Le temps est-il venu d’une interdiction officielle au Canada des néonicotinoïdes, à cause de leur impact dévastateur sur les insectes, les oiseaux et les humains? La plupart des experts déclarent que oui.

Quand les insecticides néonicotinoïdes sont devenus d’usage courant dans les années 1990, les agriculteurs du Canada et du monde entier les ont reçus comme un cadeau du ciel.Les pesticides plus anciens sur le marché ne fonctionnaient pas vraiment bien parce que les insectes avaient évolué pour échapper à leurs mécanismes tueurs. De plus, ces classes de produits chimiques causaient des inquiétudes relatives à leur toxicité pour les paysages, les bassins versants et d’autres créatures qui n’étaient pas vraiment ciblées.

Dans les décennies qui suivirent, les néonics sont devenus l’insecticide le plus populaire sur la planète… populaire non pas dans le sens d’objet d’enthousiasme, mais simplement par leur extraordinaire omniprésence.

Non seulement les pesticides sont-ils vaporisés sur les récoltes au besoin, mais on en enduit les graines de semence avant de les planter, qu’il y ait menace d’infestation ou pas. C’est vrai pour le maïs, le soja, le canola, le blé, les bulbes potagers, les légumes, les fruits et même les plantations de thé de la Chine à l’Inde et de l’Afrique aux États-Unis et au Canada.

L’Europe fait exception, puisque la plupart des types de néonics y ont été interdits il y a un an. L’an dernier, un groupe international de plus de 200 scientifiques du Groupe de travail sur les pesticides systémiques a invité le Canada et d’autres pays à les bannir. En avril, Santé Canada a choisi de ne pas les interdire. Le ministère a plutôt décidé d’annuler et de restreindre certaines utilisations des néonics, tout en autorisant leur application sur les semences de canola et les légumes de serre, entre autres. Le ministère continue d’évaluer les risques pour les insectes aquatiques. Entre-temps, l’Ontario a décrété des réduc-tions de 80 % dans l’utilisation des néonics.

Le problème est qu’il s’agit de pesticides systémiques, ce qui signifie que la molécule est diffusée dans toutes les cellules de la plante, jusqu’aux fleurs et au pollen. Pour l’instant, les inquiétudes le plus souvent exprimées portent sur ce que ce poison occasionne chez les oiseaux et les abeilles, dommage collatéral à la lutte que mènent les agriculteurs aux insectes ravageurs.

L’impact sur les abeilles est direct. Les néonics sont de puissants neurotoxiques qui interfèrent avec la capacité de penser des pollinisateurs et des autres insectes, ce qui les tue ou les paralyse. Les oiseaux — dont certaines populations sont en déclin marqué — sont affectés surtout de manière indirecte, comme a constaté l’écotoxicologue Christy Morrissey de l’Université de Saskatchewan. Plusieurs cessent de s’alimenter puisque les insectes dont ils se nourrissent sont exterminés par les pesticides.

Voilà déjà de quoi nous inquiéter sérieuse-ment. Mais l’Université de Saskatchewan vient de publier une autre étude alarmante. Les biologistes Rachel Parkinson et John Gray ont étudié l’effet de la formule néonic appelée Imidaclopride sur les sauterelles. Les nouvelles sont mauvaises. Les insectes exposés à des petites doses du poison perdent la capacité de se déplacer sans heurter des obstacles. Plusieurs oublient comment voler.

Mais il y a pire : deux des produits chimiques produits par la décomposition du pesticide — qu’on appelle des métabolites — sont au moins aussi toxiques pour les sauterelles que le pesticide lui-même, et parfois encore plus toxiques. Mais quand les organismes de réglementation calculent les concentrations de néonics dans l’environnement, ils ne mesurent pas ces métabolites et ne tiennent pas compte non plus de leur longévité, dans l’évaluation de leur toxicité générale.

Tout cela est terrifiant. Mais à la fin de l’étude se trouve une ligne qui soulève encore plus de drapeaux rouges. Il y est question de « vélocité de conduction », une notion qui porte sur la vitesse à laquelle les connexions circulent au sein des circuits nerveux du cerveau. Les néonics et leurs métabolites interfèrent avec la vélocité de conduction chez les sauterelles, « ce qui correspond aux effets mesurés chez les humains exposés aux néonics en contexte agricole », écrivent les auteurs.

L’impact sur les abeilles est direct. Les néonics sont de puissants neurotoxiques qui interfèrent avec la capacité de penser des pollinisateurs et des autres insectes, ce qui les tue ou les paralyse. Les oiseaux — dont certaines populations sont en déclin marqué — sont affectés surtout de manière indirecte, comme a constaté l’écotoxi-cologue Christy Morrissey de l’Université de Saskatchewan. Plusieurs cessent de s’alimenter puisque les insectes dont ils se nourrissent sont exterminés par les pesticides.

Voilà déjà de quoi nous inquiéter sérieusement. Mais l’Université de Saskatchewan vient de publier une autre étude alarmante. Les biologistes Rachel Parkinson et John Gray ont étudié l’effet de la formule néonic appelée Imidaclopride sur les sauterelles. Les nouvelles sont mauvaises. Les insectes exposés à des petites doses du poison perdent la capacité de se déplacer sans heurter des obstacles. Plusieurs oublient comment voler.

Mais il y a pire : deux des produits chimiques produits par la décomposition du pesticide — qu’on appelle des métabolites — sont au moins aussi toxiques pour les sauterelles que le pesticide lui-même, et parfois encore plus toxiques. Mais quand les organismes de réglementation calculent les concentrations de néonics dans l’environnement, ils ne mesurent pas ces métabolites et ne tiennent pas compte non plus de leur longévité, dans l’évaluation de leur toxicité générale.

Tout cela est terrifiant. Mais à la fin de l’étude se trouve une ligne qui soulève encore plus de drapeaux rouges. Il y est question de « vélocité de conduction », une notion qui porte sur la vitesse à laquelle les connexions circulent au sein des circuits nerveux du cerveau. Les néonics et leurs métabolites interfèrent avec la vélocité de conduction chez les sauterelles, « ce qui correspond aux effets mesurés chez les humains exposés aux néonics en contexte agricole », écrivent les auteurs.

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