissons ou des piliers de béton pouvant modifier ou endommager l’habitat des poissons et empêcher l’eau de circuler. En général, il n’est plus possible d’obtenir un permis pour la construction d’un quai permanent. En revanche, les quais respectueux de l’environnement peuvent être sortis de l’eau pour l’hiver et perturbent moins l’habitat des poissons et des berges. Découvrez les avantages de chaque type de quais écologiques ici (en anglais).
Comment? Qu’il s’agisse du remplacement d’un quai ou de l’installation d’un nouveau, vous devez obtenir tous les permis et toutes les approbations nécessaires avant de commencer. Il est de votre responsabilité de vous assurer que votre projet a été autorisé par tous les organismes de réglementation. Communiquez tout d’abord avec Pêches et Océans Canada ainsi qu’avec le ministère provincial des Ressources naturelles. Optez pour un quai écologique comme indiqué ci-dessus et placez-le loin des zones humides et des frayères.
Conseil no 9 : Installez des gouttières à votre chalet si ce n’est pas déjà fait.
Pourquoi? Les gouttières permettent d’éloigner l’eau de la base de votre bâtisse, protégeant ainsi sa fondation. Elles permettent également d’assurer une protection contre l’érosion causée par les précipitations en contrôlant le ruissellement à partir du toit. Sans elles, ce ruissellement emporterait des nutriments supplémentaires et de la terre au lac, pouvant nuire à la vie aquatique et réduire les aires de baignade.
Comment? Il est important de vous assurer que les gouttières se déversent dans une citerne pluviale couverte d’une moustiquaire ou dans un puisard construit avec des roches et des plantes. Cela permet de rafraîchir et de purifier l’eau en ralentissant l’écoulement des eaux de pluie et en favorisant leur filtration par le sol.
Certains de ces projets peuvent requérir l’obtention d’un permis. Avant de commencer, faites vos recherches et vérifiez auprès de Pêches et Océans Canada, de votre gouvernement provincial et de votre municipalité.