Après une deuxième année d’université tumultueuse, je ne savais pas trop quoi faire durant l’été à venir. Mes amis retournaient chez eux ou se rendaient ailleurs pour un emploi. Je sentais donc la pression de me tenir occupée. J’avais terminé mon cours de science pratique, et je me posais encore  la question à savoir où je me voyais dans le monde de la science. Comme j’adore les animaux, je cherchais un stage où je pouvais m’épanouir, sans pour autant travailler dans une clinique vétérinaire.  Je suis tombée sur un stage auprès d’un organisme de sauvetage d’animaux sauvages à Burnaby, en Colombie-Britannique, où je pouvais acquérir des connaissances sur la réadaptation de la faune, la sensibilisation publique et le soin des animaux.

Quelques jours après mon entrevue, j’ai reçu un appel de l’organisme. Ils voulaient que je me joigne à eux pour l’été. J’étais enchantée! Cette expérience serait mon initiation à la faune et à la conservation. La première semaine, j’avais soin de canetons colverts et d’oisons de bernaches, je vérifiais l’état de santé de bébés merles d’Amérique et mésanges à tête noire et je nourrissais des corvidés, comme des corneilles d’Alaska et des geais de Steller.

La circulation de bénévoles, de membres du personnel et d’animaux dans le centre était élevée. Chaque jour, j’apprenais quelque chose de nouveau et je surmontais de nouveaux défis. Chaque animal qui nous arrivait était la plupart du temps touché par l’activité urbaine, comme les attaques de chats, les collisions avec des véhicules ou les personnes qui gardaient des animaux sauvages comme animal domestique.

Je me souviens avec tendresse d’avoir eu soin d’un groupe de bébés merles d’Amérique qui étaient tombés du nid et dont les parents avaient disparu. Chaque jour, j’étais témoin de leur progrès et de leur développement. Au fur et  à mesure qu’ils grandissaient, j’aidais à choisir l’enclos extérieur dans lequel on les mettrait pour qu’ils puissent développer leurs instincts de recherche de nourriture. J’ai bouclé la boucle en les remettant en liberté dans une forêt près de chez moi à Port Coquitlam. Ce fut une expérience mémorable et enrichissante de les voir passer d’oiseaux niais à des jeunes à l’envol et, enfin, de pouvoir les laisser aller.

Le travail avec les animaux peut apporter beaucoup de joie et de satisfaction, mais aussi beaucoup de souffrance. Pas tous les animaux qui passaient nos portes survivaient. J’ai donc dû me réconcilier avec cette dure réalité. Toutefois, j’ai réalisé que ce type de travail me passionne. J’ai appris à utiliser le cycle biologique d’une espèce pour créer un plan de réadaptation qui inclut une diète, un enclos et des enrichissements appropriés; à soigner des blessures mineures et à créer une attelle; et à travailler avec une équipe de gens dévoués. Cette expérience m’a lancé sur un parcours rempli d’émerveillement, où je me pose constamment des questions sur nos relations avec les  animaux et sur comment je peux être un catalyseur et encourager les autres à réfléchir à leurs liens avec le monde qui les entoure.