Certaines femelles se donnent beaucoup de mal pour tenir les mâles à distance. Jusqu’où sont-elles prêtes à aller? Lisez la suite pour le savoir!

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, dans la nature, les mâles sont plus colorés que les femelles? Chez un grand nombre d’espèces sauvages, des cardinaux aux bécasseaux, les mâles arborent de superbes atours aux couleurs éclatantes. Mais alors, pourquoi les femelles s’en tiennent-elles à des apparences plus discrètes? Il s’avère que cette sobriété ne doit rien au hasard. Des scientifiques de l’Université d’Exter et de l’Université de Californie pensent que les femelles ne se parent pas de couleurs vives pour éviter d’attirer l’attention.

D’autres femelles avisées ont également plus d’un tour dans leur sac pour éloigner les mâles trop insistants. Découvrons ces stratégies ingénieuses dès maintenant!

Antilocapres

Les antilocapres mâles se montrent un peu possessifs à l’automne, du moins en ce qui concerne les femelles. Ils les suivent pour s’assurer qu’elles ne s’éclipsent pas avant la saison des amours. Mais les femelles ne sont pas disposées à tolérer ce genre de comportement.

Préparez-vous à découvrir un plan d’évasion plutôt inattendu. Ces femelles recourent à une technique bien particulière : elles distraient les mâles trop zélés en urinant juste sous leur nez! Mais à quoi cela peut-il bien servir, me demanderez-vous? Il s’avère que ces mâles énamourés sont susceptibles de se laisser distraire et de commencer à renifler l’endroit où elles ont uriné; une occasion en or pour ces petites futées! Pendant que les mâles s’affairent à renifler leur urine, elles s’élancent vers la liberté!

Ai-je oublié de mentionner que l’antilocapre est l’animal terrestre le plus rapide au Canada? Grâce à leur remarquable capacité respiratoire et à leur trachée extrêmement large, ces mammifères peuvent atteindre une vitesse de 100 kilomètres à l’heure, voire plus! À vos marques! Prêts? Partez!

Libellules

Certaines libellules femelles feignent la mort pour éviter de devoir s’acoquiner avec leurs homologues mâles. En collectant des larves d’æschne des joncs, des chercheurs de l’Université de Zurich ont découvert que les femelles s’écrasent au sol en plein vol et restent immobiles si une libellule mâle commence à les importuner.

Croyez-le ou non, cette stratégie fait des merveilles! Ne se doutant de rien, les mâles s’éloignent nonchalamment, abandonnant derrière eux ces demoiselles en détresse supposément décédées. Ce n’est que lorsque la voie est libre que les femelles mettent fin à leur numéro et s’envolent gracieusement.

Mais pourquoi toute cette comédie? Il s’avère que ces femelles astucieuses sont très soucieuses de l’efficacité de leur reproduction. Un seul rendez-vous avec un mâle peut suffire à fertiliser tous leurs œufs. Toute escapade romantique supplémentaire pourrait endommager leur appareil reproducteur.

Ours

Pendant la saison des amours, certains mâles insistants sont prêts à tout pour avoir une nouvelle chance de s’accoupler avec une femelle, allant même jusqu’à tuer ses petits. Pour protéger leur précieuse progéniture, les mères se déplacent dans des zones dangereuses, c’est-à-dire des zones où l’homme peut se trouver. C’est ce qu’a découvert un doctorant en biologie de l’Université de Sherbrooke en étudiant le comportement des ours face aux humains. À l’aide de données GPS et d’un suivi au sol et par hélicoptère, Martin Leclerc a constaté que les mères qui amenaient leurs petits dans des zones proches de l’homme réussissaient mieux à les maintenir en vie que les femelles qui gardaient leurs petits dans des endroits plus isolés. Pourquoi les mâles ne se contentent-ils pas de les poursuivre sur les territoires peuplés par l’homme? Ils n’aiment pas le stress! Toutefois, il semblerait que les femelles soient également soumises à un stress important. Une fois que la saison des amours est terminée et que leurs petits sont en sécurité, elles quittent rapidement ces zones menaçantes.

Grenouilles

La saison des amours peut se révéler quelque peu intense pour certaines espèces de grenouilles. À tel point que les grenouilles femelles sont devenues maîtresses dans l’art de feindre la mort. Chez les grenouilles dont la saison des amours est courte, les mâles peuvent se montrer particulièrement agressifs, allant jusqu’à noyer les femelles pendant l’accouplement. Pour échapper à ce sort, les femelles font littéralement semblant d’être mortes : elles s’écroulent théâtralement sur le flanc, les membres raides comme une planche, dans l’espoir de tromper les mâles et de leur faire croire qu’ils ont perdu leur chance de s’accoupler. Et honnêtement, qui pourrait en vouloir à ces dames? Parfois, prendre la tangente de manière spectaculaire est la seule solution!